1.2.3.3. Discussion

Les résultats montrent un effet significatif du facteur « Catégorie ». Que ce soit en termes de taux de bonnes réponses ou de temps de réaction, les participants obtiennent de meilleures performances pour le jugement des images représentant des objets.

De plus, les résultats observés pour cette première expérience montrent un amorçage auditif/visuel dans les 3 blocs. En effet, l’analyse des latences révèle des performances significativement meilleures (temps de réponse plus courts) dans la condition congruente, condition dans laquelle l’image à traiter est précédée du son qui lui correspond. Cet avantage est vrai quelle que soit la catégorie de l’image à traiter. Ainsi, comme le défend notre modèle, il semble bien qu’à l’écoute du son-amorce, les participants ont activé de façon automatique les autres dimensions sensorielles associées à l’objet ou à l’animal entendu. La dimension visuelle étant ainsi pré-activée, le traitement de l’image est facilitée quand cette dernière correspond à cette pré-activation (condition congruente), ceci se traduit par de meilleures performances (ici des temps de réponses). Il est à noter que nous n’obtenons pas de différence entre la condition « non congruente » et la condition « bruit blanc ». En effet, nous nous attendions à ce que dans la condition « non congruente », les sujets soient significativement moins performants (temps de réponses plus élevés et pourcentage de bonnes réponses moins important) par rapport à la condition « bruit blanc ». En effet, nous nous attendions à ce que la présentation d’un son « non congruent » active des représentations visuelles inhérentes à l’objet ou à l’animal et que cette pré-activation perturbe le traitement de l’image suivante du fait de leur incompatibilité. Nous rediscuterons plus longuement de cette observation lorsque nous ferons une synthèse des résultats obtenus dans cette première série d’expériences.

Enfin, l’analyse des résultats révèle une baisse des performances dans le bloc 3, significative pour les latences. Cet effet vérifie notre hypothèse d’une pré-activation des représentations visuelles perceptuelles et non pas abstractives à partir des sons. En effet, si l’on se place dans le cadre théorique de connaissances abstractives, il serait difficile d’expliquer les résultats obtenus et notamment la baisse significative des performances entre le bloc 2 et le bloc 3. Dans ce cadre théorique, un changement uniquement perceptif des stimuli entre ces deux blocs ne devrait pas influencer les performances.