5.1.6 Remettre en situation de communication

L’introduction d’un document dans une classe de langue est très particulière dans la mesure où le document est en général totalement inattendu pour les étudiants, contrairement à ce qui se passe en situation hors de la classe, puisque normalement on sait de quoi il s’agit avant de l’écouter ou de le lire. En effet, le document sonore ou écrit apporté par un enseignant de langue dans une classe peut être quasiment n’importe quel type de document ; il n’est donc pas possible pour les étudiants de faire des hypothèses sur ce qu’il contient. D’où la nécessité de le présenter avant de l’étudier, de le contextualiser, le replacer dans une situation de communication.

Ce qui est encore plus particulier dans le cadre de notre étude, c’est que nous avons beaucoup de documents sonores du discours « in situ », dont nous avons évoqué la caractéristique de la discursivité dans le chapitre précédent. Dans ce type de discours, nous n’exprimons pas tout ce que nous voulons dire. Nous présumons chez le destinataire une connaissance de la situation et du contenu propositionnel qui lui permettra de reconstituer le sens de notre discours à partir des points de repère que nous lui aurons donnés.

Prenons l’exemple d’un extrait de l’interview de l’enseignante de marketing de la formation du DUERM concernant ses techniques d’enseignements :

La phrase «l’exercice qu’on a fait aujourd’hui, qu’on a fini aujourd’hui... » n’a aucune référence dans cette interview. Elle nécessite donc une explication, une recontextualisation avant d’être transmise aux étudiants, au moment de l’annonce de la consigne, orale ou écrite, telle que la suite :

Vous allez écouter un extrait de l’interview avec l’enseignante de marketing dans le cadre du DUERM. Cette interview a eu lieu après une séance des exposés en groupes de la représentation graphique du terme «la folie» dont l’objectif est de ressentir qu’il existe des différences entre les groupes...

Cet exemple fait apparaître donc la double fonction de la consigne. Elle est certes destinée aux étudiants pour réaliser une mission, exécuter une ou plusieurs opérations. Mais en même temps, elle leur fournit une aide dans leur travail à travers des informations qu’elle leur apport : toute question comporte en elle-même une information.

En outre, la présentation des photos est un moyen de restituer la dimension visuelle sur laquelle s’appuient souvent les cours en DUERM, surtout celui d’histoire de la mode. On en prend un extrait ici comme exemple :

« Alors McQueen, qu’est-ce qu’il veut dire par LàA ? », « Et plus LA, ... », où indiquent ces deux « là » ? Ils doivent donc être soutenus par la photo, accompagnée d’un geste indication peut-être. La photo est donc un élément indispensable pour la compréhension de ce cours.