A
ABAISSEMENT — Vieilli État d'une personne qui a perdu toute indépendance et tout orgueil. INDÉPENDANCE : Condition libre dans une société. LIBRE : Qui a le pouvoir de décider, d'agir par soi-même. ORGUEIL : (En bonne part) Sentiment élevé de dignité.
ABANDON — Action de se laisser-aller, de se détendre ; effet agréable qui en résulte. — Calme confiant.
ABATTEMENT — 1. Grande diminution des forces physiques. 2. [a] Dépression* [état mental] morale, [b] désespoir* [état mental, état d'une personne] calme. DÉPRESSION : État mental pathologique caractérisé par de la lassitude*, du découragement*, de la faiblesse* 291 , de l'anxiété* 292 .
ABERRATION — Déviation* [fait de] [a] du jugement, [b] du bon sens. Une aberration : une idée, une conduite [manière d'agir] aberrante. ABERRANT : Qui s'écarte du type normal.
ABJECTION— 1. Extrême degré [a] d'abaissement* [[a'] action de, [b'] état d'une personne], [b] d'avilissement* [[a'] action de ; [b'] état d'une personne]. 2. Comportement [manière de se comporter], discours abject ; situation abjecte. ABJECT, TE : Digne du plus grand mépris, qui inspire une violente répulsion.
ABOMINATION— Littér. Horreur* [état affectif] inspirée par ce qui est impie 293 . HORREUR : Impression violente. ABOMINABLE : Qui inspire de l'horreur.
ABRUTISSEMENT— Vx État d'une personne qui vit comme une brute [BRUTE : [a]. Personne grossière, sans esprit. [b]. Personne brutale, violente.], une bête.
ABSURDITÉ — 1. Caractère absurde. 2. Chose absurde. ABSURDE : Contraire à la raison, au sens commun. — Par ext. Inopiné et qui contre carie les intentions de quelqu'un.
ABUS — Action d'abuser d'une chose ; usage [le fait de] mauvais, excessif ou injuste. ABUSER : User mal, avec excès.
ACCABLEMENT — 1. Action d'accabler. 2. État d'une personne qui supporte une situation très pénible. ACCABLER : Faire supporter une chose pénible, dangereuse à qqn. PÉNIBLE : Qui cause de la peine, de la douleur, ou de l'ennui ; qui est moralement difficile.
ACCÈS — 1. Arrivée [action] ou retour d'un phénomène pathologique. Accès de folie. 2. Brusque phénomène psychologique ; sentiment [état affectif] vif et passager.
ADRESSE — Qualité [sens péjoratif] d'une personne qui sait {s'y prendre,} manoeuvrer comme il faut pour obtenir un résultat.
ADVERSITÉ — Situation [caractère de] malheureuse d'une personne qui a éprouvé des revers.
AFFABULATION — 1. Arrangement de faits constituants la trame d'un roman, d'une oeuvre d'imagination. 2. Psychan., psychol. Fabulation FABULATION : Récit imaginaire présenté comme réel, mais sans adaptation aux circonstances.
AFFLICTION — Littér. [a] Peine* [état psychologique] profonde, [b] abattement* [état mental] [ABATTEMENT : [a'] Dépression morale, [b'] désespoir calme] à la suite d'un coup du sort, d'un grave revers.
AFFOLEMENT — État d'une personne affolée. AFFOLÉ, ÉE : Rendu comme fou sous l'effet d'une émotion violente (peur, sentiment d'être débordé, dépassé).
AFFRANCHISSEMENT — Fig. Délivrance* [action de ; résultat], libération*.
AFFRES — Littér. Tourment* [le fait de, état de conscience, état affectif], torture* [le fait de, état].
AFFRONT — Offense* [parole ou action] faite publiquement avec la volonté de marquer son mépris et de déshonorer ou d'humilier.
AGACEMENT — Énervement* [état d'une personne] fait d'impatience* et de mécontentement*.
AGISSEMENTS — Suite de procédés* [manière d'agir] et de manoeuvres* condamnables. MANOEUVRE : ce qui sert pour arriver à ses fins.
AGITATION — [a] État d'une personne en proie [a'] à des émotions* [b'] et [ou] 294 à des impulsions diverses, et qui ne peut rester en repos. [b] Psychiatr. Manifestation [action ou manière de] extérieure d'un état d'excitation* psychique et motrice. IMPULSION : Une, des impulsions : tendance spontanée à l'action.
AGRESSIVITÉ — [a] Caractère agressif. [b] Psychol. Manifestation de l'instinct d'agression. AGRESSIF : 1. Qui a un caractère d'agression, qui marque la volonté d'attaquer, de critiquer sans ménagement. 2. Qui a tendance à agresser, à rechercher la lutte.
AHURISSEMENT — État d'une personne ahurie. AHURI, IE : Surpris, déconcerté au point de paraître stupide.
ALARME — Vive inquiétude* [état affectif] en présence d'une chose alarmante. ALRMANT, TE : Qui alarme, est de nature à alarmer. ALARMER : Inquiéter en faisant pressentir un danger. PRESSENTIR : Prévoir vaguement.
ALIÉNATION — Trouble* [fait de, chose] mental, passager ou permanent, qui rend l'individu comme étranger à lui-même et à la société où il est incapable de mener une vie sociale normale. [Aliénation mentale, aliénation d'esprit.]
ALLÉGRESSE — Joie* [état de conscience] très vive qui d'ordinaire se manifeste publiquement.
ALTÉRATION — 1. Changement [fait de] en mal 295 par rapport à l'état normal. 2. Dr. Modification [fait de] qui a pour objet de fausser le sens, la destination ou la valeur d'une chose et d'où résulte un préjudice.
AMERTUME — Sentiment [état affectif] durable de tristesse* mêlée de rancoeur*, lié à une humiliation*, une déception*, une injustice* du sort.
ANÉANTISSEMENT — Abattement* [état mental] [ABATTEMENT : [a] Dépression* morale, [b] désespoir* calme] total.
ANGOISSE — 1. [a] Malaise psychique [état affectif] et physique, né du sentiment de l'imminence d'un danger, caractérisé par une crainte diffuse pouvant aller de l'inquiétude à la panique et par des sensations pénibles de constriction épigastrique ou laryngée (gorge serrée). [b] Crise d'angoisse. 2 296 . Inquiétude [état d'une personne] métaphysique née de la réflexion sur l'existence.
ANIMOSITÉ — [a] Sentiment [état affectif] persistant de malveillance qui porte à nuire à qqn. [b] Emportement*, [c] violence* (dans une discussion, un affrontement, etc.).
ANTIPATHIE — Mod. Aversion* [état affectif, état psychologique] instinctive, irraisonnée, immotivée pour une personne qu'on connaît peu.
ANXIÉTÉ — [a] Méd. État de trouble psychique causé par le sentiment de l'imminence d'un événement fâcheux ou dangereux, s'accompagnant souvent de phénomènes physiques. Crise aiguë d'anxiété. [b] Cour. État d'inquiétude extrême causé par l'appréhension d'un événement.
APATHIE — Cour. [a] Cour. Incapacité [état d'une personne] [a'] d'être ému [b'] ou de réagir (par mollesse 297 , indifférence, état dépressif, etc.). Défaut de capacité. [b] Méd. Affaiblissement [fait de] [a'] de l'initiative et de l'activité, [b'] lié à une profonde indifférence affective. INCAPACITÉ : État d'une personne qui est incapable (de faire qqch.).
APLOMP — Péj. Audace* [action, idée, parole, expression] effrontée.
APPARITION : Par anal. Être imaginaire que le visionnaire croit apercevoir. Fantôme 298 .
APPRÉHENSION — Action d'envisager qqc avec crainte ; crainte* [état affectif] vague, mal définie.
ÂPRETÉ — Abstrait Caractère dur, pénible, rude ou violent. L'âpreté du caractère.
ARDEUR — [a] Fig. Énergie [force (puissance d'action physique) et fermeté dans l'action, qui rend capable de grands effets] pleine de vivacité. Ardeur juvénile. (Dans l'action) Ardeur au travail. [b] (Dans les sentiments) Soutenir une opinion avec ardeur. [c] L'ardeur des sens : le désir.
ARRIÉRATION — Psychiatr. Arriération mentale : état d'un sujet dont l'âge mental est inférieur à l'âge réel, physique. Arriération affective, dans les névroses infantiles. Syndrome d'arriération affective : retard psychomoteur existant chez de tout jeunes enfants privés de soins et de l'affection maternelle.
ARROGANCE — Insolence* [fait de, parole, action] méprisante ou agressive.
ARTIFICE — Cour. Moyen [ce qui sert pour arriver à ses fins] trompeur et habile pour déguiser la vérité ; subtilité pour tromper.
ASSASSINAT — Meurtre commis avec préméditation, guet-apens. — @ Exécution d'un innocent. — Par ext. Acte de violence injuste, odieuse.
ASTHÉNIE — Méd. [a] Manque [fait de] de force, de vitalité physique et psychique ; [b] état de dépression*, de faiblesse*. Asthénie cardiovasculaire. Asthénie psychique.
ASTUCE — 1. Vieilli Adresse [chose] à tromper son prochain en vue de lui nuire ou d'en tirer quelque avantage. 2. Une astuce. [a] Vx Moyen [ce qui sert pour arriver à ses fins] qu'on ourdit pour tromper. [b] Mod. (sans idée défavorable) Petite invention qui suppose de l'ingéniosité.
ATERMOIEMENT — Action de différer, de remettre à un autre temps.
ATONIE — Manque [fait de] de vitalité, d'énergie.
ATTEINTE — 1. Vx Coup dont on est atteint. 2. Mod. Dommage matériel ou moral.
ATTENTAT — 1. Cour. Tentative criminelle contre une personne 299 (spécialt contre une personne en vue ou dans un contexte politique). — Par ext. Acte de terrorisme. 2. [a] Dr. ou littér. Tentative criminelle contre qqch. Attentat à la vie. — [b] Attentat à la pudeur : acte exercé avec violence sur une personne majeure, ou même sans violence sur une personne mineure, et qui est de nature à porter atteinte à sa pudeur. 3. Fig et littér. Acte qui heurte un principe, qui attaque qqch.
AUDACE — Hardiesse* [action, idée, parole, expression] impudente. IMPUDENT, TE : Qui montre de l'effronterie audacieuse ou qui choque, indigne.
AUTISME — [a] Psychiatr. Détachement [action de, état d'une personne] de la réalité extérieure, la vie mentale du sujet étant occupée tout entière par son monde intérieur. — [b] Litt. Forte tendance [ce qui porte à agir] l'introversion* et l'égocentrisme*.
AVANIE — Vieilli Traitement [manière de se comporter, actes] humiliant, affront* [parole ou action] public. HUMILIANT, ANTE : Qui cause ou est de nature à causer de l'humiliation*.
AVENTURE — Spécialt Relation [ce qui unit] amoureuse passagère.
