La conférence est considérée comme un événement social dans lequel le conférencier est invité par un organisme responsable de l’organisation de l’évènement. Le thème, le lieu et l’auteur de la conférence sont affichés par celui-ci à l’intention du public qui souhaite y assister, il s’agit en quelque sorte d’une publicité.
La conférence est un monologue pris en charge par un individu à la compétence reconnue qui communique intentionnellement une suite d’informations harmonieusement organisées dans un style sérieux adressé à un auditoire ordinaire et/ou spécialisé. La conférence s’achève par les interventions du public et de ce fait, l’interaction entre l’assistance et le conférencier peut déclencher un débat à caractère polémique. Mais au cours de son intervention le conférencier monopolise la parole au terme d’une convention sociale devant un public hétérogène qu’il ne connaît pas.
Selon Goffman (1987) le conférencier peut employer trois modalités de productions de la parole : la mémorisation, la lecture à haute voix et la parole spontanée. Il peut alternativement utiliser ces différents modes d’énonciation. La mémorisation, par exemple, intervient dans le cas des citations. La lecture à haute voix intervient lorsqu’il s’agit de rapporter un texte court ou long d’un auteur ou encore la lecture des notes personnelles etc. La parole spontanée, appuyée par les notes, est un usage fréquent dans la conférence, l’orateur l’utilise pour ouvrir une parenthèse, pour encadrer ses commentaires ou ses idées personnelles. Il improvise partiellement son discours selon le déroulement de la conférence compte tenu des réactions des auditeurs : le conférencier est sensible à l’ambiance qui accompagne son intervention. Il agit de manière à démontrer et à soutenir ce qu’il avance devant l’assistance.
Goffman E., (1987), Façon de parler, Paris, Editions de Minuit.