1.2.3.1. Analyse des latences

Le tableau suivant présente les temps de réponse moyens nécessaires pour catégoriser correctement l’image-cible dans le cas de l’expérience 1.

Tableau 3 : Temps de réponse moyens (en msec) avec indication entre parenthèses de l’erreur standard
Tableau 3 : Temps de réponse moyens (en msec) avec indication entre parenthèses de l’erreur standard

Les résultats montrent un effet principal du facteur « Catégorie » ; Fs(1,35)=172.17, p<.01 ; Fi(1,34)=10.62, p<.01. Globalement, les participants ont de meilleures performances pour traiter les stimuli représentant des animaux (563 msec) que pour traiter des stimuli représentant des objets (628 msec).

L’analyse des résultats met aussi en évidence un effet principal du facteur « Bloc » (illustré par la Figure 27); Fs(2,35)=20.61, p<.01 ; Fi(2,34)=57.49, p<.01.

Figure 27 : Représentation des temps moyens des réponses à la tâche de catégorisation selon les différents blocs

Une analyse de contraste a permis de mettre en évidence une différence significative entre le bloc 1 et le bloc 2 (Fs(2,35)= 39.95, p<.01 ; Fi(2,34)=109.51, p<.01) ; ainsi en moyenne les participants sont plus rapides pour décider de l’orientation de l’image dans le bloc 2 (566 msec) par rapport au bloc 1 (631 msec). Il s’agit ici d’un effet d’apprentissage dû à la répétition des mêmes couples amorce-cible. Plus intéressant pour nous, l’analyse démontre une différence significative entre le bloc 2 et le bloc 3 (Fs(2,35)=4.76, p<.05 ; Fi(2,34)=10.28, p<.01) ; les participants sont plus rapides dans le bloc 2 (566 msec) que dans le bloc 3 (589 msec). Nous obtenons donc un ralentissement significatif des performances dans le bloc 3 comme nous en faisions l’hypothèse, en raison du changement perceptif et non pas conceptuel des cibles.

Enfin, nos résultats mettent en évidence un effet principal du facteur « Amorce » (Fs(2,35)=3.58, p<.05). Comme le montre la Figure 28, les participants sont plus rapides lorsque l’amorce et la cible sont congruentes par rapport aux conditions « non congruent » ou « bruit blanc ».

Figure 28 : Représentation des temps moyens des réponses à la tâche de catégorisation selon les différentes conditions d’amorçage

Les analyses de contraste confirment l’effet observé en révélant une différence significative entre la condition « congruente » et la condition « non congruente » (Fs(2,35)= 4.36, p<.05) ainsi que entre la condition « congruente » et la condition « bruit blanc » (Fs(2,35)=6.20, p<.05). Ainsi les participants sont plus rapides pour décider si l’objet est orienté a droite ou à gauche lorsque l’amorce et la cible sont congruentes (584 msec) par rapport aux conditions « non congruente » (600 msec) et « bruit blanc » (603 msec).

Ainsi, cette analyse révèle un effet du facteur « Catégorie », les images représentant des animaux sont plus rapidement traitées que les images représentant de objets. Au vu de la tâche à réaliser (déterminer l’orientation de l’image), il semble normal que les participants aient vu leurs réponses facilitées pour les images d’animaux. En effet, nous pouvons supposer que l’orientation d’un animal est plus vite déterminée que celle d’un objet grâce à ses pattes.

De plus, en ce qui concerne l’analyse des latences de cette première expérience, il apparaît bien qu’il est possible d’obtenir un amorçage d’une image à partir d’un son. En effet, lorsque le son est congruent avec l’image, le traitement de cette image est facilité, ceci s’exprimant par des temps de réponses plus courts dans la condition « congruente ».

Enfin, nous avons observé que l’introduction d’un changement perceptif dans le bloc 3 entraîne un ralentissement significatif des performances, ce qui confirme l’hypothèse d’un amorçage de nature non pas conceptuelle mais perceptuelle.