AVERSION — Grande répugnance* [état affectif, état psychologique], violente répulsion* [état affectif, état psychologique].
AVEUGLEMENT — Fig. État d'une personne dont la raison est obscurcie, le discernement troublé. DISCERNEMENT : Absolt Cour. Disposition de l'esprit à juger clairement et sainement des choses.
AVIDITÉ — 1. Désir [ce qui porte à agir] ardent, immodéré de quelque chose ; vivacité [caractère de] avec laquelle on le satisfait. 2. Recherche [action de] immodérée du profit.
AVILISSEMENT — Littér. [a] Action d'avilir, de s'avilir ; [b] état d'une personne avilie. AVILIR : Rendre vil, indigne de respect, méprisable.
B
BARBARIE — 1. Cruauté [ce qui porte à agir, caractère de] de barbare. 2. Absence [fait de] de goût, grossièreté de barbare. BARBARE : Qui choque, qui est contraire aux règles, au goût, à l'usage.
BASSESSE — 1. Manque [fait de] d'élévation dans les sentiments, les pensées. Spécialt Absence de [fait de] dignité, de fierté. @ Caractère de ce qui est contraire à l'honneur, de ce qui fait honte. 2. Action basse, qui fait honte. HONNEUR : Dignité morale. DIGNITÉ : 1. Respect que mérite qqn. 2. Respect de soi. FIERTÉ : Littér. Sentiment élevé de la dignité, de l'honneur. BAS, BASSE : Fig. Au moral Dicté par l'instinct égoïste, l'intérêt, l'absence de sens moral.
BÊTISE — 1. Défaut [fait de] d'intelligence et de jugement. 2. Action déraisonnable, imprudente [par défaut d'intelligence et de jugement] 300 .
BÉVUE — Méprise [acte de l’esprit, état de l’esprit, Ce qui] grossière due [a] à l'ignorance* [b] ou à l'inadvertance* [INADVERTANCE : Rare. Défaut [fait de] [a'] d'attention, [b'] d'application à une chose déterminée].
BIZARRERIE 301 — 1. Caractère d’une personne bizarre. 2. Chose, élément, action bizarre. BIZARRE : 1. Qui s'écarte de l'ordre commun, qui est inhabituel, qu'on explique mal. 2. (Personnes) D'un caractère difficile à comprendre, et spécialt changeant.
BLASPHÈME — [a] Parole qui outrage la Divinité, la religion. — [b] Par ext. Propos déplacés et outrageants pour une personne ou une chose considérées comme quasi sacrée.
BLESSURE — Atteinte* morale.
BOUE — Se vautrer dan s la boue : se complaire dans un état de déchéance complaisante.
BRIGUE : Vieilli ou littér. Manoeuvre secrète consistant à engager des personnes dans ses intérêts en vue d'obtenir par faveur quelque avantage ou poste immérité. BRIGUE : Menées secrètes, intrigues, cabale. Manoeuvre consistant à se faire des partisans nombreux pour obtenir un avantage, un emploi élevé. 302
BRUSQUERIE — Façons [manière d’agir] brusques dans le comportement envers autrui. BRUSQUE : Qui agit avec une certaine rudesse et d'une manière soudaine. @ D'une vivacité rude pouvant aller jusqu'à l'agressivité.
BRUTALITÉ — Caractère d’une personne brutale. @ Acte brutal, violence*. BRUTAL : Qui use volontiers de violence, du fait de son tempérament rude et grossier.
C
CALVAIRE — Fig. Épreuve* [le fait de, état de conscience, état affectif] longue et douloureuse. — Par ext. Quel calvaire d'avoir à répondre à ce courrier.
CANAILLERIE — 1. Une canaillerie : une action malhonnête. 2. Polissonnerie vulgaire.
CAPRICE — 1. Détermination [résultat psychologique de la décision] arbitraire, envie [ce qui porte à agir] subite et passagère, fondée sur la fantaisie et l'humeur. Disposition à agir par caprice. 2. Spécialt Amour, inclination [ce qui porte agir] qui naît brusquement et ne dure pas.
CARNAGE — Action de tuer des personnes ou certains animaux en grand nombre ; massacre sanglant.
CAUCHEMAR — [a] Rêve [phénomène psychique] pénible dont l'élément dominant est l'angoisse. — [b] Obsession* [représentation : idée, image] effrayante.
CHAGRIN — 1. Vx Irritation* [état d’une personne] (contre qqn, qqch.) ; humeur [état d’esprit] maussade, chagrine. 2 Mod. Le chagrin : état moralement douloureux [Ce sens existait au XVIIe siècle 303 ]. MAUSSADE : Qui est peu gracieux, peu avenant ; qui laisse voir de la mauvaise humeur. CHAGRIN : Qui est rendu triste par un événement fâcheux.
CHALEUR — 1. (1573) Vx Ardeur* des sens. 2. (1549) Fig. Caractère animé des dispositions psychiques, des tendances.
CHALEUR 304 — 1. Fig. Zèle, empressement. 305 2. Passion, colère. 306
CHANGE — Changement, inconstance. 307
CHANGEMENT — Un changement : chose, circonstance qui change, évolue. Changement dans les opinions, les idées, l'humeur.
CHARME — Vx ou loc. Ce qui est supposé exercer une action magique. Mettre, tenir qqn sous le charme. Fig. Le charme est rompu : l'illusion cesse. — Par ext. Moyen magique. — Petit objet magique.
CHIMÈRE — 1. Vaine imagination [faculté de l’esprit]. 2. Idée extravagante, ambition démesurée. 3. Forme dépourvue de réalité. 4. Création de l'imagination, de l'art. 308
CHOC — Émotion* [état de conscience] brutale.
COLÈRE — Violent mécontentement* [état d’esprit] accompagné d'agressivité.
COMÉDIE — Fig. [a] Vieilli Donner la comédie : se faire remarquer par des manières originales et ridicules. — [b] Mod. Attitude insupportable, désagréable (d'un enfant). @ Jouer la comédie : affecter, feindre (des sentiments, des pensées).
COMPLOT — 1. Projet concerté secrètement contre la vie, la sûreté de qqn, contre une institution. 2. Manoeuvres secrètes concertées.
CONCUPISCENCE — 1. Théol. Désir [ce qui porte à agir] vif des biens terrestres. 2. Plaisant Désir [ce qui porte à agir] sexuel ardent pour un objet interdit ou non prévenu.
CONFUSION — I. Trouble* [état affectif] qui résulte de la honte, de l'humiliation, d'un excès de pudeur ou de modestie. II. 1. [a] Manque [fait de] de clarté, d'ordre dans ce qui touche les opérations de l'esprit. — [b] (1898) Psycho. Confusion mentale : état mental pathologique, accidentel ou chronique, dans lequel le malade présente des troubles perceptifs, mnémoniques et intellectuels. 2. Action de confondre entre elles deux personnes ou deux choses.
CONTE — 1 Vx Récit de faits réels. Histoire. 2. Court récit de faits, d'aventures imaginaires, destiné à distraire. 3. Vx ou littér. Histoire invraisemblable et mensongère.
CONTRAINTE — Violence exercée contre qqn ; entrave à la liberté d'action.
CONVOITISE — Désir [ce qui porte à agir] immodéré de posséder. Convoitise des richesses. Convoitise de la chair.
CORRUPTION — 1. Littér. Altération* [a] du jugement, [b] du goût, [c] du langage. 2. Le fait de corrompre moralement ; état de ce qui est corrompu. 3. Emploi de moyens condamnables pour faire agir qqn contre son devoir, sa conscience ; fait de se laisser corrompre. CORROMPRE : (Moral) Altérer (ce qui est sain, honnête) dans l'âme.
COUP — I. 1. Choc brutal que l'on fait subir (à qqn) pour faire mal. 2. Fig. Acte, action qui frappe qqn. II. 1. Action jugée malhonnête. Mauvais coup 309 . 2. Action subite et irraisonnée. Coup de folie.
COUP 310 — Acte frappant, extraordinaire, accompli par qqn, [a] en bien [b] ou en mal (auj. en ce sens fam. ou péjor.). EXTRAORDINAIRE : [a] Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité. [b] Qui n'est pas selon l'usage ordinaire, selon l'ordre commun.
COURROUX — Littér. Irritation* [état d’une personne] véhémente contre un offenseur.
CRAINTE — Sentiment [état affectif] par lequel on craint (qqn ou qqc) ; appréhension* [action, état affectif] inquiète. CRAINDRE : Envisager (qqn, qqc) comme dangereux, nuisible, et en avoir peur.
CRAPULERIE — [a] Malhonnêteté* [caractère d’une personne, action ou manière, acte] et bassesse* [fait de, caractère de, action]. — [b] Action crapuleuse.
CRAPULEUX, EUSE : Littér. Qui est relatif à la crapule. — Cour. Un crime crapuleux, ayant l'intérêt, l'argent pour mobile. CRAPULE : Vieilli La crapule : les personnes qui ont des moeurs dissolues et malhonnêtes.
CRÉTINISME — 1. Forme [ce qu’on voit] de débilité* mentale et de dégénérescence physique en rapport avec une insuffisance thyroïdienne, et souvent accompagnée de goitre. 2. Par ext. Grande bêtise* [[a] fait de, et [b] action, parole].
CRI — 1. Son perçant émis avec violence par la voix. 2. Parole(s) prononcée(s) très fort, sur un ton aigu.
CRIME — 1. Manquement [fait de] très grave [a] à la morale, [b] à la loi. 2. Dr. Infraction* que les lois punissent d'une peine afflictive ou infamante. 3. Cour. Assassinat, meurtre.
CRISE — Manifestation [action ou manière de] émotive soudaine et violente.
CRUAUTÉ — 1. Tendance [ce qui porte à agir] à faire souffrir @ Caractère de ce, qui traduit cette tendance. 2. Vieilli La cruauté d'une femme : caractère d’une femme qui fait souffrir ceux qui l'aiment.
CUPIDITÉ — Désir [ce qui porte à agir] indécent et mesquin de gagner de l'argent, de faire argent de tout.
CURIOSITÉ — Désir de connaître les secrets, les affaires d'autrui.
CYNISME — Attitude cynique. CYNIQUE : Qui exprime ouvertement et sans ménagement des sentiments, des opinions qui choquent le sentiment moral ou les idées reçues, souvent avec l'intention de provocation.
DÉBAUCHE — I. 1. [a] Vieilli : Usage [le fait de] excessif, jugé condamnable, des plaisirs sensuels. [b] Mod. Littér. ou iron. Excès* [Action de, ou le fait de] des plaisirs de la chair. 2. Au pl. Vieilli Acte de débauche. II. Fig. Usage [le fait de] excessif et déréglé (de quelque chose) 311 . [DÉRÉGLÉ : Qui est hors [a] de la règle, [b] de l'équilibre (intellectuel, moral, etc.).]
