Université Lumière lyon 2
École doctorale : Humanités et sciences humaines
Faculté des Lettres, Sciences du Langage et Arts
Équipe de recherche : Intéractions, corpus, apprentissage, représentations
‘Figure et rencontre’. Approche sémiotique du roman de Georges BERNANOS : Sous le soleil de Satan
Thèse de doctorat de Sciences du Langage
Dirigée par Louis PANIER
Présentée et soutenue publiquement le 16 janvier 2007
Devant un jury composé de :
M. PANIER Louis, professeur à l’université Lumière Lyon 2
M. BERTRAND Denis, professeur à l’université de Paris 8
M. GELAS Bruno, professeur à l’université Lumière Lyon 2
M. GILLE Pierre, professeur émérite à l’université de Nancy 2

Dédicace au père Jean Delorme 1 et aux membres du CADIR

Ce travail est un fruit de mes rencontres significatives (et successives) d’abord avec Georges Bernanos ensuite avec les membres du CADIR qui m’ont donné le goût de lire l’Ecriture comme une Parole vivante. Cette pratique de la lecture est devenue la mienne et m’est chère aujourd’hui. Je n’ai maintenant qu’un seul désir : celui de continuer et d’apprendre à lire ce que j’ai appris (reçu) auprès des personnes éminentes que j’ai rencontrées à Lyon.

Pour moi, tout a commencé en effet vers l’année 2000. D’abord ce fut une heureuse (énigmatique) rencontre avec Sous le soleil de Satan pendant les vacances d’hiver dans un coin d’une bibliothèque de l’Université de Hyosong, en Corée du sud (devenue l’Université Catholique de Dégue en l’an 2002) à la fin de ma maîtrise. Initialement une chercheuse de la théorie générale du théâtre est devenue ce jour-là une curieuse d’un roman de Bernanos. En effet, le titre de ce roman : Sous le Soleil de Satan, m’a interpellée ce jour-là comme un problème énigmatique. Il faut que je résolve ce problème, me dis-je. Cependant l’outil de l’analyse me manquait. J’ai parcouru les analyses thématique, psychanalytique (de Freud et de Lacan), antrophologique (de Lévi-Strauss), mais elles m’ont semblé manquer de rigueur. De plus, après avoir terminé ma maîtrise sur SSS, ma curiosité au lieu de se calmer a, au contraire, augmenté davantage.

La rencontre avec Jean Delorme au printemps 2000 a été un événement bouleversant pour moi. En effet, je le connaissais, un peu auparavant par ses notes de cours sur la Genèse (ch.1 à 11) que Park Soon-Ja (le professeur de notre Université à cette époque) m’avait passées. Je les ai lues avec mes amies (universitaires) au cours d’une retraite chez les Trappistines au cours de l’hiver 1999. Nous étions impressionnée par sa manière d’approcher la Bible, et passionnées par sa façon de lire l’Ecriture ce qui a ouvert grandement nos esprits. Lorsque j’ai appris qu’il venait en Corée pour des conférences dans le cadre universitaire, mon attente a été grande de connaître ce grand homme de Dieu.

En effet, ses conférences ne m’ont pas déçue. Au contraire, j’ai été ravie de l’entendre et de le comprendre directement en français sans la nécessité de passer par la traduction. Ce jour-là, j’ai remercié Dieu pour cette capacité de compréhension qu’Il m’a donnée, car je sentais bien (ou j’ai vagement compris ce jour-là que) c’est par ce même Tiers que j’ai enfin été préparé par avance à travers un long et pénible apprentissage de la langue (par un très grand détour) pour cette heureuse rencontre. (Car je pressentais que j’y avais été préparée d’avance par un long et pénible apprentissage de la langue et que c’était bien en vue de cette rencontre avec père Jean Delorme que Dieu m’avait ainsi dirigée.)

Jean Delorme était un homme de science. J’ai plus appris par ses paroles et ses gestes quotidiens que par ses conférences. C’est par ce qu’il était qu’il a le plus influencé ceux qui l’entouraient et qu’il enseignait. Je suis heureuse (et rend grâce à Dieu) d’avoir fait sa connaissance et d’être à présent comptée parmi ses amis. D’avoir aussi pendant un temps j’ai eu la chance de rester près de cet ami de Dieu. Il est maintenant plus que jamais avec ses amis et avec tous ceux qui l’invoquent.

Il y a donc six ans que j’ai commencé avec audace à vouloir résoudre l’énigme de SSS suivant la lecture sémiotique (pratiquée particulièrement dans les textes bibliques). Durant cette période, je me suis entourée des membres du CADIR, et je me suis nourrie de l’état d’esprit qui les anime. J’ai enfin compris que la lecture SSS n’a pas de solution si on l’aborde avec un esprit de curiosité : ce n’est pas une énigme à résoudre, mais qu’il faut le recevoir comme un don mystérieux qui véhicule un des aspects de la Vérité. (comme toutes les rencontres)

Il est temps d’entrer dans la lecture...

Notes
1.

Docteur en théologie (18 juin 1920 - 30 aôut 2006), spécialiste de l’évangile de saint Marc, Un des fondateurs du CADIR (Centre de l’Analyse du Discours Religieux) sous son impultion que le CADIR a vu le jour...