Grattoirs

Les grattoirs sont aussi nombreux qu’à la période précédente (236 spécimens soit 14,8 % de l’outillage). Quant à leur support, les pièces sur éclat sont presque trois fois plus nombreuses que celles sur lame (Tableau 3.134).

Les grattoirs sur lame sont classés en fonction du type de support : la plupart des spécimens sont sur lame bipolaire et un seul est sur lame unipolaire. De plus, trois lames à crête ont aussi été choisies. Le front des grattoirs est généralement aménagé par des retouches directes abruptes ou semi-abruptes. La forme du front est plus ou moins convexe, plus rarement rectiligne ou oblique. Il y a plusieurs pièces qui montrent une reprise en grattoirs d’autres outils. Un spécimen réutilise une pointe d’Ugarit. Deux sont façonnés sur des lames à retouches parallèles fines sur la face supérieure ou inférieure : le front du grattoir coupe les retouches parallèles sur le corps. Par ailleurs, deux pièces possèdent des bords latéraux avec poli : la formation du front des grattoirs a été réalisée après la formation du poli, indiquant ainsi des exemples de l’utilisation secondaire en grattoir. Parmi les grattoirs sur lame, la moyenne de la section est de 29,6 x 9,5 mm (Tableau 3.135), ce qui indique que les lames les plus larges et les plus épaisses étaient choisies pour les grattoirs.

Tableau 3.134Tell Ain el-Kerkh. Grattoirs de la période El-Rouj 2a/2b en fonction de types de support.
couche 2 1 total
sur lame 5 54 59
sur éclat 83 94 177
total 88 148 236
Tableau 3.135 Tell Ain el-Kerkh. Grattoirs sur lame de la période El-Rouj 2a/2b.
n= 59 largeur épaisseur
max. 44.9 17.5
min. 16.2 4.2
moyenne 29.6 9.5
médiane 29.3 9.4
écart type 5.8 2.8

Les grattoirs sur éclat sont de formes variées (Pl. 3.42 : 5-6, Pl. 3.43 : 1). Quant à la forme du front, les spécimens à front convexe sont prédominants et les autres formes de front sont rarement présentes (Tableau 3.136). Le front est généralement formé par des retouches directes continuelles sur une extrémité mais dans quatre pièces sur les deux extrémités. En général, les parties autres que le front sont rarement retouchées mais parfois bien aménagées par des retouches directes. Sur quatre pièces, l’extrémité est retouchée bilatéralement, et forme un pédoncule large. En plus de ces spécimens, 12 pièces en éventail possèdent les deux bords latéraux continuellement retouchés. Ces spécimens montrent probablement un mode particulier d’emmanchement des grattoirs.

Les dimensions des grattoirs sur éclat sont assez variées (Tableau 3.137) et la moyenne est de 53,3 x 45,0 x 15,3 mm. L’épaisseur représente bien une telle variabilité dimensionnelle (Tableau 3.138 : 1). Les éclats assez épais, de 10 à 20 mm, sont les plus nombreux. Des spécimens de gros morceau d’éclat, de 20-40 mm parfois jusqu’à 50 mm, sont aussi présents. Par ailleurs des éclats minces (moins de 10 mm) sont aussi choisis dans un certain nombre de cas : parmi eux, les pièces entre 5 et 6 mm sont prédominantes.

Tableau 3.136 Tell Ain el-Kerkh. Typologie de grattoirs sur éclat de la période El-Rouj 2a/2b.
couche 2 1 total
convexe 72 87 158
rectiligne 5 2 7
semi-circulaire 3 5 8
round 4   4
total 84 94 177
Tableau 3.137 Tell Ain el-Kerkh. Dimensions de grattoirs sur éclatde la période El-Rouj 2a/2b (mm).
n= 176 longeur largeur épaisseur
max. 110.2 87.8 50.4
min. 18.7 15.2 4.8
moyenne 53.3 45.0 15.3
médiane 53.4 44.0 14.8
écart type 15.9 11.9 6.4
Tableau 3.138Tell Ain el-Kerkh. Supports de grattoirs sur éclat de la période El-Rouj 2a/2b.
1. Épaisseur des éclats   2. Types d’éclat.
  n
mince (<10 mm) 38
épais (10-20mm) 101
très épais (≥20 mm) 38
total 177
3. État de surface
  n
cortex entier 34
cortex partiel 76
sans cortex 67
 
  n
simple 165
éclat à crête 8
tablette de ravivage 4
total 177
4. Type de cortex
  n
de rognon 85
de galet 25
total 110
total 177      

La fréquence élevée des éclats corticaux est à noter pour les grattoirs sur éclat (Tableau 3.138 : 3) : 62 % des pièces possèdent entièrement ou partiellement un pan cortical. L’état du cortex est divisé en deux groupes, celui des rognons ou celui des galets. Les éclats de rognon avec cortex blanc sont plus nombreux que les éclats de galet (Tableau 3.138 : 4). L’existence de nombreux grattoirs sur éclat cortical indique probablement que les éclats résultent de la première étape du débitage lamino-lamellaire ou de débitage d’éclats sont souvent choisis.

La plupart des éclats sont simples avec cortex ou avec un ou plusieurs enlèvements unidirectionnels (Tableau 3.138 : 2). Par ailleurs, 12 pièces sont sur des éclats spécifiques du débitage laminaire, comme les éclats à crête ou les tablettes de ravivage (Pl. 3.42 : 6, Pl. 3.43 : 1). La largeur de ces spécimens indique la largeur des nucléus à lames à un certain moment : elle varie de 27,3 à 83,5 mm (51,2 mm en moyenne).