Conclusion générale

Intitulant le présent travail ‘Figure et Rencontre’ et prétendant étudier sémiotiquement un roman de Bernanos, Sous le soleil de Satan, nous avons pris un risque en entreprenant cette étude. Car ces deux termes présentent une grande complexité. De plus, Sous le soleil de Satan ayant fait l’objet de nombreux travaux littéraires, on pourrait penser que ce roman a épuisé toute sa signification.

Nous avons réparti en quatre parties le présent travail. La 1ère partie présente les études littéraires réalisées sur SSS. Dans la 2ème partie, nous avons élaboré, dans une perspective méthodologique, une définition sémiotique de la figure (en revisitant les diverses définitions de cette notion depuis l’antiquité et en la considérant comme un outil de travail pour un travail de lecture). A la fin de cette partie, nous avons pu proposer un modèle figuratif de la rencontre. Ce modèle soutient, dans la 3ème partie, les analyses des textes et la 4ème partie permet d’esquisser une théorie sémiotique de la rencontre (de sa structure et de sa fonction).

Au terme de ce travail, nous nous rendons compte qu’une ‘rencontre’ n’est pas une figure simple, mais qu’elle n’a pas d’existence hors du champ figuratif ; elle est habitée par les figures. En privilégiant les figures d’acteur (parmi les trois constituants de la figurativité : acteur, temps, espace), nous nous sommes aperçu que la rencontre, dans SSS, est le lieu privilégié de constitution des acteurs comme sujets. Dès la construction du ‘modèle figuratif de la rencontre’ (II.4), une rencontre nous est apparue comme une structure dans laquelle les figures d’acteurs subissent diverses transformations. De plus, suivant pas à pas le parcours des acteurs d’une rencontre à une autre, nous avons découvert que non seulement la rencontre en elle-même est un dispositif de transformation des acteurs, mais qu’elle assure également une fonction transformatrice à l’intérieur du parcours d’un sujet. Considérant ce résultat, nous constatons qu’une figure d’acteur est englobée dans (la structure de) la rencontre et qu’elle englobe la rencontre dans son parcours.

Ainsi une rencontre devient, dans le parcours d’un sujet, un lieu d’émergence de l’énonciation tant pour les personnages du roman que pour le lecteur (voir IV.3.2). C’est peut-être ici que notre recherche peut ouvrir une orientation vers une théorie de la lecture.