Evaluation de la formation par les jeunes spécialistes.

Pour vérifier notre hypothèse sur les besoins des apprenants quant à la préparation aux situations de traduction orale, nous avons conçu un mini-questionnaire visant à récolter les opinions des promotions récentes (2000-2004). Huit anciens étudiants de la faculté ayant commencé leur activité professionnelle ont répondu par courrier électronique aux questions suivantes :

• Pensez-vous que vous avez été bien préparé par les enseignants universitaires aux situations professionnelles de traduction orale?
• • Si oui :
  • • a) Quels exercices, quelles tâches ont été utilisées par les enseignants pour préparer les étudiants aux situations d'interprétariat ?
    • b) Vos enseignants vous ont-ils donné des conseils stratégiques pour la préparation des situations d'interprétariat :
    • • Quelles ressources utiliser et comment le faire ;
      • Quelles attitudes prendre lors de ces situations ?

• c) Les situations d'interprétariat, ont-elles été préparées, créées en classe ? De quelle façon ?

• Si non ou insuffisamment:
• • a) Est-ce que cette préparation est indispensable à procurer aux étudiants dans le cursus universitaire?
  • b) Pourriez-vous citer quelques difficultés (de nature diverse, linguistique aussi bien que comportementale) que vous avez eues pendant des situations réelles de traduction orale?

L’analyse des données collectées (voir l’annexe 2) démontre que plus de la moitié des jeunes spécialistes considèrent que leur préparation a été insuffisante tout en étant indispensable.

Parmi les tâches préparatoires utilisées aux cours de français et d’anglais, on note, dans la plupart des réponses:

• Version – thème oraux : les apprenants traduisent, phrase par phrase, des énoncés, lus par l’enseignant, éventuellement après avoir répété l’énoncé en langue source.
• Traduction simultanée des actualités enregistrées à la radio : l’enseignant fait écouter aux apprenants quelques phrases du discours oral et les fait traduire, à tour de rôles.
• Ecriture cursive : l’enseignant lit un petit texte et les apprenants prennent rapidement des notes en utilisant des signes spéciaux, après ils traduisent ce texte en prenant appui sur leurs notes schématiques.
• Traduction des extraits d’enregistrements vidéo : l’enseignant fait voir un extrait d’enregistrement, les apprenants essayent de traduire ce qu’ils ont compris.

D’autres activités de compréhension orale (réponses aux questions portant sur le contenu d’un reportage ou d’un film) sont également classées parmi les tâches qui préparent, même indirectement, à travailler en tant qu’interprète.

Juste un seul étudiant mentionne les simulations de situations d’interprétariat, jouées en cours. Et personne n’a souvenir des tâches de recherche documentaire que l’interprète devrait effectuer avant de pouvoir assurer une traduction adéquate des discours professionnels. Ceci est dû au fait qu’en classe, c’est l’enseignant qui sert de ressource et de détenteur essentiel du savoir. Il procure aux apprenants du vocabulaire relatif au sujet de la traduction par le biais de listes ou de textes à lire, il explique des contextes. Les étudiants n’ont qu’à servir de « réceptacles » studieux pour réussir leur traduction orale.

Dans une situation professionnelle, l’enseignant n’est plus là pour remédier à un manque de ressources. C’est alors que l’angoisse crispe les jeunes qui ne sont pas habitués à être autonomes dans la préparation et la réalisation de tâches complexes. Pour assumer la position d’un pivot essentiel de communication, à la place de l’enseignant qui usurpe ce rôle en classe, l’apprenant devrait être muni de diverses stratégies qu’il s’est construites consciemment et dont il a l’habitude. Avant tout, à notre sens, il s’agit des stratégies de recherche des ressources d’étayage sur internet.