3. Du PDU au projet de territoire

comment passe-t-on du PDU (sectoriel, programmatique) au SCOT (stratégique, partenarial) ?

Avec le SCOT, on est trop dans une vision où l’on a pris un étage supplémentaire, et l’on retombe dans nos mêmes travers d’impossibilité. Les deux dimensions sont à traiter, mais l’on peut difficilement les traiter de front parce que ce n’est pas facile d’agir en même temps sur l’aspect déplacements et sur l’aspect aménagement dans la même temporalité, il faut à un moment que les séquences s’enchaînent si on veut arriver à y travailler. Sinon, et c’est ce qui se passe, on ne fait rien sur les deux. Les deux de front, c’est trop lourd à porter.

Passer du PDU au SCOT, au plan technique, ça a pu aider, on a un diagnostic un peu fouillé, on a des enjeux qui ont été esquissés, puis on a des réponses. Mais je pense que ce n’est pas fait dans le bon ordre. Et à la limite, une approche presque iconoclaste disant « certes, il y a des PDU, des documents de planification qui existent, mais on va faire l’exercice en mettant un peu ça de côté au début », me semble intéressant.

Au plan politique, sur la collaboration, on a peut-être pour la première fois mis en œuvre une réflexion qui permettait de faire converger des vues, et puis d’élaborer un document qui soit à peu près universellement partagé. En ce sens, c’est un progrès, et ça a permis d’avoir un terrain plus favorable à des niveaux de réflexion plus complexes, qui sont ceux du SCOT, voire à l’échelle supérieure.

A l’échelon métropolitain, on a le projet d’e lancer, dès cette années, un plan de déplacements métropolitain, avec le Grand Lyon.

relations entre les EPCI, entre SIOTAS / SEM et le conseil général, les autres partenaires : peut-on renforcer les liens ? comment ?

Et le Conseil général, on entame aujourd’hui une réflexion avec le Conseil général qui je pense va déboucher. Je crois que jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait eu le temps de travailler sur ces sujets là. On a tous nos propres problématiques. C’est Paul Salen, au niveau du Conseil général, on l’a vu une fois, on va commencer à travailler, mais je pense que ça part mieux. Alors est-ce qu’auparavant il y avait des blocages politiques, je crois que… Je crois que dans le transport, on a la chance d’avoir un relatif consensus… que le côté politique des choses ne rentre pas trop en ligne de compte. C’est vraiment nos concitoyens, nos territoires qui sont au cœur de la problématique.

Malheureusement, on ne peut pas tout faire. Si je prends mon cas personnel, entre la deuxième ligne de tram, les voiries, le boulevard urbain, honnêtement, j’étais déjà à 100 % là-dessus. Je ne pouvais absolument pas dégager de temps pour autre chose. Maintenant que le deuxième ligne de tram arrive à échéance, maintenant, au titre du SCOT, on peut commencer… Alors c’est vrai que le SCOT, c’est aussi un cadre, des contraintes, au niveau du Sud Loire. Ca nous impose un cadre, c’est peut-être ce qui nous fait avancer plus vite. Les lois nous permettent d’avancer un peu plus vite que si on pouvait se dire qu’on a un peu de temps. Tandis que là, on se met volontairement des contraintes, donc ça nous permet d’avancer. Mais aujourd’hui je crois que si on arrive à discuter dans le cadre du SCOT, en associant aussi Métropole et le Conseil général, je pense qu’on devrait aboutir… ça va pas se faire en six mois, mais… là je suis positive.

Si on a envie de ne pas être trop critique, on peut dire que le Conseil général de la Loire gère un Département qui est relativement compliqué, avec une partie nord, une partie sud, et évidemment une partie centrale qui est moins marquée. Le Conseil général est là, à assurer des lignes de marché, autrefois des lignes scolaires… En plus il a un argument qui compte en effet, en disant que la compétence transports sur le territoire métropolitain est à l’agglo, donc que c’est à l’agglo de le faire. Donc il ne faut pas compter sur lui pour prendre des initiatives sur notre territoire. Par contre, honnêtement, chaque fois qu’on a des initiatives fortes, contrats de plan Etat-Région, pôles d’échanges, contrat territorial avec Métropole, le Conseil général est quand même à nos côtés. Les engagements du Conseil général sont tenus.

