2.Le PDU de SEM

2.1. PDU SEM = élargissement projet SIOTAS (nouveau territoire, nouvelles compétences). Analyse : élaboration mieux partagée avec les partenaires, meilleur investissement de VSE (élus et techniciens). Est-ce vrai ?

Je pousse beaucoup. C’est difficile, ça demande beaucoup d’organisation, beaucoup d’implication, de la part des techniciens, de la part des élus. Ca demande une évolution de ce qu’on appelle aujourd’hui la gouvernance. Il était un temps pas si éloigné où tout se décidait en haut lieu, et on considérait que le travail était fait. Quand un ingénieur considérait dans son coin qu’il fallait faire de telle manière, il l’expliquait à un élu qui donnait son accord, et on le faisait. Le monde moderne ne fonctionne plus comme ça. La gouvernance, aujourd’hui, nous oblige, est c’est très bien comme ça, à une forme de collégialité. Collégialité au niveau des collectivités et des administrations, mais également dialogue permanent avec la population. Rien ne peut marcher aujourd’hui sans le soutien de la population, soutien au moins indirect. Mais il faut que les gens comprennent ce qu’on veut faire, adhèrent globalement au projet, et ensuite soient régulièrement sollicités au moment de la mise en place du projet. Ca a nécessité un changement de faire dans les mentalités, chez tout le monde. Chez les élus bien entendu, mais aussi chez l’ingénieur, chez le chef de service, le technicien et même l’ouvrier sur le terrain doivent accepter de discuter avec la population. Même s’il n’en a pas l’habitude. On l’a vu avec les entreprises et les chefs de projet pour la deuxième ligne de tram.

2.2.quel rôle du PDU dans le projet de territoire de SEM ? quel rôle pour les PDS : pédagogie a posteriori ou co-élaboration d’un projet ?

Les déplacements et le PDU, c’est un domaine qui marche bien. Le PDU a permis de fédérer des communes qui n’étaient pas au même niveau de service, entre le Gier et le SIOTAS. Le PDU a permis de faire partager une vision générale et commune, et ensuite de dégager des priorités. Ca ne s’est pas fait du jour au lendemain, mais c’est un des points forts de l’agglomération. C’est avec quelques compétences fortes, avec le traitement des ordures ménagères et l’assainissement, que se fédère l’agglomération. Je ne vois pas d’élus qui s’opposent à notre politique de transport. Il y en a qui voudraient plus de services, ou moins de versement transport, mais globalement, personne ne me dit d’arrêter le transport public !

2.3.PDU et PDS = réussite en terme de structuration d’un réseau d’acteurs (scène de négociation efficiente). Comment la maintenir dans la durée ?

J’ai l’impression que le PDU et notre projet d’agglomération à 43 communes tiennent dans la durée, alors qu’il n’y avait rien il y a 10 ans. Aujourd’hui, c’est moins dur de travailler sur les transports publics. Tout le monde est d’accord pour la modernisation du tram, ça n’aurait pas été les cas il y a cinq ou six ans. Le niveau de départ est positif, donc la discussion pour la suite se fera sur ces bases, tant au niveau général qu’est le PDU, que par secteurs géographiques avec les PDS. Notre travail en sera facilité.

2.4.PDU = relance attractivité ville-centre, relance TCU. Réactions et relations avec le Département ? avec la Région ? avec EPCI Plaine ?

Heureusement qu’il reste des choses à améliorer ! Mais il est vrai qu’il n’y a pas, de la part du Conseil général de la Loire ou des Communautés de la plaine du Forez, d’expérience, d’histoire du transport public. Donc on en est encore à un degré faible d’implication dans les transports publics. Je fais le pari, aujourd’hui, que ça ne peut pas durer, tout simplement parce que les populations vont exiger un certain nombre de choses. Chez nous, dans l’agglomération stéphanoise, elles prennent l’habitude d’un niveau de service. Comme il n’y a pas de frontière étanche entre Saint-Etienne Métropole er la plaine du Forez, et que les gens font la navette 2 ou 4 fois par jour entre leur domicile et leur lieu de travail, il est probable qu’ils auront des exigences fortes dans les années à venir dans la plaine du Forez. Donc il faut espérer que les Communautés et le Conseil général, se rendant compte que le « monde Sud Loire » est assez homogène en termes économique, social, urbain, il faudra que nous travaillions ensemble. Je ne suis pas inquiet, parce que je sais que ça se fera, d’autant plus que ça se fait déjà spontanément dans le Rhône, dans l’Isère. La prise de conscience n’est pas encore faite, j’espère qu’elle se fera dans les années qui viennent ! A l’évidence, dans toutes les grandes agglomérations, il ne peut en être autrement qu’un partenariat entre le Département et l’agglomération.

Avec la Région, c’est un peu plus difficile. La Région est dans une période de son histoire où son exécutif, que je connais bien, avec Bernard Soulage et Jean-Jack Queyranne, avait de grandes ambitions pour les transports, mais tout simplement se heurte à l’expérience de la gestion. Donc, à un moment donné, on peut avoir de grandes idées, mais il faut voir si l’on a les moyens de ses grandes idées ! Donc aujourd’hui, j’attends de la part de la Région, qui est un partenaire important et indispensable, qu’elle clarifie sa position pour vraiment savoir ce qu’ils veulent faire, notamment sur le tram-train. Nous, nous avons pris les devants, techniquement, lors de la construction de la deuxième ligne. Mais je n’entends plus parler du tram-train, à la Région ! Je pense qu’ils calent sur les moyens financiers à mettre en œuvre, sur Grenoble, Lyon et Saint-Etienne.