1.1. La notion des ressources numériques.

Les ressources numériques font partie des ressources tout court. Depuis les années soixante-dix, la notion des ressources fait objet d’une réflexion scientifique, lancée par les travaux de Holec sur la distinction des ressources brutes et pédagogisées. Dès lors, les ressources sont considérées comme un « moteur dans le processus de l’autoformation ». (Barbot 2004 : 72)

Le Petit Robert définit les ressources comme « ce qui peut améliorer une situation fâcheuse », « moyens matériels dont dispose ou peut disposer une collectivité », « les possibilités d’action qui peuvent être mises en œuvre le cas échéant ». Ayant envisagé ces définitions, F. Demaizière (2004 :82) exprime l’espoir que les ressources pourraient constituer un moyen de remédier à la « situation fâcheuse et transmissive d’hier. »

M. Pothier (2004 :17), analysant les différentes définitions du terme des ressources, remarque que les chercheurs, notamment T. Lancien, F. Mangenot et H. Holec, divergent dans leur compréhension de cette notion. T. Lancien emploie au même titre « données » et « ressources », distinguant à part les « aides ». F. Mangenot, « dans une perspective d’apprentissage du français », détermine les ressources comme « une unité signifiante, constituée par un ensemble de pages (pas forcément sur le même site) impliquant une activité donnée ou une pratique pédagogique». (Mangenot 1998a : 206) L’initiateur du débat, H. Holec (1995), parle d’un « ensemble des moyens (documents et tâches) utilisés par un apprenant de langue pour réaliser les acquisitions définies par les objectifs qu’il s’est fixés».

Pour la présente recherche, nous rejoignons le point de vue de F. Demaizière (2004 : 93) pour qui les ressources « évoquent plus aisément » les documents bruts, utilisés dans l’apprentissage, et qui « ne contiennent aucun guidage ».

Notons qu’indépendemment de la vision plus large (objectifs, documents, tâches et guidage impliqués) ou plus restreinte (uniquement les données) du terme « ressources », tous les chercheurs insistent sur le travail ultérieur avec les ressources, sur leur usage lié à un accomplissement d’une tâche précise. « La recherche d’information n’[est] pas un but en soi, mais… une activité « secondaire » visant à réaliser une activité primordiale (c’est-à-dire prendre une décision, apprendre, se divertir). » (Dinet 2003 : 164)

Quant aux ressources numériques, leur particularité par rapport aux autres types de ressources consiste à être présentées sous mode hypertexte et à être puisées sur internet.

Cependant, comme nous le verrons plus loin, c’est cette particularité qui entraîne de nombreuses contraintes auxquelles les apprenants ne savent toujours pas faire face.