Par rapport à d’autres départements, il faut voir ce qu’on compare : si on compare avec le Rhône et l’Isère, ou il y a de grandes villes, Lyon et Grenoble, où traditionnellement, le Conseil général, peut-être pour ne pas perdre la main, pour garder un certain pouvoir, était naturellement associé aux autorités organisatrices de transport… Ce n’était pas le cas dans la Loire. Il faut peut-être tenir compte… Moi j’ai décidé depuis longtemps, après avoir été un peu critique, de plutôt considérer que le Conseil général peut être un partenaire quand il le veut, quand il l’a décidé, et à hauteur où il l’a décidé. Ce n’est pas à moi de lui dire ce qu’il faut faire, s’il fait bien ou s’il fait mal.

Pour la plaine, c’est quand même différent, parce que, là aussi, je le dis sans mépris aucun, et sans vouloir faire preuve de suffisance, on n’est quand même pas au même niveau de développement. La forme urbaine n’est pas la même, la présence d’une agglomération de 200 000 habitants n’existe pas, donc, on ne pouvait pas avoir de ce côté-là la même démarche. Et puis alors, il y a un obstacle de taille, c’est tous les problèmes de financement. Et on ne fait pas un réseau de transport collectif assez fort sans mettre en place les moyens financiers, qui passent par le versement transport. Et je ne sais pas si nos collègues de la plaine sont décidés à le mettre en place. Certains oui, peut-être ceux qui sont les plus avancés, mais je ne suis pas sûr que ça aille très vite. Par contre, on discute quand même avec la Région, et l’étoile ferroviaire peut s’étendre dans la plaine du Forez. Et à partir du moment où elle s’étendra du côté d’Andrézieux et du côté de Montbrison, on peut aussi, en travaillant à l’intérieur du SCOT, imaginer que le système de la Métropole soit mis en place, peut-être sous des formes différentes, plus légères, peut-être avec une intervention plus forte du Département, ça je ne le sais pas. Mais je ne suis pas forcément pessimiste là-dessus.

Avec la Région, une valse-hésitation… Si vous le dites ! Je crois que sur l’aire urbaine de Lyon, il y a onze autorités organisatrices… sur Rhône-Alpes, je ne sais plus combien… Pour la Région, ça fait quand même quelque chose d’important. Moi, je n’ai pas de souci jusqu’à présent, avec nos interlocuteurs du Conseil régional, parce que je sais que leur volonté, c’est la même que la nôtre, d’aller vers un transport collectif efficace. Ils sont plutôt… prudents… plus prudents qu’on le souhaiterait, parce qu’ils ne voudraient pas se laisser entraîner dans des mesures qui les obligent après à les dupliquer, ou à les décupler, sur l’ensemble de leur territoire. C’est ce qui explique, de mo point de vue, leur côté un peu hésitant parfois. Mais je suis sûr qu’au fond on est sur les mêmes objectifs.

brassage d’échelles : PLU – PDS – PDU – SCOT – RUL : qui fait le lien entre ces échelles et ces démarches ?

Il y a les Départements, c’est un premier périmètre. On a dit pendant longtemps qu’on allait les trucider, mais on ne les a pas trucidés. Historiquement, c’est d’ailleurs peut-être une bonne chose. Après, les intercommunalités, le deuxième noyau. Mais il y a les cantons, qui ont une importance historique et politique. Et puis il y a la Région, au-dessus. Il faudrait diviser le Département de la Loire en X sections, qui se recoupent avec les intercommunalités et les SCOT.

Mais je ne pense pas qu’il y ait à travers ça une volonté de diviser pour mieux régner.