3.3.1.2. Situations non illusoires

Molholm et collaborateurs (2002) ont montré qu’un objet bimodal est mieux et plus rapidement traité que le même objet défini par une seule de ses composantes (dans le cas où les composants sensoriels sont congruents). En effet, dans leur expérience, dans une tâche de détection de stimuli présentés soit visuellement, soit auditivement, soit dans les deux dimensions simultanément, ils montrent que les temps de détection sont plus courts (255 msec) lorsque les participants traitent des stimuli bimodaux par rapport à la condition « visuel seul » ou « auditif seul » (respectivement 305 msec et 297 msec). De plus, ils ont observé des interactions dans le cortex visuel dès 45 msec après la stimulation.

De la même manière, Schroger et Widmann (1998) ont présenté dans leur étude un stimulus audio-visuel composé d’un bruit blanc et d’un flash lumineux. Ce stimulus était présenté de façon répétée à partir d’une source spatiale fixe située à 15° à droite ou à gauche d’un point de fixation placé à 0° dans le plan azimutal. Occasionnellement, le flash et/ou le son provenaient d’une source spatiale différente (stimulus déviant 15%). Les sujets devaient détecter tous les stimuli déviants. Les temps de réaction étaient plus courts lorsque les deux composantes du stimulus étaient déplacées (316 msec) que lorsque seule l’information auditive (360 msec) ou visuelle (361 msec) l’était.