Bien que débattue, la thèse de la supériorité hiérarchique du Premier ministre sur l’ensemble des autres membres du Gouvernement est intéressante en ce qu’elle exprime l’existence d’une forme de subordination, de soumission à une autorité, qui caractérise le rapport entre les ministres et le Premier ministre.
Il apparaît que ce dernier dispose en effet des arguments juridiques à même de justifier sa domination du collège gouvernemental, ainsi que voulu par le Constituant 386 . Il est ainsi possible de décrire les mécanismes assurant la subordination des ministres ( Paragraphe 1 ), laquelle se prolonge dans le domaine de l’action communautaire ( Paragraphe 2 ).
Lors des réunions constitutionnelles de juin 1958, réunissant les membres du Gouvernement autour du général de Gaulle, René Cassin avait insisté sur la nécessité de ne pas désarmer totalement le futur « président du Conseil », de manière à prendre en compte l’évolution contemporaine qui avait consacré en France l’ascension de cette autorité (archives Guy Mollet, Michel Debré, in Documents pour servir à l’histoire de l’élaboration de la Constitution du 4 octobre 1958, Volume I, op. cit., p. 249).