2. L’enseignant face aux différentes situations d’enseignements

La question du français spécifique dans le domaine didactique du FLE est confrontée à deux situations d’enseignement différentes :

• La première concerne un public large d’apprenants et ce dans le cadre scolaire (école secondaire, primaire etc.). Les apprenants évoluent dans un système éducatif de longue durée dans lequel un enseignement du français est établi sur un certain nombre d’heures par semaine réparti sur toute l’année. Le français est étudié comme une discipline à l’instar des mathématiques, de la géographie etc. Au terme de cette scolarité, les apprenants obtiennent une formation « généraliste ».
• La deuxième situation concerne un public spécifique sollicitant une formation spécialisée. Ce type d’enseignement touche un public professionnel. On citera le cas de l’effectif infirmier de nationalité espagnole que l’état français a recruté afin de combler l’insuffisance du personnel du corps médical dans les hôpitaux français. Ces infirmières auxquelles le français fait défaut se trouvaient dans l’obligation de suivre une formation spécialisée afin de perfectionner leurs compétences linguistiques avant d’intégrer le milieu hospitalier. On compte un autre cas, celui qui existe dans l’enseignement universitaire. On citera l’exemple des étudiants non francophones qui poursuivent, dès leur arrivée en France, des cours d’initiation à la langue française. Ils doivent donc améliorer leur profil linguistique dans le cadre de formations à caractère intensif afin de réaliser leurs objectifs d’études. Pour ce type de population entre autres les Chinois dont l’effectif ne cesse d’augmenter ces dernières années dans les universités françaises, l’apprentissage de cette langue semble être difficile du fait que dans leur pays d’origine, la langue française n’existe pas dans le parcours scolaire.

Dans les deux cas, on a affaire à une formation ciblée qui doit être effectuée en un temps restreint voire court de quelques mois. La définition des objectifs et le souci temporel sont deux facteurs qui amènent à l’élaboration d’un dispositif d’enseignement distinct de celui mis en ouvre dans l’enseignement scolaire général. En effet, ces deux facteurs sont considérés comme des obligations qui conduisent souvent à une formation intensive dont le programme est précis et encadré par des objectifs professionnels ciblés. Dans la version théorique du FOS, cela impose une réalisation d’un dispositif approprié à chaque demande. Selon cette hypothèse, l’enseignant sort de son rôle ordinaire. Il devient alors l’auteur d’un projet pédagogique nouveau. La construction d’un programme en FOS nécessite de la part de celui-ci un travail complexe et un effort énorme qui demandent une grande disponibilité en temps.