Dans S&B, n° 42, J.Calloud relève trois éléments problématiques qu’il rencontre dans la grammaire narrative : l’objet, le manque, l’adversaire. A la fin de ces remarques, il propose le bon usage des contraires.
A la fin de ses articles, l’auteur propose ainsi une clé de l’analyse figurative. Cette analyse concerne trois dimensions : les configurations (les données figuratives), le parcours figuratif, le thématique.
‘« Les données figuratives nous intéressent pour deux raisons : elles dotent le discours d’une aptitude à désigner le monde dont nous parlons ; elles codent les valeurs thématiques ou les informations que nous transmettons sur ce monde. (...) Il faut donc travailler, parallèlement au repérage et à la collecte des matériaux figuratifs, à leur ‘interprétation’ ou à leur ‘interprétabilité’. S’il y a, entre la ligne figurative et la ligne thématique, un rapport de codant à codé, il faut, pour chaque figure ou groupe figuratif identifié, définir le champ des possibles thématiques correspondants et les critères, directs, ou contextuels, de sélection. C’est le problème des ‘isotopies’. » 313 ’« C’est le problème des ‘isotopies’ », ce dernier rappel nous invite à observer de plus près les travaux élaborés par le CADIR dès leur début. En effet, ce que Jean Calloud suggère dans ses articles est présent tout au long de l’élaboration théorique du groupe lyonnais.
S&B, n° 42, p.5
« l’interférence des divers acteurs laisse une trace ou une marque, sorte d’écriture sur le corps, attestant le passage à un autre ordre. » (S&B, n° 42, p.11)
La suggestion de J. Geninasca : « L’introduction d’un couple de relations antithétiques et l’attribution du passage de l’une à l’autre au faire d’un Énonciateur plutôt qu’à une contrainte structurale située au niveau profond de la ‘syntaxe fondamentale’, remettent en question l’ensemble du ‘parcours génératif’. Elles ont pour effet de privilégier le niveau discursif. Celui-ci n’apparaît plus comme le lieu de la mise en discours d’opérations antérieures, mais comme celui de la production elle-même de la signification. » in « Solidarité vs (compatibilité ou incompatibilité) », Le Bulletin n°17, mars 1981, p.31.
« Il apparaît en effet que l’état de contrariété n’est qu’une partie, une dimension, un stade des contenus, référables à une axiologisation et une idéologisation, et que le parcours discursif travaille à modifier sinon la relation de contrariété en tant que telle du moins les rapports pratiques entre les contraires. Les textes paraissent construits pour cela. Tout ce passe comme si, partant de données opposées et incompatibles, le mécanisme discursif aménageait un espace ou un champ dans lequel, sous le signe d’un tiers ou d’une limite, les contraires pouvaient trouver place et coopérer à une fin commune. » (S&B, n° 42, p.14)
S&B, n° 42, p.14
S&B, n° 42, p.17