DÉBILITÉ — 1. Cour. (Abstrait) Extrême faiblesse* [fait de, manque de valeur intellectuelle]. 2. Psychol. Débilité mentale : déficience* [état de,] de l'intelligence, correspondant pour un adulte à un âge mental de sept à dix ans. 3. Fam. Idiotie*, ineptie* [fait de].
DÉBOIRE — Fig. et littér. Impression [état de conscience plus affectif qu’intellectuel] pénible laissée par l'issue fâcheuse d'un événement dont on avait espéré mieux.
DÉBORDEMENT — Fait de se répandre en abondance. [a] Débordement de paroles, d'injures. [b] Débordement de joie, d'enthousiasme. [c] Débordement de vie.
DÉCEPTION — Fait d'être déçu ; sentiment [état affectif] pénible causé par un désappointement, une frustration. DÉCEVOIR : Tromper (qqn) dans ses espoirs ; donner une impression moins agréable que l'impression attendue.
DÉCHÉANCE — Fait de déchoir ; état d’une personne qui est déchue. [DÉCHOIR : [a] 312 . Vx ou littér. sauf à l'inf. ou au p. p. Déchoir de... Tomber dans un état inférieur à celui où l'on était. [b]. Absolt [[a'] État d’une personne, [b'] [fait de] Être rabaissé (moralement, socialement).]
DÉCHIREMENT — Fig. Grande douleur* [état affectif, état de conscience] morale avec l'impression de rupture intérieure (notamment lors de séparations).
DÉCONSIDÉRATION — Littér. Perte [Faite de] de la considération. CONSIDÉRATION : Estime que l'on porte à qqn.
DÉCONVENUE — Désappointement* [état d’une personne] causé par un insuccès, une mésaventure, une erreur.
DÉCOURAGEMENT — État d’une personne qui est découragée ; perte [fait de] du courage, de l'énergie. DÉCOURAGER : 1. Rendre (qqn) sans courage, sans énergie ni envie d'action. 2. Décourager qqn de, lui ôter l'envie, le désir de.
DÉDAIN — Le fait de dédaigner ; mépris exprimé. — Avoir le plus complet dédain. Vx ou littér. Les dédains : les manifestations [action ou manière de] de dédain. DÉDAIGNER : Considérer avec dédain ; repousser avec mépris.
DÉFAUT — 1. (Opposé à qualité). Imperfection* [Ce qui] morale 313 (moins grave que vice). 2. Ce qui est imparfait, insuffisant ou mauvais dans une oeuvre, une activité.
DÉFIANCE — Sentiment d'une personne qui craint d'être trompée.
DÉFICIENCE — 1. Insuffisance* [état de] {organique 314 ou} mentale. 2. Faiblesse* [fait de et chose, manque de valeur intellectuelle], insuffisance* [caractère, état de et chose]. Déficiences intellectuelles.
DÉGOÛT — 1. Aversion* que l'on éprouve pour qqch. @ Aversion*, répugnance* [état affectif, état psychologique] physique ou morale (pour qqn). 2. Absence [fait de] complète d'attrait (pour qqch.) ; fait de se désintéresser par lassitude. @ Vx Cessation [le fait de] du goût, du plaisir que produit qqch. 3. Sentiment [état affectif] [a] de répugnance, [b] de lassitude.
DÉGRADATION — Rare Le fait de s'abaisser moralement, de se dégrader. SE DÉGRADER : Déchoir, s'avilir.
DÉGUISEMENT — Fig. vx ou littér. Action de cacher, de modifier, pour tromper.
DÉLIRE — 1. [Utilisé dans FOLIE : I 1] État d'une personne caractérisé par une perte du rapport normal au réel et un verbalisme qui en est le symptôme pouvant être provoqué par une cause physiologique (fièvre, intoxication, etc.) ou physique. Délire hallucinatoire. 2. [a] Agitation* [état de], exaltation causée par les émotions, les passions, les sensations violentes. [b] Délire poétique. @ Enthousiasme [état de] exubérant, qui passe la mesure. 3. [a] Fam. Chose excessive, déraisonnable. [b] Intensif Chose extraordinaire. [EXTRAORDINAIRE : [a'] Qui n'est pas selon l'usage ordinaire, selon l'ordre commun. [b'] Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité.]
DÉLIT — 1. Acte illicite (en général). 2. Fait prohibé ou dont la loi prévoit la sanction par une peine et qui n'est pas justifié par l'exercice d'un droit. ILLICITE : Qui est défendu par la morale ou par la loi.
DÉLIVRANCE — Vieilli Action de rendre libre, de délivrer ; son résultat.
DÉLOYAUTÉ — 1. Manque [fait de] de loyauté [LOYAUTÉ : Caractère loyal, fidélité [a] à tenir ses engagements, [b] à obéir aux règles de l'honneur et de la probité.] 2. Action déloyale [DÉLOYAL, LE : Qui n'est pas loyal. LOYAL : (t. de féod., repris fin XVIIIe) Cour. [a] Qui est entièrement fidèle aux engagements pris, [b] qui obéit aux lois de l'honneur et de la probité., de bonne foi.]
DÉMENCE — 1. Ensemble des troubles* mentaux [Chose] graves. 2. Par ext. cour. Conduite [manière de] extravagante [EXTRAVAGANT, TE : Mod. Qui sort des limites du bon sens ; qui est à la fois extraordinaire [EXTRAORDINAIRE : [a] Qui n'est pas selon l'usage ordinaire, selon l'ordre commun. [b] Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité.] et déraisonnable]. 3. Déchéance [fait de, et état de] progressive et irréversible des activités psychiques, mentales.
DÉPIT — Chagrin* [état moralement douloureux] mêlé de colère*, dû à une déception personnelle, un froissement d'amour propre. La réussite de son rival lui cause du dépit. — Dépit amoureux : déception* [fait de, état affectif] provoquée par la froideur qu'on croit découvrir chez la personne aimée.
DÉPLAISIR — 1. Vx [a] Chagrin* [état], [b] peine*. 2. Mod. Impression [état de conscience plus affectif qu’intellectuel] désagréable. DÉSAGRÉABLE : Qui déplaît, donne du déplaisir.
DÉPORTEMENTS — Au pl. Écarts* [Action de] de conduite, excès 315 * [Chose, action].
DÉPRAVATION — 1. [a] Litt. Attitude dénuée de sens moral et de sensibilité morale 316 . État d'une personne dépravée, de ce qui est dépravé. — Dépravation des moeurs : abaissement de la moralité. — [b] Cour. Dépravation (sexuelle) 2. Vieilli Déviation* [fait de] contraire à la nature, à la norme sociale. DÉPRAVÉ, ÉE : Vieilli Corrompu moralement. @ Personne dénuée de sens moral, de sensibilité éthique. — Mod. Personne qui a des goûts dépravés, notamment dans le domaine sensuel, érotique.
DÉPRESSION — État mental pathologique caractérisé par de la lassitude*, du découragement*, de la faiblesse*, de l'anxiété*. Dépression nerveuse : crise d'abattement.
DÉRAISON — Vx Litt. Manque de [fait de] raison dans les paroles, la conduite.
DÉRÈGLEMENT — État de ce qui est déréglé. 1. Désordre, dérangement [état de] du fonctionnement. @ Dérèglement de l'esprit. 2. Vieilli. Le fait de s'écarter des règles de la morale, de l'équilibre et de la mesure 317 . 3. Vieilli. Un dérèglement : acte qui témoigne d'une vie déréglée.
DÉROGATION — Le fait de déroger à une loi, à une convention, à une règle.
DÉSAGRÉMENT — 1. Déplaisir* [état de conscience plus affectif qu’intellectuel] causé par une chose désagréable. 2. Un, des désagréments. Chose désagréable.
DÉSANCHANTEMENT — Mod. État d’une personne qui a perdu ses illusions, qui est déçue.
DÉSAPPOINTEMENT — État d’une personne désappointée. @ Sensation [état psychologique] éprouvée par une personne désappointée. DÉSAPPONTÉ, ÉE : Qui n'a pas obtenu ce qu'il attendait ; dont les espérances sont trompées et qui est déçu.
DÉSARROI — Mod. Trouble* [état affectif] moral.
DÉSAVANTAGE : Condition [état, manière d’être] d'infériorité. @ Spécialt Voir qqn à son désavantage, le voir sous un jour défavorable.
DÉSÉQUILIBRE — État psychique qui se manifeste par l'impossibilité de mener une vie harmonieuse, par des difficultés d'adaptation, des changements d'attitude immotivés, des réactions asociales. Déséquilibre mental, psychique.
DÉSESPOIR — Affliction* [état mental] extrême et sans remède ; état d’une personne qui n'a pas d'espoir. @ Au pl. Les désespoirs : les moments [lieu], les accès* [état affectif] de désespoir.
DÉSHONNEUR — 1. Perte [fait de] de l'honneur. 2. Un déshonneur : Ce qui cause le déshonneur.
DÉSILLUSION 318 — Perte [fait de] d'une illusion. — La désillusion : le désillusionnement*.
DÉSILUSIONNEMENT — Action de faire perdre ses illusions à qqn ; le Fait d'être désillusionné, d'éprouver une désillusion.
DÉSINTÉRÊT — Littér. État de l’esprit qui se désintéresse de qqch, perd l'intérêt qu'il y prenait. INTÉRÊT : État de l'esprit qui prend part à ce qu'il trouve digne d'attention, à ce qu'il juge important.
DÉSINVOLTURE — Attitude, tenue, tournure désinvolte [DÉSINVOLTE : [a] Qui est à l'aise, dégagé dans ses attitudes, ses mouvements. [b] Qui fait montre [a'] d'une liberté un peu insolente, [b'] d'une légèreté excessive.]
DÉSOBÉISSANCE — 1. Action de désobéir. 2. Habitude [manière de se comporter] de désobéir. DÉSOBÉIR : Ne pas obéir. OBÉIR : Se conformer, se plier à ce qui est imposé par autrui, ou par soi-même.
DÉSOBLIGEANCE — Littér. Disposition [état d’esprit] à désobliger (qqn) par des actions ou des paroles qui froissent l'amour-propre. DÉSOBLIGER : Indisposer (qqn) par des actions ou des paroles qui froissent l'amour-propre.
DÉSORDRE — 1. Absence d'ordre. Fig. Désordre des idées : incohérence, manque de logique. 2. Littér. Absence [fait de] de règle ; fait de ne pas respecter les règles, la morale. @ Conduite [manière de] déréglée, débauche 319 .
DÉTACHEMENT — Action de se détacher, état d’une personne qui s'est détachée. SE DÉTACHER : Cesser d'être attaché.
DÉTOUR — Fig. Ruse, subtilité destinée à prévenir un danger ou à tromper 320 .
DÉTRESSE — Sentiment [état affectif] d'abandon, de solitude, d'impuissance que l'on éprouve dans une situation difficile et angoissante (besoin, danger, souffrance).
DEUIL (DUBOIS) — Chagrin 321 .
