Lames

Les lames à crête sont au nombre de 11. Parmi elles, 9 spécimens sont des lames initiales pour commencer l’extraction des lames. La crête est réalisée par des enlèvement bifaciaux ou unidirectionnels. À en juger par la différence des types de silex utilisés entre le débitage bipolaire et le débitage unipolaire, la plupart de ces lames à crête ont probablement été enlevées de nucléus unipolaires : dans quelques cas le profil est légèrement courbe, ce qui est manifestement un indice de débitage unipolaire. Par ailleurs, 2 spécimens ont une crête reprise au cours de l’exploitation du nucléus (Pl. 4.28 : 9). Toutes deux sont des lames unipolaires.

Il y a 83 lames brutes (Tableau 4.10). Elles sont technologiquement divisées en deux groupes : 27 lames bipolaires et 52 lames unipolaires (avec 4 lames non classifiables). Les lames bipolaires sont caractérisées par leur profil rectiligne et leur plus grandes dimensions par rapport aux lames unipolaires. Le talon est toujours lisse et généralement réduit par l’abrasion. La forme du bulbe est diffuse dans la plupart des cas. Les ondes sur la face inférieure sont souvent observées notamment sur l’extrémité distale. Malgré leur petit nombre, elles offrent une grande variété de formes (Tableau 4.11) : elles sont technologiquement classées en trois groupes principaux, lames centrales (Pl. 4.27 : 2-3), lames latérales (Pl. 4.27 : 4-5) et lames de correction (Pl. 4.27 : 6-7). Parmi les lames centrales, on peut constater la présence de lames centrales prédéterminées d’un type caractéristique du PPNB (Pl. 4.27 : 2-3). On peut estimer que les lames centrales entières ont mesuré entre 70 et 100 mm de long. La moyenne des largeurs et épaisseurs est de 24 x 6,3 mm (Tableau 4.12). Bien que ces lames bipolaires ne soient pas abondantes, la variété des types de lames et la présence d’un nucléus naviforme, mentionné plus haut, indiquent que débitage bipolaire a été effectué sur le site.

Les lames unipolaires sont relativement nombreuses (Pl. 4.28). Avec une proportion élevée de nucléus unipolaires parmi les nucléus trouvés (5 sur 6), ce type de débitage semble donc assez courant à Ain Dara. La forme de ces lames est marquée par leur profil courbe à l’extrémité distale et le parallélisme des nervures et des bords latéraux par rapport aux lames bipolaires. Le talon est toujours lisse sauf deux cas de talons punctiformes et un cas de talon linéaire. Une abrasion forte pour la préparation des talons est généralement observée. La forme des bulbes est diverse, de bien prononcée à diffuse. Les cas ayant des ondes sur la face inférieure sont rares parmi ces lames. En revanche, deux spécimens montrent sous le bulbe une arrête en arc de cercle due aux ondes de choc (discontinuité sous bulbe : Pl. 4.28 : 2), qui n’est pas observée sur les lames bipolaires. Ces lames sont aussi divisées en trois groupes principaux (Tableau 4.13) : les lames centrales sont prédominantes (37 spécimens : Pl. 4.28 : 1-2, 4-7), les lames latérales (Pl. 4.28 : 3, 8) et les lames de correction étant peu abondantes (respectivement, 9 et 6 spécimens). Parmi les lames centrales, les pièces à deux nervures et d’une section trapézoïdale sont plus nombreuses que celles à une nervure et d’une section triangulaire (respectivement, 26 et 11 spécimens). La moyenne des largeur et épaisseur des lames centrales est de 19 x 5 mm (Tableau 4.14) : il semble que des lames les plus régulières ont environ 15 mm de large et 4 mm d’épaisseur mais celles qui sont moins régulières sont relativement plus larges et épaisses (souvent plus de 20 mm de large et plus de 5 mm d’épaisseur). Quant à la longueur, on peut estimer qu’elle varie de 70 à 110 mm.