3.3 Un chantier ouvert

Ainsi, nous avons vu que la théorie figurative est étroitement liée à la théorie énonciative. Au sommet du développement de la théorie du CADIR, il y a enfin deux autres thèses qui sont à la fois l’illustration et le fruit de leur recherche. Toutes les deux, en partant l’une du côté figuratif, l’autre de la grammaire narrative, rebondissent pour construire une théorie de l’énonciation.

‘« Les récits bibliques opèrent une transformation du statut des objets installés dans le parcours narratif comme objets manquants, désirés transférés. Ces objets trouvent leur valeur dans le fait qu’ils sont pris dans un échange verbal, qu’ils deviennent des objets parlés entre les sujets. » 345

Elle observe ce phénomène particulièrement dans le dialogue. C’est pendant le dialogue que le sujet perdant sa valeur initiale, est appelé à devenir sujet croyant en étant traversé par un objet-parlé qu’elle nomme ‘l’objet-énonciatif’. Ainsi dans ses analyses, l’échange de la parole entre les acteurs devient le lieu privilégié pour observer ce phénomène de la soustraction des valeurs thématiques ... Le schéma qu’elle présente à la fin de sa thèse illustre sa théorie de l’objet énonciatif :

Cependant ses analyses restent encore dans l’énonciation énoncée. A la fin de sa thèse, elle invite les futurs chercheurs à élaborer la théorie du sujet-lecteur qui serait traversé par l’objet énonciatif donc l’observation dans l’énonciation non-énoncée.

Notes
342.

F. Martin, 1996, p.140-145

343.

F. Martin, 1996, p.155-159

344.

Soon-Ja Park, 1997, Lyon.

345.

L. Panier, 2002, p.368.