1.2 La population non francophone : une étude sommaire

Les étudiants non francophones sont nombreux à solliciter le droit à des études supérieures en France. Citons entre autres, les étudiants asiatiques. Dans les pays de l’extrême orient, le système éducatif semble être beaucoup plus compliqué que dans les pays francophones. En effet, l’enseignement de la langue française est presque inexistant dans le parcours scolaire des apprenants asiatiques. En Chine, par exemple, le processus d’apprentissage de la langue française se déroule dans des écoles et des centres de langues privés, ces derniers échappent souvent au contrôle du ministère de l’éducation chinois « les étudiants chinois arrivent de la chine avec un niveau de langue en dessous de la moyenne exigée, ce qui complique le processus de l’apprentissage de la langue française au CIEF » 73 . Les étudiants chinois titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme similaire qui souhaitent poursuivre des études universitaires en France doivent effectuer dans leur pays natal un stage de cours intensif de langue française de trois mois ou plus, suite auquel ils passeront un test imposé par l’ambassade de France en Chine. Un test jugé insuffisant par les experts pour accéder aux études supérieures. Dès leur arrivée en France, les étudiants chinois qui ont passé avec succès le test pédagogique de sélection sont appelés à s’inscrire dans des centres universitaires de langue. Ils passeront des stages d’une durée qui varie entre six mois et deux ans afin de perfectionner leurs compétences linguistiques, culturelles et cognitives et suivre une formation universitaire de leur choix. A l’université Lumière Lyon2, le centre qui attire le plus grand nombre d’étudiants est le centre international d’études françaises (CIEF).

Les profils linguistiques des étudiants étrangers diffèrent d’un groupe d’étudiants à un autre. Nous avons essayé de les regrouper selon le degré de bilinguisme (langue maternelle et langue seconde). Louise Dabène, (1992) retient plusieurs types de bilinguisme.

Nous avons réalisé une enquête auprès des étudiants étrangers dans les filières des Sciences Economiques et de Gestion et des Sciences Juridiques à l’Université Lumière-Lyon 2. L’enquête portait sur le degré de bilinguisme des bacheliers et sur le statut de la langue française dans leurs pays d’origine.

Tableau n°45 : Les données de notre enquête
  Nationalités Degré de bilinguisme
Etudiants francophones Etudiants maghrébins, Bilinguisme dominant
Bilinguisme équilibré
Bilinguisme actif
 
Etudiants d’Afrique subsaharienne Bilinguisme actif
Etudiants syriens et libanais. Bilinguisme dominant
   
Etudiants non francophones Etudiants d’Europe de l'est Bilinguisme passif
 
Etudiants d'Amérique latine Bilinguisme passif
Etudiants chinois Bilinguisme passif
Etudiants vietnamiens Bilinguisme passif

La catégorie d’étudiants maghrébins regroupe les Marocains, les Algériens, et les Tunisiens. Le degré de bilinguisme diffère d’un groupe à l'autre, du fait que le statut de la langue française n’est pas le même dans ces pays. Les étudiants chinois ont un degré de bilinguisme passif. Lorsqu’ils arrivent en France, ils sollicitent une formation particulière et donc un apprentissage d’un français spécialisé (économique, technique etc.).

Les étudiants étrangers sont nombreux à s’inscrire dans la faculté des Sciences économique et de Gestion (cf. graphique n°2 partie I ). Au cours de notre analyse des travaux dirigés, nous avons constaté que ces étudiants et même leurs homologues français éprouvent des difficultés notamment en lecture et compréhension de textes spécialisés.

Notes
73.

Propos d’enseignant au centre international d’études françaises Université Lumière-Lyon2