Une telle considération ne semble satisfaisante ni à Greimas 279 , ni à J.Geninasca. Dans l’article « Sur le statut des grandeurs figuratives et des variables » 280 , ayant le souci, dans l’acte de lecture, de ‘construire la manifestation textuelle comme ensemble signifiant, ou discours’, J.Geninasca situe d’abord les acteurs, les figures, les isotopies figuratives sur le plan du contenu de la sémiotique des langues naturelles. Les formants linguistiques, eux, sont situés (lexèmes, formations lexématiques, énoncés phrastiques...) sur le plan de l’expression de cette même sémiotique. Utilisant d’emblée le terme ‘figure’ « pour désigner une grandeur figurative, aux côtés de ‘configuration’ ou d’‘isotopie figurative’ », il prend de la distance avec les définitions proposées dans le Dictionnaire raisonné de la théorie du langage. Ouvrage dans lequel Greimas 281 réserve le terme de ‘figure’ à la ‘figure nucléaire’ excluant le classème, et désigne la ‘figure’ comme une organisation de sèmes figuratifs, relevant de catégories figuratives donc ‘extéroceptives’ 282 . J.Geninasca, lui, est à la recherche d’un mode d’existence des figures dans le discours 283 , et redéchiffrant, modifiant le statut figuratif de Greimas, il commence d’abord à identifier la ‘figure’ dans sa relation avec deux sémiotiques : la sémiotique de la langue naturelle et la sémiotique du monde naturel. Puis il dégage trois déterminations de la figure dans le discours.
par exemple, Greimas le remarque dans « le savoir, le croire », dans Du Sens II. Sur ce problème, nous devrons revenir à II.2.2 ; Greimas dit aussi dans Dictionnaire..., p.148 : « L’étude de la figurativité n’en est qu’à ses débuts et toute conceptualisation hâtive est de ce fait dangereuse. ... »
J. Geninasca, Parole littéraire, PUF, Paris, 1997, p.19-28 ; et aussi voir J. Geninasca, « L’identité intra- et extratextuelle des grandeurs figuratives » dans Parret Ruprecht (ed.), Exigence et perspectives de la sémiotique, Amsterdam, Benjamins, Tome1, 1985, p.203-213
‘figure’ dans la définition hjelmslévienne : ‘unité non-signe du plan du contenu, ou de l’expression, d’une sémiotique quelconque.’
A.J. Greimas, 1966, p.54 et 102-106
J. Geninasca, 1985.