« La Figure de ‘l’échec’, le lieu de la vraie rencontre » :

Dans SSS, la figure de l’échec fait naître chez les personnages le désir de concevoir un nouveau programme. Par ce désir, ils arrivent à une vraie rencontre. ‘L’échec’ est donc une figure importante, puisqu’il fait naître ‘un profond désir’ chez les acteurs. Les programmes que nous allons observer par la suite naissent de quatre types de figure de l’échec. Le premier et le deuxième types naissent de la catégorie thymique provenant des valeurs (tantôt anti-valeurs, tantôt super-valeurs) que l’acteur ressent comme échec. Le troisième et le quatrième types s’originent en la modalité du sujet qui ressent l’échec par rapport à la demande d’un tiers ou de l’Institution.

  • Le premier type  (le cas de Mouchette, et de Saint-Marin) : Les acteurs butent au début de leur parcours devant des valeurs dysphoriques (qu’ils considèrent comme échec) mais il leur manque la compétence pour s’en débarasser. Ils cherchent alors une aide. Dans ce chemin de recherche, ils sont invités à la vraie rencontre.
  • Le deuxième type (le cas de Donissan pendant la rencontre avec Mouchette) : Donissan considère le refus de Mouchette comme l’échec de sa communication du vrai. Rempli de colère, il cherche à convaincre Mouchette de la vérité. Dans ce chemin, les deux protagonistes seront invités à une vraie rencontre qui leur sera douloureuse.
  • Le troisième type (le cas du curé de Lumbres dans le miracle raté) : Il demande un miracle que Dieu lui devait. Cependant le miracle n’a pas eu lieu. Dans cet échec, il expérimente une vraie rencontre avec Dieu.
  • Le quatrième type (le curé de Lumbres dans sa mission, et Saint-Marin dans sa découverte du cadavre dans le confessionnal) : A Lumbres, le curé assure sa mission par devoir (mais il la considère comme un échec). Et Saint-Marin qui découvre le ‘visage foudroyé’ dans le confessionnal se sent le devoir de témoigner pour ce cadavre ; il est pourtant profondément déçu par cette découverte. Leur rencontre n’est pas à la mesure de leur attente, cependant c’est par ce chemin que les deux personnages sont invités à une vraie rencontre.

Du point de vue de la narration du roman, les parcours s’entrecroisent principalement autour de trois acteurs : Mouchette, l’abbé Donissan, Saint-Marin. Les autres parcours, ceux de l’abbé Menou-Segrais, de l’abbé Sabiroux, et de Mme Havret, par exemple, sont aussi intéressants à observer, mais, en tenant compte de l’idée principale du roman, nous retiendrons seulement le parcours de ces trois acteurs avec qui les autres personnages sont en lien. Nous construirons d’abord la structure narrative, ensuite ses problématiques.