B. Mise en question de la narrativité greimassienne par le CADIR

Le chapitre V de『Signes et paraboles』présente deux modèles construits à partir des études de paraboles et de miracles. Dans ces deux modèles de la structure d’interprétation, les auteurs remarquent que la pratique d’analyse des textes évangéliques fait apparaître une innovation par rapport au modèle greimassien. Cette innovation est liée étroitement à l’instance d’interprétation, parce que miracles et paraboles posent d’une manière ou d’une autre une exigence d’interprétation. Pour la structure de la parabole, ils prennent comme cadre de référence, l’herméneutique de Paul Ricoeur qui distingue trois moments : distanciation, ex-position, interprétation. Quant à la structure du miracle, ils la considérent sur deux plans différents : celui des contenus corrélés et celui des contenus topiques 321 .

Notes
321.

Groupe d’Entrevernes, 1977, p.187 : « La complexité de l’analyse en découle. Car entre ces deux plans, il y a un rapport de présupposition qui installe dans le récit une structure d’interprétation : il s’agit de découvrir la signification du miracle sur le plan des valeurs proposées par le Royaume. Tour à tour, requête et reconnaissance contribuent à mettre en place le mécanisme de cette interprétation. »

322.

Signes et paraboles, p.192

323.

Signes et paraboles, p.186 : « Dans le système des valeurs développé par la parabole, les auditeurs sont invités à choisir soit la table positive, soit la table négative des valeurs. (...) Après l’énonciation de la parabole, les auditeurs doivent accomplir une transposition inverse, c’est-à-dire interpréter, traduire dans leur pratique le modèle proposé. En fait leur réaction concrète est rarement mentionnée par le contexte. De toute façon, la portée du récit fictif est destinée à dépasser la clôture du récit primaire. »