1.1.2.2. Les travaux d’Hoffmann (1982)

Hoffmann (1982) est lui aussi partisan d’un modèle où les concepts sont stockés sous la forme d’un ensemble de traits. Il considère l’existence d’au moins deux types de traits, les traits sensoriels (figuratifs) et les traits non sensoriels. Cette distinction aboutit à la description de deux types de concepts : les concepts sensoriels et les concepts catégoriels. Comme le montre la figure suivante, ces concepts sont organisés selon différents niveaux d’abstraction (par exemple: oiseau, oiseau de proie, aigle).

Figure 6 : Exemples de concepts primaires situés à différents niveaux d'abstraction (d'après Hoffman, 1982)
Figure 6 : Exemples de concepts primaires situés à différents niveaux d'abstraction (d'après Hoffman, 1982)

Afin de tester ce modèle, Hoffman a mis en place une tâche de jugement catégoriel de dessins. Les résultats montrent que les temps de réponse sont différents et d’autant plus rapides lorsque le sujet catégorise le dessin en fonction de ses traits sensoriels. Ainsi, l’accès privilégié serait le concept primaire correspondant aux traits sensoriels de plus haut niveau, ces traits sensoriels seraient les premiers perçus même pour accéder à des catégories sémantiques.

Du fait de cette vision hiérarchique de l’organisation des concepts, ce modèle pourrait être rapproché de celui de Collins et Quillian, mais l’intervention d’un niveau sensoriel amorce un changement radical dans la perception de la nature des informations stockées.

Ainsi, les modèles par combinaison de traits ont amené à décrire les concepts par des traits ; les concepts sont alors reliés entre eux par le nombre de traits partagés. Cependant, le problème du poids des traits n’est pas pris en compte dans les travaux d’Hoffman, alors que ceux-ci ne sont pas équivalents, certains étant plus représentatifs de la catégorie que d’autres. C’est ainsi que Rosch et Mervis (1975) ont introduit la notion de prototype et de typicalité. Les exemplaires les plus typiques servent de prototype pour leurs catégories (cf. ci-après).