3.4.1. Première série d’expériences : amorçage inter sensoriel

L’objectif de cette première série de quatre expériences est d’étudier les activations des dimensions sensorielles des connaissances. Le paradigme expérimental utilisé est un paradigme d’amorçage à court terme, amorçage de nature sensoriel intermodal. Le principe de ce paradigme (schématisé sur la figure suivante) consiste à présenter un premier stimulus amorce auditif, puis une cible sur laquelle le sujet a une réponse à fournir. L’amorce est un stimulus purement auditif généralement associé à une composante visuelle (rugissement associé à l’image d’un lion).

Figure 24 : Présentation simplifiée du paradigme à court terme utilisé
Figure 24 : Présentation simplifiée du paradigme à court terme utilisé

Notre modèle fait l’hypothèse qu’à l’écoute du stimulus sonore « rugissement », le sujet va activer toutes les dimensions sensorielles, motrices et émotionnelles associées à ce stimulus sonore et notamment la dimension visuelle, l’image du lion. Aussi, lorsque ce son-amorce est suivi d’une image-cible congruente (représentant un lion dans l’exemple donné) alors le participant devrait être plus performant (meilleur taux de bonnes réponses et temps de réponse plus courts) pour réaliser la tâche demandée sur la cible. De plus, si l’image-cible n’est pas congruente avec le son-amorce (rugissement - image d’un coq) ou si le son-amorce est un bruit-blanc alors le participant devrait avoir de moins bonnes performances (taux de bonnes réponses moindre et temps de réponse plus longs) que dans la condition « congruente ».

Une confirmation du caractère perceptuel de l’amorçage (c’est-à-dire que le son active bien une représentation visuelle, comme si l’on voyait l’objet) fait l’objet d’une seconde expérience. L’objectif étant de montrer qu’une interférence perceptive est capable de supprimer cet amorçage. Aussi, en utilisant toujours le même paradigme son-amorce suivi d’une image-cible nous allons tenter d’empêcher l’amorçage de se réaliser en présentant un masque visuel pendant l’écoute du son. Ce masque visuel est censé activer les aires visuelles et ainsi perturber la pré-activation de l’image associée au son entendu en amorce.

Hypothèse : l’interférence visuelle va perturber la pré-activation de la dimension visuelle associée au son entendu en amorce, il n’y aura ainsi plus d’effet d’amorçage.