II/ Les outils d’analyse du corpus écrit : la prise de notes (PDN)

De nombreux étudiants étrangers poursuivre leurs études supérieures dans un pays étranger. Leur apprentissage est conditionné par une double contrainte « d’une part, ils doivent maîtriser les savoirs et savoir-faire des champs disciplinaires utiles à l’obtention de leur diplôme et, d’autre part, ils doivent être suffisamment performants en langue seconde (L2). Les performances en compréhension et production en L2 de ces étudiants sont particulièrement cruciales, notamment dans les situations de prise de notes (PDN), activité universitaire courante et néanmoins très complexe sur le plan cognitif. » M.-L. Barbier, M. Faraco, A. Piolat, J.-Y. Roussey & T. Kida, (2003)

Notre corpus comporte entre autres, les notes de quelques étudiants natifs et non natifs inscrits en première année universitaire Sciences Economiques et de Gestion. Il s’agit de quelques notes prises pendant les cours magistraux d’économie politique. Durant Cette activité scripturale, les étudiants notamment ceux de nationalités étrangères rencontrent beaucoup de difficultés à produire leurs notes. Le problème principal réside dans la coordination de leurs activités cognitives : d’écoute, d’interprétation du savoir et de sa transformation en notes significatives. Aussi, nous avons choisi d’étudier les problèmes relatifs à la PDN en nous inspirant de quelques travaux de chercheurs afin de dégager les conditions qui influencent le déroulement de la PDN et les comportements scripturaux des étudiants français et étrangers.

La PDN est un genre écrit organisé autour d’un discours oral d’où l’appellation "genre oralographique". La PDN est une activité scripturale dominante dans les discours académiques, « Sans être jamais déclarée obligatoire, elle est quasi incontournable.» (R. Bouchard, C. Parpette, 2003). Ce faisant, les étudiants prennent systématiquement des notes pendant les cours magistraux et les travaux dirigés. Le processus rédactionnel de la PDN exige de la part des noteurs une rapidité d’interprétation des informations émises oralement par l’enseignant et une maîtrise des techniques rédactionnelles qui doivent leur permettre de prendre des notes pertinentes.

Les difficultés scripturales rencontrées par les étudiants ont amené de nombreux laboratoires de recherche à s’intéresser aux processus rédactionnels de la prise de notes, soit dans un contexte didactique, lorsque la PDN se déroule dans un cadre institutionnel, par exemple, à l’université dans un amphithéâtre, soit dans un contexte semi-didactique, lorsque celle-ci est inscrite dans le cadre d’une méthodologie de recherche scientifique, où l’on procède à une simulation de situation didactique. Parmi ces groupes de recherche, citons le laboratoire Gric, (UMR 5612-CNRS), Université Lumière Lyon2, le Laboratoire Systèmes Linguistiques, Enonciation et Discursivité (SYLED, EA 2290), Université Paris III-Sorbonne et le Laboratoire Parole et Langage (UMR 6057, CNRS & UP), université de Provence, Aix-en-Provence. Ces chercheurs ont contribué à la mise en œuvre d’un dispositif didactique contribuant à l’analyse de la PDN.