DÉVERGONDAGE — 1. Conduite [manière de] dévergondée, relâchée. — Un, des dévergondages : action dévergondée ; spécialt Comportement [manière de se comporter] sexuel réprouvé. 2. Fig. Excès* [Action de, action], excentricité* [manière d’être, acte], écart* fantaisiste (de la pensée). DÉVERGONDÉ : Qui n'a pas de pudeur et ne respecte pas les règles de la morale sexuelle admise. @ Par ext. (Choses) Vie dévergondée. FANTAISISTE : (Choses) Qui n'est pas sérieux (peu orthodoxe ou sans fondement réel).
DÉVIATION — Fig. Changement [fait de] (considéré comme mauvais) dans une ligne de conduite ou de doctrine.
DISCRÉDIT — Mod. Diminution [Action de diminuer ; son résultat] de la confiance, de l'estime dont jouissait une personne, une idée.
DISGRÂCE : Vieilli Perte des bonnes grâces, de la faveur (d'une personne dont on dépend). — État d'une personne qui a encouru une disgrâce.
DISSIMULATION — Action de dissimuler ; comportement [manière de se comporter] d'une personne qui dissimule ses pensées, ses sentiments. [DISSIMULER : [a] Ne pas laisser paraître ce qu'on pense, ce qu'on éprouve, ce qu'on sait, [b] ou chercher à en donner une idée fausse.]
DISSIPATION — 1. [a] Le fait de porter son attention sur d'autres choses que celle sur laquelle il faut se concentrer. — [b] Par ext. Mauvaise conduite [manière d’agir] d'un écolier qui s'amuse pendant les cours. 2. Litt. Débauche* [le fait de].
DISSOLUTION — Vieilli. Dérèglement* [le fait de] (des moeurs).
DISTRACTION — Manque [fait de] d'attention habituel ou momentané aux choses dont on devrait normalement s'occuper, l'esprit étant absorbé par un autre objet. @ Une distraction : action qui procède de la distraction ; Ce qui distrait.
DIVAGATION — [a] Cour. Action de l'esprit qui erre en dehors d'un sujet précis. [b] Propos incohérents. Les divagations d'un malade. ERRER : Vx et Littér. S'écarter, s'éloigner de la vérité.
DOMMAGE — Préjudice* subit par qqn.
DOULEUR 322 — Douleur morale : sentiment [état affectif] ou émotion* [état de conscience] pénible résultant de l'insatisfaction des tendances, des besoins.
DOUTE — 1. [Le doute] [a] État de l’esprit qui doute, qui est incertain de la réalité d'un fait, de la vérité d'une énonciation, de la conduite à adopter dans une circonstance particulière. — [b] Vx Maladie, folie du doute : maladie* mentale caractérisée par des manies d'interrogation, de vérification. 2. Un, des doutes. Jugement [faculté de juger, exercice de cette faculté] par lequel on doute de quelque chose. — Vieilli Ôter, tirer qqn d'un doute, faire cesser ses inquiétudes.
DUPERIE — 1. Littér. Action de duper (qqn) ; son résultat. 2. Vieilli État d’une personne qui est dupe. DUPER : Prendre pour dupe. DUPE : Personne que l'on trompe facilement sans qu'elle ait le moindre soupçon.
DUPLICITÉ — Mod. Caractère d’une personne qui feint, qui a deux attitudes, joue deux rôles.
DURETÉ — 1. Personnes. Manque [fait de] de sensibilité, de coeur ; caractère ou, comportement dur. 2. Vx pl. Action, parole pleine de dureté. DUR, DURE : Qui manque de coeur, d'humanité, d'indulgence.
E
ÉBAHISSEMENT — État d’une personne qui est ébahie. ÉBAHI, IE : Frappé d'un grand étonnement.
ÉBRANLEMENT — Choc* [état de conscience] nerveux qui a des répercussions.
ÉCART — Fig. Action de s'écarter d'une règle morale, des convenances sociales, etc.
ÉCOEUREMENT — 1. Dégoût* profond, répugnance*. 2. Découragement*.
EFFAREMENT — État d’une personne effarée. EFFARÉ : Qui ressent un effroi mêlé de stupeur.
EFFROI — Littér. Grande frayeur* [état de conscience], souvent mêlée d'horreur*, qui glace, qui saisit.
EFFRONTERIE — Caractère, Attitude d'une personne effrontée. ÉFFRONTÉ, ÉE : Qui ne rougit, ni n'a honte de rien.
ÉGAREMENT — 1. Vx Fait de s'égarer 323 [S'ÉGARER : Fig. [a] Divaguer. Ma tête s'égare. — [b] Faire fausse route, sortir du sujet.] 2. Fig. litt. [a] Action de s'écarter des voies de la morale, de la raison 324 ; état qui en résulte. — [b] Au plur. Dérèglement de la conduite. DIVAGUER : (Sujet personne) Cour. Dire n'importe quoi, ne pas raisonner correctement.
ÉGOCENTRISME — [a] Tendance [ce qui porte à agir] à être centré sur soi-même et à ne considérer le monde extérieur qu'en fonction de l'intérêt qu'on se porte. [b] Psychol. Caractère individuel, non social, de la pensée enfantine, se traduisant par l'absence d'objectivité.
ÉGOÏSME — Attachement [état affectif] excessif à soi-même qui fait que l'on subordonne l'intérêt d'autrui à son propre intérêt.
ÉLAN Fig. Mouvement [fait de] spontané, subit, qu'un vif sentiment inspire. Mouvement affectueux, moment d'expansion.
ÉLOIGNEMENT — Vx Antipathie*, aversion* [état affectif, état psychologique].
ÉLUCUBRATION — Mod. péj. Oeuvre ou théorie laborieusement édifiée et peu sensée. SENSÉ, ÉE : Qui a du bon sens.
EMBARRAS — 1. Vx ou littér. Confusion* [Action de] résultant d'affaires nombreuses et difficiles à débrouiller. 2. État d'une personne qui éprouve une sorte de malaise pour agir ou parler.
EMBÛCHE 325 — Vx Embuscade.
ÉMOI — Littér. Trouble* [état affectif] qui naît [a] de l'appréhension* [b] ou d'une émotion* sensuelle.
ÉMOTION — État de conscience complexe, généralement brusque et mouvementé, accompagné de troubles physiologiques (pâleur ou rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensations de malaise, tremblements, incapacité de bouger ou agitation). Par ext. Sensation* [état psychologique] (agréable ou désagréable) considérée du point de vue affectif.
EMPORTEMENT 326 — 1. Vieilli Élan* [fait de], transport* [état de conscience] [TRANSPORT : [a] Vive émotion*, [b] sentiment passionné (qui émeut, entraîne)]. 2. Mod. Violent mouvement 327 [état psychique] de colère.
ÉNERVEMENT — État d’une personne énervée. ÉNERVÉ, ÉE : Qui se trouve dans un état de nervosité inhabituel.
ENGOURDISSEMENT — Fig. Ralentissement [fait de], appesantissement (des facultés mentales).
ENNUI — 1. Vx Tristesse* [état affectif] profonde, grand chagrin* [état]. 2. [a] Mélancolie* [état] [MÉLANCOLIE : Cour. État [a'] d'abattement*, [b'] de tristesse* vague, accompagné de rêverie.] vague, [b] lassitude* [état] morale qui fait qu'on ne prend d'intérêt, de plaisir à rien. 328 3. Peine qu'on éprouve de quelque contrariété 329 .
ENTÊTEMENT — Mod. Fait de persister dans un comportement volontaire sans tenir compte des circonstances, sans considérer la situation.
ENTHOUSIASME — 1. Mod. Émotion [état de conscience] intense qui pousse à l'action dans la joie. 2. Cour. Émotion [état de conscience] poussant à admirer. 3. Émotion [état de conscience] se traduisant par une excitation joyeuse.
ENVIE — L'envie. Sentiment [état affectif] de désir mêlé d'irritation et de haine qui anime qqn contre la personne qui possède un bien qu'il n'a pas.
ÉPOUVANTE — 1. Peur* [état de conscience] violente et soudaine causée par qqc d'extraordinaire, de menaçant. 2. Par ext. Vive inquiétude* [état affectif].
ÉPREUVE — [a] Souffrance* [le fait de, état de conscience, état affectif], [b] malheur, danger qui éprouve le courage, la résistance.
ÉPUISEMENT — Absolt Absence [fait de] de forces, grande faiblesse physique ou morale.
ÉRÉTHISME — Littér. Exaltation* [état de] violente d'une passion ; tension [état de] d'esprit excessive.
EREUR — Assertion, opinion [Chose] fausse.
ÉROTISME — 1. Goût [fait de] marqué pour le plaisir sexuel. 2. Caractère érotique, tendance érotique.
ÉROTOMANIE — 1. Obsession* [état d’une personne] caractérisée par des préoccupations d'ordre sexuel. 2. Psychol. Illusion* [manière de penser, Attitude de l’esprit, assertion] délirante d'être aimée.
ERREMENTS — Mod. Habitude [manière de] invétérée, néfaste, manière d’agir blâmable, insensée.
ERREUR — 1. Acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et inversement ; jugements, faits psychiques qui en résultent. Erreur choquante, commise par ignorance. C'est une erreur. Erreur de jugement 330 . Faire, commettre une erreur. 2. État d'un esprit qui prend pour vrai ce qui est faux, et inversement. Tomber dans l'erreur. Induire quelqu'un en erreur. 3. Ce qui, dans ce qui est perçu ou transmis comme étant vrai (apparences, connaissances), est jugé comme faux par celui qui parle. 4. Assertion, opinion [Chose] fausse. 5. Absolt L'erreur. Conviction, doctrine [Ce qui] qui s'écarte d'un dogme, au regard de ceux qui le défendent. Vivre dans l'erreur. 6. [a] Action regrettable, maladroite, déraisonnable 331 . Une grossière erreur. — [b] Spécialt. [a'] Écart* [Action de] de conduite ; [b'] action blâmable (et jugée comme telle par celui qui l'a commise).
ESCROQUERIE — 1. Action d'escroquer ; son résultat. 2. Action malhonnête (en matière d'argent). ESCROQUER : Soustraire par fourberie*.
ÉTONNEMENT — 1. [a] Vx Choc* [état de conscience], ébranlement* [état de conscience] moral. [b] Spécialt Épouvante [état de conscience], terreur* [état de conscience]. 2. (langue class.) Violente émotion* [état de conscience], stupéfaction* [état d’une personne] à la vue d'un spectacle extraordinaire. 3. Mod. Surprise* causée par qqc. d'extraordinaire, d'inattendu.
ÉTOURDERIE — 1. Acte d'étourdi [ÉTOURDI : Qui agit [a] sans réflexion, [b] ne porte pas attention à ce qu'il fait.] — Spécialt Bévue*, inattention*. 2. Caractère d'une personne étourdie [ÉTOURDI : Qui agit [a] sans réflexion, [b] ne porte pas attention à ce qu'il fait.], qui ne réfléchi pas avant d'agir.
