Cette réflexion rejoint celle de Urs von Balthasar 82 . Il (C.W.Nettelbeck) interprète aussi la fonction de la ‘rencontre’ chez les personnages du troisième groupe comme éclairant le ‘destin de ses héros’ par l’intermédiaire d’autres personnages. Ainsi il accorde à ce dernier groupe une place privilégiée 83 .
Curieusement le héros et l’héroïne de Bernanos se rencontrent dans deux figures : d’une part l’adolescent et la femme sensible, d’autre part, le prêtre. Cependant Bernanos peint divers visages de prêtres montrant la complexe réalité de l’Eglise :
‘« (...) à côté de prêtres saints (Donissan, Chevance, les curés de Fenouille et d’Ambricourt) nous trouvons d’autres espèces de prêtres : des médiocres (Sabiroux, Espelette, Dufréty) ; des administrateurs (le doyen de Blangermont, le chanoine de la Motte-Beuvron) ; des hommes d’Eglise équilibrés (Menou-Segrais, le curé de Torcy) ; et finalement il y a le mauvais prêtre, l’imposteur Cénabre (...) » 84 ’Cette étude nous oriente sur la précision de la ‘figure’ en stylistique (‘topos’ de Aristote) et de la ‘figure’ en sémiotique objet de notre étude. Cette précision sera vue dans la deuxième partie de notre étude.
C.W.Nettelbeck, 1970, p.10-11.
C.W.Nettelbeck, 1970, p.34-5.
Léon Cellier, « Notes sur le tragique », dans EB n°12, p.23-35.
Guy Turbet-Delof, « L’emploi des temps et les deux doubles de l’auteur », dans EB n°12, p.73-80.
Guy Turbet-Delof, dans EB n°12, p.79 : « D’où nos conclusions : 1) Dans ‘Histoire de Mouchette’, la simplicité monocorde du récit suggérerait la solitude de la ‘pauvrette’, victime de trois hommes (son père, le marquis, le député) qui sont autant de ‘goujats’ ; 2) Dans ‘la Tentation du désespoir’, Mouchette n’est plus seule et l’adoption par l’auteur d’un second point de vue (celui de l’historien, substitué par moments à celui du narrateur) traduirait la relation mystique de la ‘fillette’ à l’abbé Donissan, qui offre sa vie pour la sauver - voire son propre salut ; 3) L’affirmation croissante du mode historiographique du récit, son alternance et sa liaison de plus en plus étroites avec le mode traditionnel de la narration linéaire, symboliseraient la participation de l’auteur et de tous ses contemporains à la ‘salvation’ rétrospective de Mouchette. Bernanos aurait cherché, dans ‘Le saint de Lumbres’, à donner à cet exemple de communion des saints les plus grandes dimensions imaginables dans l’espace et dans le temps. »
C.W.Nettelbeck, Les personnages de Bernanos romancier, 1970.
C.W.Nettelbeck, 1970, p.17 : « (...) ceux qui ne jouent qu’un rôle épisodique, ceux qui font l’objet de la satire de l’auteur (des caricatures), et ceux qui font partie du drame surnaturel. »
C.W.Nettelbeck, 1970, p.31-32.
H. Urs von Balthasar, Le Chrétien Bernanos, Seuil, 1956, p.491 : « Chez lui profondeur et surface ne font qu’un et il n’oppose ni la vie en Dieu et la vie quotidienne, ni la réponse qu’on donne pour l’éternité et celle qui s’adresse chaque jour aux sollicitations du temps. »
C.W.Nettelbeck, 1970, p.34-5.
C.W.Nettelbeck, 1970, p.105
Judith Hatten, « Ambivalence de la Folie », dans EB n°12, p.121-146.
J. Hatten, dans EB n°12, p.145-146.
Philippe Le Touzé, 1979, p.104-106.