2.3.7 Redéfinition de la fonction de la ‘(vraie) Rencontre’

Grâce à l’analyse sémiotique (de la « lettre de l’évêque »), nous pouvons redéfinir la fonction de la Rencontre. La (vraie) Rencontre n’est pas un simple contact entre deux ou plusieurs personnes, ou un simple échange verbal qui ne transforme rien. Elle demande d’abord une suspension des valeurs de chacun, et une transformation par l’écoute de la parole d’autrui. La vraie Rencontre est un lieu d’écoute et de parole où il faut écouter l’appel de l’autre (l’énonciation), et être touché par sa parole, c’est par là seulement que le sujet entre dans l’oeuvre de la Vie, dans la communion. Cette oeuvre est un travail d’inclusion humaine et sociale. La vraie rencontre demande à chaque personne un engagement total, et la rend active pour l’oeuvre de la Vie. Ainsi transportant Mouchette à l’église, l’abbé Donissan en bénéficie aussi. Car sans avoir accompli cet acte, Donissan serait resté dans l’imaginaire où l’avait laissé le maquignon. En passant par sa rencontre avec Mouchette, Donissan est touché par le réel d’autrui, et tout en ne comprenant pas très bien, il réalise le désir de cette jeune fille moribonde. L’effet est scandaleux, si bien que tout le monde en parle, en se disant où est la vérité... En s’appuyant sur le critère de ‘l’homme sensé’ dont parle l’évêque, on ne peut pas résoudre le problème. Ne faut-il être touché par la parole d’autrui même si elle paraît insensée et hors normes que ? Ne faut-il pas être touché par la parole d’autrui, là où s’inscrit la vraie Rencontre qui transforme le sujet en un témoin de sa rencontre ? Sur cette question nous reviendrons à IV.3.