ÉTRANGETÉ — 1. Caractère étrange. 2. Action, Chose étrange. ÉTRANGE : Mod. Très différent de ce que l'on a l'habitude de voir, d'apprendre ; qui étonne, surprend.
EUPHORIE — Cour. Sentiment [état affectif] de parfait bien-être et de joie.
ÉVANOUISSEMENT — Le fait de perdre connaissance ; perte momentanée et complète de la conscience, de la sensibilité et de la motilité, accompagnée d'un affaiblissement des battements cardiaques et d'un ralentissement de la respiration.
EXALTATION — [a] Cour. Grande excitation* [état de] de l'esprit. [b] Psychiatr. État délirant qui donne au malade une impression de grande puissance, d'euphorie intense.
EXASPÉRATION — 1. Vieilli Extrême aggravation [fait de] (d'un mal). @ Fig. et littér. 332 Exaspération d'un désir, d'un besoin, d'un sentiment. 2. Cour. État de violente irritation*.
EXCENTRICITÉ — 1. Cour. Manière d’être (de penser, d'agir...) qui s'éloigne de celle du commun des êtres humains. 2. Acte qui révèle cette manière d'être.
EXCÈS — 1. Trop grande quantité ; dépassement [Action de] de la mesure moyenne, des limites ordinaires 333 . L'excès de la douleur. 2. Un, des excès. Chose, action qui dépasse la mesure ordinaire ou permise. — Des excès de table : abus* [Action de] de nourriture et de boisson. — Excès de conduite. @ Abus* [Action de] de la force.
EXCITATION — État d'une personne excitée par l'accélération du processus psychique. Excitation intellectuelle, mentale ; excitation de l'esprit. [[a] Sens médical. [b] Sens non médical négatif. [c] Sens non médical positif.] [d] Excitation sexuelle. EXCITÉ, ÉE : Qui a une activé mentale, psychique très vive ou plus vive qu'à l'habitude.
EXÉCRATION — 1. Vx Imprécation* [Ce qui], malédiction* [paroles]. 2. Littér. Haine* [état affectif, état psychologique] [HAINE : [a]. Sentiment [état affectif] violent qui pousse à vouloir du mal à qqn et à se réjouir du mal qui lui arrive. [b]. Aversion* [état affectif, état psychologique] profonde pour qqch.] violente pour ce qui est digne de malédiction.
EXTASE — 1. [a] Littér. État dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et du monde sensible. @ Spécialt Extase mystique. [b] Pathol. Se dit d'états provoqués par un déséquilibre nerveux qui présentent certains aspects de l'extase mystique (immobilité, inaccessibilité sensorielle, expression de joie sublime). 2. [a] Cour. État d'exaltation* provoqué par une joie ou une admiration extrême qui absorbe tout autre sentiment. [b] Vive admiration.
EXTRAVAGANCE — 1. État d’une personne qui n'a pas le sens commun. @ Caractère de ce qui est extravagant [EXTRAVAGANT, TE : Mod. Qui sort des limites du bon sens ; qui est à la fois extraordinaire [EXTRAORDINAIRE : [a] Qui n'est pas selon l'usage ordinaire, selon l'ordre commun. [b] Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité.] et déraisonnable.] 2. Idée, parole, action extravagante [EXTRAVAGANT, TE : Mod. Qui sort des limites du bon sens ; qui est à la fois extraordinaire [EXTRAORDINAIRE : [a] Qui n'est pas selon l'usage ordinaire, selon l'ordre commun. [b] Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité.] et déraisonnable.]
EXUBÉRANCE — Absolt Vitalité [caractère de] qui se manifeste dans le comportement, les propos. @ Action exubérante.
EXULTATION — Relig. ou littér. Transport* [état de conscience] de joie, état de celui qui exulte. EXULTER : Être transporté d'une joie extrême, qu'on ne peut contenir ni dissimuler.
F
FABLE — I. 1. Vx ou littér. Récit de fiction dont l'intention est d'exprimer une vérité générale. — La fable : l'ensemble des récits mythologiques. 2. Petit récit en vers ou en prose destiné à illustrer un précepte. 3. Littér. Anecdote, nouvelle ou allégation mensongère. II. Didact. Vx Ce qui constitue l'élément narratif d'une oeuvre.
FABULATION — 1. Vx Représentation [le fait de rendre sensible] imaginaire, version romanesque d'un ensemble de faits. 2. Psychol. Récit imaginaire présenté comme réel, mais sans adaptation aux circonstances.
FAIBLESSE — 1. Manque [fait de] [a] de capacité, de valeur intellectuelle, [b] de mérite 334 . — Spécialt La faiblesse d'un élève. 2. Défaut [fait de] de qualité (d'une oeuvre d'art, d'un ouvrage, d'une production de l'esprit). @ Une faiblesse. 3 335 . [a] Manque [fait de] de force morale, d'énergie. Être d'une grande faiblesse envers quelqu'un. Avoir un moment de faiblesse : céder par surprise. -Avoir la faiblesse de. @ Une, des faiblesses : côté faible, défaut* [Ce qui] ou passion* qui dénote un manque de force morale, de fermeté ; actions qui en sont la suite. [b] Vielli Le fait de céder [a'] à un homme, [b'] à sa passion (se dit d'une femme). 5 Manque de force, de vigueur physique. MÉRITE : Le mérite : ensemble de qualités intellectuelles et morales particulièrement estimables.
FAINÉANTISE — Caractère d'une personne fainéante ; état du fainéant. FAINÉANT, ANTE : 1. Personne qui ne veut rien faire.
FALSIFICATION — 1. Action d'altérer volontairement (une substance) en vue de tromper ; son résultat. 2. Action de dénaturer, de donner une fausse apparence. — Fig. Falsification de l'histoire, de la vérité.
FANGE — Fig. et littér. Ce qui souille moralement.
FANTAISIE — 1. Vx Chimère* [faculté de l’esprit]. 2. Cour. Désir [ce qui porte à agir], goût passager, singulier, qui ne correspond pas à un besoin véritable. 3. [a] Imagination [faculté de l’esprit] créatrice, faculté de créer librement, sans contrainte. [b] Cour. Tendance [ce qui porte à agir] à agir en dehors des règles par caprice et selon son humeur.
FANTÔME : 1. Apparition surnaturelle d'une personne morte. 2. Idée, être imaginaire, chimère.
FATALISME — Attitude morale, intellectuelle par laquelle on pense que ce qui arrive devait arriver et qu'on ne peut rien faire pour s'y opposer.
FATIGUE 336 — 1. État résultant du fonctionnement excessif d'un organe, d'un organisme, et qui se traduit par une diminution des forces, de l'activité, généralement accompagné d'une sensation caractéristique (sentiment de fatigue). 2. Vieilli Ennui, lassitude, tracas. 337
FATUITÉ — Satisfaction [état affectif] de soi-même qui s'étale d'une manière insolente, déplaisante ou ridicule.
FAUSSETÉ — 1. Caractère d'une chose fausse, contraire à la vérité. 2. Défaut [fait de] de caractère qui consiste [a] à dissimuler ses pensées, ses intentions véritables, [b] à dire des mensonges, pour en tirer parti.
FAUTE — Mod. Le fait de manquer à ce qu'on doit. 1. Manquement* [le fait de] à la règle morale ; mauvaise action 338 . 2. Manière d'agir maladroite ou fâcheuse ; défaut [fait de] d'habilité, de prudence 339 . FACHEUX : Qui comporte quelque inconvénient ; qui porte préjudice.
FEINTE — Vieilli [a] Le fait de cacher ses véritables sentiments, ses intentions [b] pour donner comme vrais des intentions et des sentiments simulés.
FÉLONIE — Littér. Acte déloyal. [DÉLOYAL, LE : Qui n'est pas loyal. LOYAL : (t. de féod., repris fin XVIIIe) Cour. [a] Qui est entièrement fidèle aux engagements pris, [b] qui obéit aux lois de l'honneur et de la probité., de bonne foi.]
FÉROCITÉ — 1. (Personnes) Caractère féroce. 2. Dureté* [fait de, caractère] impitoyable. FÉROCE : Cruel et brutal.
FEU — 1. Littér. Ardeur* des sentiments, des passions. 2. Vx ou littér. Passion* amoureuse.
FICTION — 1. Vx Mensonge*. 2. Construction de l'imagination (opposée à réalité). @ Création de l'imagination en littérature.
FIÈVRE — Fig. [a] Vive agitation* [état d’une personne], [b] état passionné. Discuter avec fièvre.
FINESSE — Une, des finesses. Vieilli Plan ou action marquant la ruse*.
FLAMME — Vx [a] Passion* [fait de] amoureuse, [b] désir amoureux [Désir qui concerne l'amour physique].
FLÉTRISSURE — Vieilli : Grave atteinte [fait de ??, dommage??] à la réputation, à l'honneur.
FLOTTEMENT — État incertain dû à des hésitations.
FOLIE 340 — 1. [a] Courant (Vieux en psychiatrie, sauf dans certaines expressions) 341 . Trouble* [le fait de ; Choses] mental ; dérèglement* [état de], égarement* [fait de] de l'esprit. Aliénation, délire, démence, déséquilibre (mental), vésanie (vieux) ; fou. [1.1] Être atteint de folie, frappé de folie. [1.2]Fam 342 . Avoir un grain de folie. Fêlure.
[b] (Locutions vieillies). Psychiatrie. [a'] [1.3] Folie à deux (communiquée ou simultanée par contagion réciproque) : délire* [état de] de même espèce, se manifestant chez deux individus vivant ensemble. (Paranoïa). — [b'] [1.4] Vieux. Folie érotique. Érotomanie ; érotisme (vieux), perversion (sexuelle). — [c'] 1854 Vieux. [1.5] Folie circulaire ; 1899 folie maniaque dépressive : psychose maniaco-dépressive [maladie mentale qui se traduit par [a''] des accès de surexcitation (manie* [fait de ; Choses]) [b''] alternant 343 avec des périodes de dépression* (mélancolie* [état])]. — [d'] [1.6] Folie du doute : rite [manière de faire habituelle] apparaissant dans certaines formes de névroses obsessionnelles. — Vieux. [1.7] Folie partielle : psychoses délirantes chroniques, mélancolie. (Monomanie). — [e'] Milieu XIXe siècle. [1.8] Folie morale : ensemble de troubles* [fait de ; Choses] "moraux" présentés par certaines personnalités psychopathiques, "absences ou... perversion profonde des instincts normaux de moralité" (Lalande). Perversion. — [f'] Vieux. [1.9] Folie systématique. Paranoïa.
[c] Ethnologie. Ensemble de manifestations [Action de, manière de] de comportement liées à un désordre psychique, spécifiques de certains groupes ethniques. [1.10] Étude des folies ethniques en ethnopsychiatrie.
