La décomposition en sèmes du sémème des mots permet d'ordonner les champs lexicaux sémantiques composant le lexique d'une langue et de mettre en évidence leur organisation en système. L'analyse sémique a ainsi été appliquée en premier lieu à l'onomasiologie pour structurer les champs génériques.
Cependant beaucoup de mots sont aussi polysémiques — quatre mots sur cinq — et l'analyse sémique doit aussi pouvoir être appliquée dans ce cas à la sémasiologie. Le signifié des mots polysémiques se compose d'une somme de sémèmes 139 dont l'analyse componentielle doit aussi pouvoir mettre en lumière l'organisation systématique ou structurale en permettant d'abord de dissocier les différents sémèmes du signifié et ensuite de décomposer les sémèmes en éléments minimaux, les sèmes.
A la différence d'une analyse classique de la polysémie, comme celle de la grammaire générative où les sémèmes sont traités sans hiérarchisation avec une multiplication des homonymes 140 , l'on a ici une véritable dépendance des sémèmes entre eux avec une tendance au regroupement polysémique par la détermination de sèmes communs.
En discours il y aura sélection d'un sémème, c'est-à-dire monosémèmisation.
Voir Jacqueline Picoche qui reprend l'analyse de canard par Katz et Fodor. Picoche, 1977, p. 73-75.