Paragraphe 1 : Le relatif affaiblissement du ministre en tant qu’autorité politique autonome

« Sans doute est-ce avec peine que maints élus ressentent les contraintes des règles nouvelles et voient que le gouvernement cesse d’être à leur continuelle discrétion. Sans doute se trouve contrarié le désir de ceux qui, naguère, à la faveur des crises, espéraient inlassablement devenir ou redevenir ministres. Sans doute disparaît, par là, un ferment qui animait la vie et l’éloquence parlementaires et sans lequel les discussions perdent de leur dramatique attrait ».

Ainsi le général de Gaulle résumait-il 320 , dans une satisfaction goguenarde, la situation faite au ministre de la Ve République. Ce dernier devait se trouver libéré du jeu politicien et, en tout cas, disposer d’une totale liberté à l’égard du Parlement. Différents mécanismes furent ainsi créés pour dissocier les fonctions ministérielle et parlementaire (B), répondant à la volonté d’empêcher toute autonomisation politique des membres du Gouvernement (A), mécanismes dont certains ne sont pas mis en œuvre avec la rigueur qu’ils exigeraient, et qui ne laissent parfois perdurer que leur « byzantinisme » 321 .

Notes
320.

DE GAULLE (Charles), Mémoires d’espoir, op. cit., p. 1123.

321.

Selon le terme employé par Jean GICQUEL, in Droit constitutionnel et institutions politiques, 9ème éd., op. cit., p. 679.