3.1.3— Conclusion

Pour répondre à la question méthodologique soulevée, à savoir la pertinence d'une analyse structurale qui examinerait le lexique d'une période ancienne à partir d'un corpus lexicographique contemporain, l'on peut dire que le XXe siècle propose un système sémantique général invariant du mot folie incluant les autres systèmes pour les siècles précédents jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

L'évolution historique des mots issus du latin follis montre en effet la prédominance de la lexie folie sur les autres lexies de la même famille qui disparaissent. Parallèlement au fil des siècles le système sémantique du mot folie va se complexifiant. Cependant cette complexification de folie ne se fait pas avec une refonte du système structurel mis en place dès la fin du XVIIe siècle et des ramifications sémantiques viennent se greffer au tronc formé par les trois sèmes généraux : [folie], [conduite folle], et [badinage]. Ce qui va évoluer c'est la structuration de l'ensemble dans le détail des sèmes spécifiques.

D'autres indices vont aussi dans ce sens. Tout d'abord le fait que tous les exemples dans les dictionnaires, notamment dans ceux du XVIIe siècle mais aussi dans les suivants, ne sont pas classés : il existe des acceptions fourre-tout. Ensuite le fait qu'il existe des différences entre les structures proposées par les dictionnaires d'une même époque comme c'est le cas entre Le Grand Robert de la langue française et le TLF. Enfin le fait que l'on retrouve des non-dits au XVIIe siècle qui s'expriment seulement au XXe siècle comme la connotation négative de folie qui n'apparaît que dans le TLF.