Conclusion de la Première partie

Nous avons fait le travail de recherche et de structuration du champ onomasiologique contenant folie et déraison au XXe siècle en partant de l'hypothèse que le système mis en place au XVIIe siècle est resté le même. Nous avons essayé de le démontrer au chapitre « 22Étude diachronique de folie et déraison », des différences portant sur l'actualisation de certains sèmes, de certaines formules sémèmiques.

On a déjà souligné à propos des résultats de l'analyse onomasiologique que les sèmes des axes SI, SII, et SIII sont fixés et ne peuvent varier alors que les sèmes de l'axe SIIIbis peuvent être complétés et varier selon les époques. Les sémèmes sont donc composés d'une structure fixe comprenant les axes SI, SII et SIII et d'une structure variable comprenant l'axe SIIIbis. Et l'on verra en étudiant la polysémie de folie que certains sémèmes se déplacent, entre le XVIIe siècle et le XXe siècle, relativement à la structure fixe des axes SI, SII et SIII en empruntant, pourrait-on dire si l'on garde en tête la représentation en arbre, différents parcours sémiques.

En résumé l'on peut dire que l'évolution du système sémantique du mot folie , tel qu'il est présenté par les dictionnaires choisis comme référence du XVIIe siècle au XXe siècle, va dans le sens d'une multiplication des occurrences et inversement d'une diminution des « trous » sémantiques. Ainsi il y a un enrichissement du système même si l'on peut remarquer que beaucoup des expressions au XXe siècle sont devenues "vieillies", notamment celles qui correspondent à un sémème contenant le sème [maladie]. Cet enrichissement s'est surtout fait avec des expressions correspondant à des sémèmes contenant les sèmes [non maladie] et [positive]: il montre que la folie, considérée essentiellement sous un angle négatif au XIIe siècle, retrouve au XXe siècle ce côté positif qu'elle avait encore au Moyen Âge.