[d] Locution courante (vieux dans la langue scientifique). [a'] [1.11] 344 Folie furieuse, violente. Fureur. [b'] [1.12] Folie douce, sans aucune violence. [c'] [1.13] Folie des grandeurs. Mégalomanie. [MÉGALOMANIE : Méd. Comportement pathologique caractérisé [a''] par le désir excessif de gloire, de puissance [b''] ou par l'illusion qu'on les possède (délire, folie des grandeurs).]
[e] Par exagération 345 . Cour. État d'exaltation* intense où le contrôle du comportement semble avoir disparu. — Remarque : cet emploi, non scientifique, est proche de la notion psychiatrique de "manie*". [1.14] Des moments, des instants de folie. — [1.15] Folie générale, collective 346 : comportement exalté, violent, irrationnel d'un groupe.
2. (1690). [a] Caractère de ce qui échappe au contrôle de la raison. Irrationnel. [2.1] La folie des passions, [2.2] de l'imagination. 347 Absolt. L'irrationnel* [Ce qui]. [2.3]L'éloge de la folie d'Érasme, est une critique du dogmatisme.— [b] Spécialt. L'imagination [Chose ; faculté], l'inspiration [intensité ou pouvoir d’action ; état mystique]. [2.4] La poésie est une folie rythmée.
[c] Théologie chrétienne. [2.5] La folie de la croix. Scandale. 348
3. [a] Manque [a'] de [fait de] jugement, [b'] de bon sens ; [b] absence [fait de] de raison ; comportement [manière de se comporter] qui dénote ces traits (le mot et la notion dépendent évidemment des critères sociologiques du jugement). Déraison, extravagance, insanité ; fou. [b suite] [3.1] Mêler la sagesse et la folie. [aa' ou ab' suite1] — Locution. [3.2] C'est folie de vouloir... : il est fou, absurde de... Aveuglement, inconscience. — Locution. [3.3] C'est folie, c'est de la folie de..., que de... C'est de la folie, de la pure folie, de la folie furieuse. Aberration, absurdité, bêtise, connerie (vulgaire), crétinisme, délire (figuré), imbécillité. [c] [3.4] S'étourdir jusqu'à la folie. Affolement, égarement, emportement, vertige (figuré). 349 [d] [3.5] Être audacieux jusqu'à la folie. Excès. [aa' ou ab' suite2] [3.6] Folie douce : sans conséquence grave.
[aa' ou ab' suite3] [3.7] En interjection. Folie ! : c'est de la folie.
[e] Locution adverbiale (1704). [3.8] À la folie. Follement, passionnément. Aimer quelque chose, quelqu'un à la folie.
[f] [3.9] Grain de folie : élément déraisonnable, irrationnel.
[g] [3.10] Coup de folie : accès* menant à des actions, des attitudes aberrantes, déraisonnables.
[h] Spécialt. [3.11] C'est de la folie : c'est d'une générosité [caractère ; ce qui porte à agir] excessive.
4. Une, des folies. [a]. Idée, parole, action déraisonnable, extravagante. [a'] 350 Absurdité, bizarrerie, extravagance ; fou. [b'] [4.1] Ce projet est une folie. Chimère, divagation, hallucination, vision.
[c'] [4.2] La folie de quelqu'un, sa folie. Caprice, dada, lubie, manie, marotte, toquade.
[d'] [4.3] (XVI siècle). Faire une folie, des folies. Bêtise, sottise. [e'] [4.4] Folies de jeunesse. Coup (de tête), écart (de conduite), escapade, frasque, fredaine, incartade. — [4.5] Faire la folie de... (et infinitif).
[f'] Locution, vieux. [4.6] Faire folie de son corps, en parlant d'une femme qui se livre à toutes sortes de désordres (Académie). — [g'] [4.6bis] Moderne. Faire des folies de son corps.
[b]. (1843, BALZAC). Dépense [Action de] excessive. Dépense, dissipation. [4.7]Vous avez fait une folie en nous offrant ce cadeau.
[c]. [4.8] La folie, une folie de... Marotte, passion. La moto est sa folie.— "La folie des conquêtes coloniales..." (Martin du GARD).
5. [a] [5.1] (XVIIe-XVIIIe) Vieux. Riche maison de plaisance.
[b] Moderne. [5.2] Folies, se dit de certains théâtres, music-halls. Les folies bergères à Paris.
6. [a] Passion [état affectif] violente, déraisonnable [b] et, par extension, la passion (opposé à raison). Amour, passion. [6.1] Douce, tendre folie.
7. Gaieté [caractère ; geste, propos] vive, un peu extravagante. Fantaisie, gaieté ; et aussi folâtre folichon. [7.1] Chanter l'amour et la folie. [7.2] La folie (1694) : personnage allégorique représenter sous les traits d'« une femme joyeuse avec une marotte et des grelots » (Littré).— Par extension. Action ou parole gaie et souvent libertine. [7.3] Dire, faire mille folies.
FORCENERIE — FORCÈNEMENT — Folie furieuse (mots qui deviennent rares au XVIIe siècle) 351 .
FORFAIT — Litt. Crime* [fait de] énorme.
FOUCADE — Vx ou littér. Élan* [fait de] capricieux, emportement passager.
FOUGUE 352 — Ardeur impétueuse.
FOURBERIE — Vieilli Caractère d’une personne fourbe ; disposition [état d’esprit] à tromper par des ruses, des artifices. @ Littér. Une, des fourberies : tromperie* [fait de ; moyen ; manière de se comporter] hypocrite. FOURBE : Qui trompe ou agit mal en se cachant, en feignant l'honnêteté.
FRASQUE — Mod. (stt au pl.) Écart de conduite.
FRATRICIDE — Meurtre d'un frère, d'une soeur.
FRAUDE — 1 Vx Action faite de mauvaise foi dans le but de tromper. 2. Mod. Tromperie* ou falsification punie par la loi. @ Spécialt Acte [action] accompli dans l'intention de porter atteinte aux droits ou intérêts d'autrui (créanciers, héritiers).
FRAYEUR — Peur* [état de conscience] très vive, généralement passagère, provoquée par un danger réel ou supposé.
FREDAINE — Stt pl. Écart de conduite sans gravité, que l'on regarde généralement avec indulgence.
FRÉNÉSIE 353 — 1. Vieilli État [a] d'agitation* fébrile, [b] d'exaltation* violente qui met hors de soi. Folie. 2. [a] Ardeur [b] ou violence* extrême.
FRIGIDITÉ — Par ext. Absence de désir sexuel et de satisfaction sexuelle (rare en parlant d'un homme et alors distinct de l'impuissance).
FRIPONNERIE — Vx Caractère ou acte de fripon. [FRIPON : Vx [a] Pers. malhonnête, [b] voleur adroit.] MALHONNÊTE : Mod. Qui manque à la probité, qui n'est pas honnête.
FRIVOLITÉ — 1. [a] Caractère d'une personne frivole. [b] Spécialt Légèreté*, inconstance* dans les relations amoureuses. 2 Une, des frivolités. Chose frivole. FRIVOLE : 1. Qui a peu de sérieux et, par suite, d'importance. 2. (Personnes) Qui ne s'occupe que de chose futiles, ou traite à la légère les choses sérieuses.
FROIDEUR — 1. Mod. [a] Absence relative d'émotivité, de sensibilité. [b] Spécialt Manque de [fait de] sensualité. 2. Indifférence* [état d’une personne] marquée, manque d'empressement et d'intérêt.
FRUSTRATION — 1. Action de frustrer (qqn) d'un bien. 2. État d’une personne frustrée ou qui se refuse la satisfaction d'une demande pulsionnelle. -Psychol. Frustration affective. Spécialt Frustration sexuelle. FRUSTRER : 1. Priver (qqn) d'un bien, d'un avantage escompté, promis ou attendu 2. Priver (qqn) d'une satisfaction. 3. Ne pas répondre à (un espoir, une attente).
FUITE — (Êtres vivants) 1. Action de fuir ; mouvement d'une personne qui fuit. 2. Fig. Action de se dérober (à une difficulté, à un devoir). FUIR : S'éloigner en toute hâte pour échapper à qqn ou à qqch. de menaçant.
FUREUR — 1. Litt. [a] Folie* [Chose, et état de] poussant à des actes de violence. — [b] Délire* [état de] inspiré. Fureur poétique. 2. Passion* [état, et Ce qui] sans mesure, créant un état voisin de la folie. La fureur de vivre. 3. Colère* [état d’esprit] folle, sans mesure. — Colère* [état d’esprit] qu'engendre et entretient l'action violente. 4. Au pl. [a] Mouvement [état psychique] de folle colère. — [b] Mouvement [état psychique] de violence.
FURIE — [a] Fureur* [état et Ce qui] particulièrement vive qui se manifeste avec éclat. — [b] Spécialt Colère que développe l'action violente. [c] Fig. La furie des passions.
G
GAIETÉ — 1. État ou disposition [état d’esprit] d'une personne animée par le plaisir de vivre, une humeur riante. 2. Caractère de ce qui marque ou traduit un tel état. 3. Caractère d’une oeuvre qui traduit un tel état et y dispose. 4. Une, des gaietés. Trait, acte, geste, propos manifestant un tel état. Chose plaisante.
GAILLARDISE — [a] Vieilli Bonne humeur [état d’esprit], gaieté* [état] un peu libre. [b] Propos gaillard, un peu libre.
GÊNE — 1. Vx [a] Torture* [le fait de, état de conscience, état affectif]. @ Tourment *[le fait de, état de conscience, état affectif], [b] peine* [le fait de, état de conscience, état affectif] extrême. 2. Impression [état de conscience plus affectif qu’intellectuel] désagréable que l'on éprouve devant qqn quand on se sent mal à l'aise.
GLACE — S'employait fréquemment pour désigner une "diminution d'ardeur, de vivacité", principalement sous l'effet de l'âge 354 .
GLOUTONNERIE — Avidité* [ce qui porte à agir, et caractère] de glouton. GLOUTON : Qui mange avidement, excessivement, en engloutissant les morceaux.
GOUJATERIE — Caractère, conduite, action de goujat. GOUJAT : Homme sans usage, manquant de savoir-vivre et d'humilité, et dont les indélicatesses sont offensantes.
GRIVOISERIE — Caractère de ce qui est grivois. Action ou parole grivoise. GRIVOIS, SE : Qui est d'une gaieté licencieuse socialement peu délicate, mais sans violence. LICENCIEUX, SE : Qui manque de pudeur, de décence.
GROSSIÈRETÉ — 1. Vx ou littér. Manque [fait de] de délicatesse, de culture, de raffinement. @ Cour. Ignorance [fait de] ou mépris des bonnes manières, action peu délicate, dans les relations sociales. 2. Caractère de ce qui offense [a] la pudeur, [b] les bienséances. — Caractère d’une personne grossière dans son langage. @ Par ext. Une, des grossièretés : Mot, propos grossier.
GUET-APENS — 1. Fait d'attendre qqn en un endroit pour exercer sur lui des actes de violence*, de le tuer. 2. Par ext. Machination* perfidement préparée en vue de nuire gravement à qqn qu'on veut surprendre.
