II/ L’étude linguistique des discours académiques

1. Des aspects linguistiques des discours académiques

Les discours oraux sont liés à leur mode de production et donc à leur improvisation relative. Ce que Blanche-Benveniste (et al,) (1990) appellent des "modes de production de l'oral" à ce que Morel et Danon-Boileau, (1998) désignent comme des "marques du travail de formulation". Il s’agit de répétitions, de reformulations etc. On constate aussi une abondance de « constructions verbales » (Blanche-Benveniste, 2002), sans liens syntaxiques et qui sont des marques de la production orale comparable à un brouillon à l’écrit (Blanche Benveniste (et al,) (1990); Blanche Benveniste, Jean Jean, 1986).

Au cours de sa prestation orale, l’enseignant émet des sons qui renvoient à un début de mots qui ne sont entièrement prononcés ou reformulés que dans un second temps (Christophe Benzitoun, 2004)

L137P :« Vilfredo Pareto (…) c’est peut-être plus jo plus joli que Léon ben enfin bon on l’appelle Pareto bien sûr Vilfredo Pareto donc économiste italien (1848-1923)… »

(1 ere heure de CM d’économie politique 1 er semestre année 2001)

L175P :«…tout simplement l’égoïsme d’une per de de de chaque individu c’est d’être capable d’échanger le max d’échanger au maximum (…) pour ça il va essayer i euh il lui faut échanger un maximum et donc se spécialiser… »

(1ère séance de TD d’économie politique 1er semestre année 2001).

Ces réalisations linguistiques sont liées à la production spontanée du discours. Ainsi, la construction discursive des énoncés à l’oral ne correspond pas à celle de l’écrit qui est linéaire où les énoncés ne comportent pas de répétitions et les reformulations sont quasiment inexistantes. En outre, L’oral se distingue de l’écrit par la présence de particules énonciatives telles que : « euh, ben, donc, etc. ».