1.2.2.2. Le modèle VISA de Whittlesea (1987, 1989)

Dès 1987, Whittlesea a proposé un modèle de mémoire épisodique à traces multiples permettant de rendre compte de l’émergence des connaissances sémantiques à partir d’épisodes spécifiques. Selon Whittlesea, chaque présentation d’un item donne lieu à un stockage en mémoire. Ainsi, la mémoire serait constituée de multiples traces encodées séparément, ces traces seraient épisodiques, elles reflèteraient en effet chaque expérience et le contexte de cette dernière. Cette conception de la mémoire est assez proche de celle de Hintzman.

Cependant, pour Whittlesea, d’autres éléments vont entrer en jeu dans la constitution de la trace mnésique comme la tâche demandée au sujet ou le traitement à réaliser sur l’information. En effet, ces éléments vont permettre de déterminer l’allocation d’attention à donner au stimulus, ce qui engendre, suivant la variation de cette dernière, une variation de l’organisation des composantes au sein de la trace. Ainsi, différentes expériences du même événement peuvent engendrer des représentations mnésiques très différentes. La trace reflète alors le degré d’intégration des composantes.

En 1989, Whittlesea développe un modèle connexionniste VISA (Variable Integration and Selective Attention) selon lequel, l’information est encodée en fonction de l’expérience. Ce modèle permet de simuler que des variations au niveau attentionnel conduisent à des représentations mnésiques différentes du même événement. En effet, selon les besoins de la tâche, le sujet focalisera son attention sur une dimension particulière ou bien le traitement d’une dimension sera dépendant du traitement des autres dimensions.

Figure 8 : Représentation du modèle VISA de Whittlesea
Figure 8 : Représentation du modèle VISA de Whittlesea

Selon la conception connexionniste, la mémoire est un système unique mais distribué sur plusieurs structures cérébrales. Les défenseurs de la distribution envisagent que l’encodage et la pensée d’un objet engendrent une intégration simultanée des informations relatives à cet objet. Sur le plan anatomique, l’intervention du cerveau, dans les tâches mnésiques serait totale et non spécifique.