HAINE — 1. Sentiment [état affectif] violent qui pousse à vouloir du mal à qqn et à se réjouir du mal qui lui arrive. 2 Aversion* [état affectif, état psychologique] profonde pour qqch.
HALLUCINATION — 1. Méd. Perception [acte, opération de l’intelligence] pathologique de faits, d'objets qui n'existent pas, de sensations en l'absence de tout stimulus extérieur. 2. Cour. (par exagér.) Erreur* [acte de l’esprit] des sens, illusion.
HANDICAP — Déficience* [état de] {physique 355 ou} mentale. Handicap mental, {physique}. {@ Désavantage* (état, manière d’être), infériorité* [état de] qu'on doit supporter}.
HANTISE — Mod. Caractère obsédant d'une idée, d'une pensée, d'un souvenir ; préoccupation* [état affectif, état de l’esprit] constante dont on ne parvient pas à se libérer.
HARDIESSE — Action, idée, parole, expression hardie. [HARDI, IE : Péj. et vieilli [a] Un hardi coquin. Effronterie. [b] Spécialt Une fille hardie. Impudique. — Vous ne trouvez pas ce passage un peu hardi ? Osé.]
HÉBÉPHRÉNIE — Psychiatr. 1. Vieilli Forme [ce qu’on voit] de démence* précoce. 2. Mod. Psychose* [le fait de] considérée comme une forme de schizophrénie*.
HÉBÉTUDE — 1. Méd. État morbide marqué par une obnubilation* des fonctions intellectuelles (émotion violente, abus de calmants ou de tranquillisants). 2. Littér. État d'une personne hébétée, stupide. [STUPIDE : Cour. Qui est atteint d'une sorte d'inertie mentale ; qui a peu [a] d'intelligence [b] ou de sensibilité.]
HÉSITATION — 1. Le Fait d'hésiter. 2. Arrêt dans l'action ; Attitude qui trahit de l'indécision, de l'embarras. HÉSITER : Être dans un état d'incertitude, d'irrésolution qui suspend l'action, la détermination.
HISTOIRE — 1. Récit d'actions, d'événements réels ou imaginaires. 2 Spécialt Histoire inventée, invraisemblable destinée à tromper, à mystifier.
HOMICIDE — Action de tuer un être humain.
HONTE 356 1. Déshonneur* [fait de] humiliant. 2. Sentiment [état affectif] pénible de son infériorité*, de son indignité* ou de son abaissement* dans l'opinion des autres (sentiment du déshonneur).
HORREUR — Sens subjectif 357 1. [a] Impression [état de conscience plus affectif qu’intellectuel] violente causée par la vue ou la pensée d'une chose affreuse ou repoussante. [b] Littér. Sentiment [état affectif] de crainte*, mêlé d'admiration, de respect devant l'inconnu ou le sublime. 2. Sentiment [état de affectif] violemment défavorable qu'une chose inspire. DÉFAVORABLE : Qui est mal disposé à l'égard de qqn ou de qqch.
HOSTILITÉ — Disposition [état d’esprit] hostile, inamicale. HOSTILE : Qui manifeste de l'agressivité, se conduit en ennemi (personne qui déteste qqn et cherche à lui nuire). INAMICAL, ALE, AUX : Qui n'est pas amical, (emprunt d'amitié).
HUMEUR — Littér. L'humeur [Ensemble des dispositions, des tendances dominantes qui forment le tempérament, le caractère], considérée dans ce qu'elle a de spontané, d'irréfléchi, et opposée à la raison, à la volonté.
HUMILIATION — 1. Action d'humilier ou de s'humilier. 2 État, sentiment [état affectif] d'une personne qui est humiliée [HUMILIER : [a] Abaisser, rabaisser d'une manière outrageante ou avilissante, [b] atteindre dans sa fierté, sa dignité.] 3. Ce qui humilie, blesse l'amour propre.
HYPOCONDRIE — État d'anxiété habituelle et excessive à propos de sa santé (autrefois supposée avoir son origine dans les organes abdominaux appelés hypocondres).
HYPOCRISIE — 1. Attitude qui consiste à déguiser son véritable caractère, à manifester des opinions, des sentiments, et spécialement des vertus qu'on n'a pas. 2. Caractère de ce qui est hypocrite. 3. Une, des hypocrisies. Acte, manifestation hypocrite.
HYSTÉRIE — 1. Mod. Psychiatr. Névrose* caractérisée par une exagération des modalités d'expression psychique et affective qui peut se traduire par des symptômes d'apparence organique (convulsions, paralysies, douleurs, catalepsie) et par des manifestations psychiques pathologiques (hallucination, délire, mythomanie, angoisse). 2. Cour. Excitation* [état d’une personne] intense [EXCITATION : [a] Sens non médical négatif. [b] Sens non médical positif]. C'est de l'hystérie, de la folie, de la rage. Folie.
IDIOTIE — 1. Méd. Forme [ce qu’on voit] la plus grave d'arriération* mentale, d'origine congénitale, habituellement associée à diverses malformations et à des déficiences sensorimotrices. 2. Cour. Manque [fait de] [a] d'intelligence, [b] de bon sens. 3. Une idiotie : action, parole, qui traduit un manque [a] d'intelligence, [b] de bon sens.
IGNOMINIE — 1. Déshonneur* [fait de] extrême causé par un outrage public, une peine, une action infamante. 2. Caractère de ce qui déshonore. 3. Une ignominie : action ignominieuse. IGNOMINIEUX, EUSE : Littér. Qui apporte de l'ignominie.
IGNORANCE — 1. État d’une personne qui ignore ; le fait de ne pas connaître qqch. @ Défaut [fait de] de connaissance ou de pratiques dans un domaine déterminé. @ Absolt Absence [fait de] de connaissance, inexpérience totale. 2. Au pl. Manifestations, preuves d'ignorance.
ILLOGISME — 1. Caractère de ce qui est illogique, manque de logique. — Manque [fait de] de logique (d'une personne). 2. Chose illogique
ILLUSION — I. 1 Erreur [acte de l’esprit] de perception causée par une fausse apparence. 2. Interprétation [Action de] erronée de la perception sensorielle de faits ou d'objets réels. 3. Apparence [aspect ; ce qu’on voit] dépourvue de réalité. Vision"L'Illusion comique" de Corneille. II. 1. Opinion [manière de penser, Attitude de l’esprit, assertion] fausse, croyance erronée qui abuse l'esprit par son caractère séduisant. 2. Absolt Faire illusion : duper, tromper, en donnant de la réalité un apparence trompeuse.
IMAGINATION — 1. Une, des imaginations. Ce que qqn imagine. Spécialt Chose imaginaire, extravagante. 2. Cour. Faculté de former des images d'objets qu'on n'a pas perçus ou de faire des combinaisons nouvelles d'images. Trop d'imagination : déformer la réalité, inventer des choses impossibles.
IMBÉCILLITÉ — 1. [a] Méd. Deuxième degré de l'arriération* [état de] mentale entre l'idiotie et la simple débilité mentale. [b] Cour. Grave manque [fait de] d'intelligence ; état de l'imbécile. — Par ext. L'imbécillité d'une remarque. 2. Une, des imbécillités : acte, parole, idée imbécile. IMBÉCILE : Qui est dépourvu d'intelligence.
IMMORALITÉ — Caractère d’une personne, ou de Ce qui est immoral. IMMORAL : Qui viole les principes de la morale établie. VIOLER : Agir contre, porter atteinte (à ce qu'on doit respecter).
IMPATIENCE — 1. Manque [fait de] de patience, incapacité habituelle de se contenir, de patienter. 2. Manque [fait de] de patience pour supporter, attendre qqch. ou qqn. 3. Au pl. Manifestation, mouvement [fait de] d'impatience.
IMPERFECTION — 1. État de ce qui est imparfait, par essence ou par accident. Imperfection de l'homme. 2. Une imperfection : Ce qui rend imparfait.
IMPERTINENCE — 1. Vx Caractère de ce qui n'est pas pertinent, de ce qui est déplacé, contraire à la raison. @ Une impertinence : action, discours qui dénote de l'ignorance, de la sottise. 2. Mod. Attitude, conduite d'une personne impertinente. IMPERTINENT, ENTE : Mod. Qui montre de l'irrévérence, une familiarité déplacée, choquante.
IMPÉTUOSITÉ — [a]Littér. Caractère vif du comportement. — [b] Impétuosité d'une passion. IMPÉTUEUX : Qui a de la rapidité et de la violence dans son comportement.
IMPIÉTÉ — Vieilli ou littér. 1. Caractère d'une personne impie ; mépris pour les choses de la religion. 2. Parole, action impie.
IMPOLITESSE — 1. Manque [fait de] de politesse, faute* [fait de] contre les règles du savoir-vivre. 2. Une impolitesse : acte, manifestation [action] d'impolitesse.
IMPORTUNITÉ — 1. Vieilli Action d'importuner. Spécialt Sollicitation pressante, prière insistante. 2. Littér. Caractère de ce qui est importun. @ Vx Chose désagréable. IMPORTUNER : Littér. Ennuyer, fatiguer par ses assiduités ; gêner par une présence ou un comportement hors de propos.
IMPOSTURE — 1. Vieilli Action de tromper par des discours mensongers, de fausses apparences. 2. Littér. Tromperie* [Fait, Ce qui, manière] d'une personne qui se fait passer pour ce qu'elle n'est pas.
IMPRÉCATION — Littér. Souhait [Ce qui] de malheur contre qqn.
IMPRÉVOYANCE — Défaut [fait de] de prévoyance. PRÉVOYANCE : 1. Faculté ou action de prévoir. 2. Attitude d'une personne qui prend les dispositions nécessaires pour faire face à telle ou telle situation qu'il prévoit.
IMPRUDENCE — 1. Manque [le fait de] de prudence. 2. Caractère de ce qui est imprudent : L'imprudence de ce geste. 3. Action imprudente. PRUDENCE : Vx Relig. Sagesse, conduite raisonnable. 2. Attitude d'une personne qui, réfléchissant à la portée et aux conséquences de ses actes, prend ses dispositions pour éviter des erreurs, s'abstient de tout ce qu'elle croit pouvoir être source de dommage.
IMPUDENCE — 1. Effronterie* [caractère, Attitude] audacieuse ou cynique qui choque, indigne. 2. Caractère de ce qui est impudent. 3. Une, des impudences. Action, parole impudente. IMPUDENT, TE : 1. Qui montre de l'impudence. 2. (Choses) Propos impudents.
IMPUDICITÉ — Litt. 1. Disposition [état d’esprit] à se conduire d'une manière réprouvée par la morale sexuelle établie. 2. Caractère de ce qui est impudique, contraire à la décence. 3. Acte ou parole impudique.
IMPUISSANCE — 1. Manque de puissance, de moyens suffisants pour faire qqch. 2. Caractère de ce qui est impuissant.
