3.2 Syntaxe discursive de la rencontre

A. Le Modèle de la syntaxe discursive de la rencontre

Du point de vue de la syntaxe discursive, une rencontre a un début, une durée, et une fin. Au début, il y a la disposition figurative d’un acteur. Ensuite, l’acteur subit un parcours figuratif, et aboutit à une autre disposition à la fin de la rencontre.

Par exemple, dans la rencontre de Donissan avec le carrier, Donissan subit ce processus. Au début, il est épuisé et obsédé par un personnage. Ensuite sous l’influence du dialogue avec le carrier, et de la sensation qu’il éprouve pendant la marche, sa fatigue et l’obsession se dissipent peu à peu, et au bout de la marche, libéré de tout, Donissan repart doublement réconforté : réconforté physiquement, et psychiquement.

D’après cela, établissons un modèle de la rencontre suivant la temporalité .

Avant la rencontre : les deux acteurs occupent l’espace d’une manière différente. Le carrier est dans un déplacement quotidien et répétitif, et va dans une direction précise. Il est dans son univers habituel. Tandis que l’abbé Donissan est immobile dans un lieu, rendu infirme par ses fatigues. Il attend un secours. Il est dans un univers inconnu.

Au moment du contact : l’abbé se trouve immobilisé dans un lieu et le carrier passe auprès de lui.

  • Position des acteurs : mobile (avec un but précis) vs immobile
  • Espace : sur le chemin
  • Temps : avant le jour

Une figure pathétique (pitié) : Cette figure est le résultat d’un appel particulier qui permet la rencontre. Le signe visible est ‘la pitié’ qui retient le carrier auprès de l’abbé. C’est le premier moment de la rencontre. Pour avancer, il est nécessaire que l’autre (Donissan) accepte la proposition de celui-ci. (Selon l’analyse narrative, cette acceptation est ‘un contrat-fiduciaire’)

Pendant la rencontre : la rencontre avec le carrier se passe dans la marche et la vision.

La fin de la rencontre : après avoir secouru le prêtre épuisé, et lui avoir bien indiqué la bonne direction, le carrier s’en va à son travail quotidien. Pour lui, il n’y a pas de changement sauf qu’il a épouvé une grande ‘pitié’ en rencontrant l’abbé, tandis que celui-ci a subi un changement important : 1) Son physique d’abord épuisé et perdu retrouve à la fin des forces pour continuer son voyage ; 2) Son état psychique d’abord accablé et obsédé par quelqu’un, se libère de tout, il est prêt à repartir.

Après la rencontre :