6.2. Une scène et un projet trop faibles pour se positionner à des échelles plus larges ?

A partir du chapitre 4, cette thèse a montré comment la création de la scène de négociation PDU a créé, dans l’agglomération stéphanoise, une « bulle » d’acteurs très investis dans la définition d’un projet de développement de l’agglomération, à partir de l’entrée sectorielle que sont les transports urbains.

Dès le chapitre 5, nous avons également entrevu que certains acteurs de rang supérieur (en terme de périmètre de compétence plutôt que par rapport à une hiérarchie entre collectivités locales, qui n’existe pas dans le système décentralisé français) sont restés à l’écart du cœur de la scène de négociation, tels la Région et le Département.

Nous allons à présent nous intéresser plus spécifiquement aux acteurs, aux projets et aux scènes qui dépassent le cadre territorial appréhendé par le PDU, c’est-à-dire l’agglomération stéphanoise. Cette « montée en échelle géographique » doit ainsi nous permettre de définir l’intensité du projet PDU et l’efficience de sa scène de négociation, au-delà du « pré carré » que sont les transports collectifs urbains à l’échelle de 43 communes.

Pour cela nous allons successivement nous intéresser aux relations avec le Conseil général, avec la Région Rhône-Alpes, ainsi qu’au projet autoroutier A45, afin de tester notre hypothèse, qui est que la scène PDU et le projet qu’elle a élaboré perdent de leur force et de leur efficience dès que sont abordés des projets et/ou des échelles qui ne sont pas directement « maitrisées » par les acteurs les plus investis dans la démarche PDU.