A. La figure exemplaire : l’imago

L’imago est la notion la plus simple des trois catégories de la figure. En effet, l’imago correspond à une nouvelle forme de l’exemplum.

L’exemplum est au départ l’induction rhétorique. Quintilien donne un exemple : « Des joueurs de flûte qui s’étaient retirés de Rome y furent rappelés par un décret du Sénat ; à plus forte raison doit-on rappeler de grands citoyens qui avaient bien mérité de la République et que le malheur des temps avait forcés à l’exil ». C’est un maillon de la chaîne inductive, une similitude persuasive, un argument par analogie, on peut dire ‘bona exempla’. Dès Aristote, l’exemplum se subdivise en réel et fictif. Le fictif se subdivise en parabole (une comparaison courte) et fable (logos), le réel lui, couvre des exemples historiques, mais aussi mythologique, et non imaginaires. Dans ce sens, une parabole peut être considérée comme une figure 207 .

Au début du 1er siècle avant J.C., une nouvelle forme d’exemplum apparaît. C’est le personnage exemplaire (eikôn, imago). Ainsi des personnages comme ‘Amyclas’ (= pauvreté et sobriété), Churchill, ou bien Jean XXIII sont proposés aux lecteurs comme « imago » pour les persuader d’être courageux ou bons. Dans cette même ligne nous pouvons étudier Mouchette comme une figure de la révolte, ou le saint de Lumbres comme une figure de la transcendance.

Notes
207.

Dans ce sens, on peut lire le livre de Jean Delorme (éd.), Parole-figure-parabole, PUL, 1987, p.5-9.