Le troisième cycle

Les étudiants étrangers s’intéressent également aux études de troisième cycle, et ce, dans le but d’améliorer leur statut administratif pour atteindre une hiérarchie plus gratifiante dans leur pays d’origine, ou encore pour poursuivre des études supérieures dont certaines filières ne sont pas enseignées dans leurs universités d’origine. Il existe bien d’autres facteurs qui conduisent ces ressortissants étrangers à venir en masse en France pour obtenir un DESS ou un doctorat. Au premier rang, citons l’évasion de ces candidats d’un phénomène social, en l’occurrence, le chômage, qui frappe leur pays natal et qui les met en marge de la société active. Ainsi, ces étudiants choisissent la continuation de leurs études en troisième cycle plutôt que la passivité qui mènerait à la stagnation intellectuelle.

Tableau n°12 : Année universitaire 1999-2000
Tableau n°12 : Année universitaire 1999-2000 Ibid.

La répartition qui résulte de ce tableau, nous montre un décalage important entre les différents effectifs inscrits. Cette distribution fait apparaître une forte concurrence entre les étudiants immigrés et leurs homologues français. Les premiers sont largement représentés dans ce cycle avec 32,4% (du nombre total d’étudiants étrangers inscrits dans les différents cycles supérieurs) contre 13,3% de candidats français (du nombre total d’étudiants français inscrits dans les différents cycles supérieurs). En revanche, le nombre d’étudiants étrangers accueilli en France est réparti de façon plus au moins égale dans les différents cycles universitaires. La structure globale des inscriptions des étudiants étrangers de l’année universitaire 1999-2000 montre une présence de 35% d’effectifs en premier cycle, 31% inscrits en deuxième cycle et 33% poursuivant leurs études de troisième cycle. Inversement, la structure globale des inscriptions de leurs homologues français est répartie de façon inégale. On retrouve une forte concentration de ces derniers dans le premier cycle au détriment des deuxième et troisième cycles.

La distribution globale des inscriptions des étudiants en troisième cycle toutes nationalités confondues est différente de celles des premier et deuxième cycles. D’après les statistiques du Ministère de la Jeunesse de l’Education Nationale et de la Recherche « Un inscrit sur quatre en DEA et doctorat est étranger en 1999-2000 » 15 . La filière « recherche » regroupant le DEA et le Doctorat compte plus de 60% d’inscriptions d’étudiants étrangers contre 42% pour l’effectif français. Quant aux DESS, on enregistre 12% pour les étudiants étrangers contre 22% pour ceux de nationalité française. Le taux élevé d’étudiants étrangers dans le troisième cycle s’explique par le fait que ces derniers sont accueillis, dans les universités françaises, à un stade d’études relativement avancé. L’afflux de cette population étrangère se traduit par le fait qu’un étudiant sur deux s’inscrit en troisième cycle, et donc s’avère déjà titulaire d’un diplôme de deuxième cycle (licence ou maîtrise) à son entrée dans les universités françaises, alors que neuf étudiants français sur dix intègrent l’université en début de parcours c’est-à-dire en première année du premier cycle.

Cette phase d’études semble être, pour les étudiants étrangers, un moment propice pour réaliser un objectif précis, celui d’une réussite sociale qui demeure tributaire du niveau d’étude atteint par ces apprenants. Nombreux sont ceux qui suivent des formations en DEA 24,4 % et en Doctorat 26,7% notamment, dans les disciplines économiques et littéraires. Ces derniers préfèrent s’inscrire dans certaines académies françaises plutôt que dans d’autres. On note une forte concentration d’étudiants étrangers en Provence 61,1% contre 75,3% d’étudiants français alors qu’ils sont moins nombreux dans les universités de l’Ile de France : ils représentent 38,9% du nombre total d’étudiants étrangers contre 24,7% d’étudiants de nationalité française. Ainsi, le taux d’inscrits varie d’une population à une autre et d’une académie à une autre.

Notes
14.

Ibid.

15.

Ibid.