1.2 Sémantique discursive

L’observation du déplacement des personnages nous permettra de repérer les valeurs qui s’attachent aux trois figures d’acteurs dans leur programme.

Quand il vient à Lumbres, il reçoit le surnom de ‘saint’ malgré lui. Et il est appelé par Mme Havret pour faire un miracle. A l’entrée de la maison, le curé de Lumbres entend une voix mystérieuse qui lui fait croire qu’il est capable de réaliser ce miracle. Ensuite, encouragé par son dialogue avec l’abbé Sabiroux, il entre dans la chambre de l’enfant mort, avec cette confiance. SSS laisse paraître divers points de vue sur cet événement. Le curé de Lumbres lui-même doute, et laisse un témoignage incertain  143 . Il quitte la chambre croyant que le miracle a eu lieu, et il repart vers Lumbres. Cependant il apprendra, sur le chemin de retour, par l’abbé Sabiroux qui le rejoint, que l’enfant n’est pas ressuscité, et que Mme Havret est devenue folle. Cependant à cette nouvelle, le curé de Lumbres retrouve son ‘espérance’ 144 et, retournant à Lumbres, il meurt dans son confessionnal. La figure de la ‘sainteté’ revient dans le dernier discours du curé 145 .

Dans son parcours, l’abbé Donissan, traversant deux rencontres-événements 146 , trouve la vraie signification de la sainteté dans l’espérance qu’il a délibérément laissée (refusée en vue du salut des pécheurs) au départ de son parcours.

Après avoir envisagé les deux éléments : syntaxe et sémantique discursives, étudions la structure narrative.

Notes
141.

p.22

142.

p.25 : « Que craindre au monde, sinon la solitude et l’ennui ? Que craindre, sinon cette maison sans joie ? »

143.

p.239-240 : « Nous ne tenons du saint de Lumbres lui-même qu’un récit très court, ou plutôt des notes écrites à la hâte, et dans un désordre d’esprit voisin de délire (...) ‘... Oui ! pendant un espace de temps que je n’ai pu fixer, le cadavre à paru revivre. Je l’ai senti tout chaud sous mes doigts, tout palpitant. Le petite tête renversée en arrière s’est retourné vers moi... J’ai vu (...)’ »

144.

p.242

145.

p.284

146.

voir note 130

147.

p.255 : « L’heure est venue où le besoin survit à l’appétit, dernière énigme du sphinx charnel... C’est alors qu’entre ce vieux corps inerte et la volupté vainement pressée, la mort se leva, comme un troisième camarade. »

148.

p.265-266