Chapitre 4. Le PDU, un projet sectoriel porté par une coalition d’intérêt

Le troisième chapitre de cette thèse s’est attaché à montrer que le Plan de Déplacements Urbains de l’agglomération stéphanoise a créé les conditions d’un partenariat assez large entre acteurs locaux, institutionnels ou civils, plutôt qu’un projet cohérent et transversal liant problématiques d’urbanisme et de mobilité quotidienne.

Dans ce quatrième chapitre, nous repartons donc du constat que la loi SRU fixe un objectif pour l’action publique locale (que l’on peut résumer dans l’injonction « organisez-vous pour créer des systèmes urbains cohérents avec l’offre multimodale de transport »), sans pourtant définir clairement les modalités d’action de ces acteurs locaux, ni en terme de planification et de définition d’un projet de territoire, ni sur l’opérationnel (comment mettre en œuvre le projet pour aboutir à une cohérence physique).

Sur la base de ce constat, il faut s’interroger sur les conditions d’élaboration et de partage d’un projet de développement centré sur les déplacements urbains. Comment les autorités organisatrices successives (SIOTAS puis Communauté d’agglomération) ont-elles organisé les interrelations entre acteurs au sein des lieux d’échanges définis dès l’amont de la démarche ? Comment les membres de la scène de négociation ont-ils « joué leur rôle » ? Comment le leadership a-t-il évolué au cours de l’étude du PDU ?

Ce quatrième chapitre va montrer comment un cadre partenarial s’est structuré autour d’une coalition d’intérêt, dont la particularité majeure est le changement de leader entre le premier PDU voté en 2000 et sa révision achevée en 2004, c’est-à-dire entre l’avant et l’après loi SRU. Pour cela, nous empruntons à la science politique la notion de coalition d’acteurs. A la suite de la récente thèse de Rémi Dormois210, on peut définir celle-ci, dans le champ de la planification urbaine, comme un « groupe d’acteurs publics et privés stable qui coopère, pour initier et mettre en œuvre des actions visant à organiser territorialement le développement urbain ».

Notes
210.

Dormois, 2004, p. 43