IMPURETÉ — 1. Vx ou littér. Bassesse* [fait de, caractère, action], corruption* morale. 2. Impudicité* [[a] caractère, acte, [b] état d’esprit]. @ Vx ou relig. Acte impur ; Chose impure.
INACTION — Absence [fait de] ou cessation [fait de prendre fin] de toute action ; état d’une personne inactive.
INADVERTANCE — Rare. Défaut [fait de] [a] d'attention, [b] d'application à une chose déterminée.
INAPPLICATION — Didact. Manque [fait de] d'application, de soin.
INATTENTION — Manque [fait de] d'attention. — ATTENTION : Action de fixer son esprit sur quelque chose ; concentration de l'activité mentale sur un objet déterminé.
INCARTADE — Mod. Léger écart de conduite. Folie.
INCERTITUDE — État d’une personne incertaine. @ Spécialt État d’un personne incertaine de ce qu'elle fera.
INCLÉMENCE — Vx Manque de clémence. CLÉMENCE : Littér. Vertu qui consiste, de la part de qui dispose d'une autorité, à pardonner les offenses et à adoucir les châtiments.
INCONDUITE — Littér. ou dr. Mauvaise conduite [manière d’agir] sur le plan moral 358 ; conduite réprouvée.
INCONSCIENCE — Absence [fait de] de jugement, de conscience claire, qui caractérise un être ou qui se marque dans certains de ses actes. Folie. CONSCIENCE : Faculté qu'a l'homme de connaître sa propre réalité, et de la juger ; cette connaissance.
INCONSÉQUENCE — 1. Manque [fait de] [a] de suite dans les idées, [b] de réflexion dans la conduite ; caractère des propos, des actes inconséquents. 2. Une inconséquence : action ou parole inconséquente ; manifestation [action ou manière de] d'inconséquence.
INCONSTANCE — 1. [a] Vieilli ou littér. Facilité à changer (d'opinion, de résolution, de sentiment, de conduite). [b] Plus cour. Tendance à l'infidélité en amour. 2. Acte d'inconstance.
INCONVENANCE — 1. Vx Caractère de ce qui est inconvenant, contraire aux convenances. 2. Une, des inconvenances : parole, action inconvenante, déplacée. INCONVENANT : Qui est contraire aux convenances, aux usages, aux bienséances.
INCORRECTION — 1. Défaut [fait de] de correction, notamment en matière de langage. 2. Caractère de ce qui est contraire aux usages, aux règles du savoir-vivre. @ Parole ou action incorrecte. CORRECT : Conforme aux usages, aux moeurs.
INDÉCENCE — 1. Rare Manque [fait de] de correction ; caractère de ce qui est indécent. [INDÉCENT, TE 359 : [a] Contraire [a'] à l'honnêteté, [b'] aux bienséances]. 2. Cour. Caractère de ce qui blesse la pudeur. 3. Une, des indécences : action, parole indécente. [INDÉCENT, TE : [a] Contraire [a'] à l'honnêteté, [b'] aux bienséances. [b] Mod. Qui choque la réserve socialement requise en matière sexuelle ; contraire à la décence.]
INDÉCISION — Manque [le fait de] de décision ; caractère d'une personne indécise. [DÉCISON : [a] Action de décider [porter un jugement, adopter une conclusion définitive sur (un point en litige)], de juger un point litigieux. [b] Qualité qui consiste à ne pas s'attarder inutilement dans la délibération et ne pas changer sans motif ce qu'on a décidé.]
INDÉLICATESSE — 1. Manque [fait de] de délicatesse dans les manières. [DÉLICATESSE : [a] Finesse et soin dans l'exécution. Travail exécuté avec délicatesse. [b]. Aptitude à sentir, à juger finement. @ Qualité de ce qui est senti, pensé, fait ou exprimé d'une manière délicate. [c]. Sensibilité morale dans les relations avec autrui, juste appréciation de ce qui peut choquer, peiner.] 2. Procédé, acte indélicat. [INDÉLICAT : Malhonnête et déloyal. [DÉLOYAL, LE : Qui n'est pas loyal. [LOYAL : (t. de féod., repris fin XVIIIe) Cour. [a] Qui est entièrement fidèle aux engagements pris, [b] qui obéit aux lois de l'honneur et de la probité, de bonne foi.]]@ par ext. Procédés indélicats.]
INDÉTERMINATION — État d’une personne qui n'a pas encore pris de détermination, qui hésite. — Par ext. Caractère d’une personne qui prend difficilement une détermination
INDIFFÉRENCE — État d’une personne qui est indifférente. 1. État d’une personne qui n'éprouve [a] ni douleur, ni plaisir, ni crainte, [b] ni désir. 2. Détachement* [Action de, état d’une personne] à l'égard d'une chose, d'un événement (exprimé ou sous-entendu). @ Spécialt Indifférence (religieuse). 3. Absence [fait de] d'intérêt à l'égard d'un être, des hommes. @ Absence d'amour.
INDIGNITÉ — 1. Littér. Caractère d’une personne indigne. 2. Action, conduite, indigne. 3. Vx Manière indigne de traiter qqn ; traitement outrageant. INDIGNE : 1. Qui n'est pas digne de sa fonction, de son rôle, ne mérite que le mépris pour la façon dont il s'en acquitte. 2. (Choses) Tout à fait inconvenant, condamnable.
INDISCIPLINE — Manque [fait de] de discipline. DISCIPLINE : 1. Vx Instruction, direction morale, influence. 2. Règle de conduite commune aux membres d'un corps, d'une collectivité et destinée à y faire régner le bon ordre ; par ext. obéissance à cette règle.
INDISCRÉTION — 1. Vx Manque [a] de discernement, [b] de mesure [au niveau [a'] des sentiments, [b'] des désirs]. 2. (1659) Mod. Manque de discrétion, de réserve, de retenue dans les relations sociales. — Caractère de ce qui est indiscret. @ Action, parole indiscrète. 3. (1587) Défaut d'une personne qui ne sait pas garder un secret. ; le fait de révéler ce qui devrait rester caché. — Par ext. Commettre une indiscrétion.
INDOCILITÉ — Litér. Caractère de ce qui est indocile. INDOCILE : qui n'est pas docile, difficile à diriger. DOCILE : Mod. Qui obéit facilement.
INDOLENCE — Disposition [état d’esprit] à éviter le moindre effort physique ou moral.
INERTIE — Cour. Manque [fait de] absolu d'activité, d'énergie intellectuelle ou morale.
INFAMIE — 1. Vx ou dr. Flétrissure* [fait de ?] sociale ou légale faite à la réputation de qqn. 2. [a] Littér. Caractère d’une personne [a'] infâme, [b'] vile. — [b] Caractère infâme d'une chose. 3. Littér. Une, des infamies. Action, parole infâme. INFÂME : Vx Qui est bas et vil. Littér. (Choses) Qui entraîne une flétrissure morale. VIL, LE : Qui inspire le mépris. Spécialt Qui est sans dignité, sans courage ou sans loyauté.
INFÉRIORITÉ — [a] État de ce qui est inférieur ({en rang, force}, valeur, mérite) 360 . — [b] Spécialt Sentiment [état affectif] d'infériorité : impression pénible d'être inférieur (aux autres, à un idéal désiré).
INFIDÉLITÉ — 1. Vx (À qqn) Manque [fait de] de fidélité. 2. Absence [Fait de] de fidélité dans les sentiments, en amitié, en amour. — Acte qui traduit l'infidélité. 3. Manque [fait de] de fidélité (à une obligation). FIDÈLE : 1. (À qqn) : qui ne manque pas à la foi donnée (à qqn), aux engagements pris (envers qqn). 2. Dont les affection, les sentiments (envers qqn) ne changent pas. 3. (À qqc) : qui ne manque pas à, ne trahit pas.
INFORTUNE 361 — Littér. Mauvaise fortune. FORTUNE : 1. Vx ou littér. La vie de qqn, considérée dans ce qu'elle a d'heureux, de malheureux. 2. Vieilli Situation dans laquelle se trouve qqn.
INFRACTION — 1. Violation* [Action de] [a] d'un engagement, [b] d'une loi, d'une convention. 2. Violation* [Action de] d'une loi de l'État, qui est frappée d'une peine strictement définie par la loi.
INGRATITUDE — Caractère d’une personne ingrate ; manque [fait de] de gratitude, de reconnaissance. GRATITUDE : Sentiment d'affection que l'on ressent pour celui dont on est l'obligé.
INHABILETÉ — Manque [fait de] d'habileté.
INHUMANITÉ — Caractère d’une personne, d'une chose inhumaine. INHUMAIN : Vx ou littér. Qui manque d'humanité. HUMANITÉ : Cour. Sentiment de bienveillance envers ses semblables, compassion pour les malheurs d'autrui.
INIMITÉ — Littér. Sentiment [état affectif] hostile.
INIQUITÉ : Manque [fait de] d'équité. ÉQUITÉ : Vertu qui consiste à régler sa conduite sur le sentiment naturel du juste et de l'injuste.
INJURE — 1. Vieilli Offense* [parole ou action] grave et délibérée. 2. Parole offensante. — Dr. Délit [acte] consistant à proférer à l'encontre de quelqu'un un terme de mépris.
INJUSTICE — 1. Caractère d’une personne, d'une chose injuste ; manque de justice. — Ce qui est injuste. 2. Acte, décision, jugement contraire à la justice.
INQUIÉTUDE — Cour. [a] État pénible, [b] trouble* [état affectif] déterminé par l'attente d'un événement, d'une souffrance que l'on appréhende, par l'incertitude, l'irrésolution où l'on est.
INSANITÉ — 1. Manque [fait de] de saine raison, de bon sens. Folie — Caractère de ce qui est déraisonnable. 2. Action, parole sotte, insensée.
INSATISFACTION — État d’une personne qui n'est pas satisfaite, n'a pas ce qu'elle souhaite.
INSENSIBILITÉ — Absence [fait de] de sensibilité morale. SENSIBILITÉ : Propriété de l'être humain sensible, traditionnellement distinguée de l'intelligence et de la volonté. SENSIBLE : Capable de sentiment, d'une vie affective ; apte à ressentir profondément les impressions et à y intéresser sa personne entière.
INSOLENCE — 1. Cour. Manque [fait de] de respect injurieux (de la part d'un inférieur ou d'une personne jugée comme telle) 2. Une, des insolences. Parole, action insolente.
INSOUCIANCE — État ou caractère d’une personne insouciante. INSOUCIANT : Qui ne se préoccupe de rien. SE PRÉOCCUPER : s'occuper (de qqc) en y attachant un vif intérêt mêlé d'inquiétude.
INSOUMISSION — Caractère d'une personne insoumise. INSOUMIS, ISE : Qui n'est pas soumis, refuse de se soumettre. SOUMIS, ISE : Docile, obéissant.
INSPIRATION — A. L'inspiration. 1. Sorte de souffle [force (intensité ou pouvoir d’action) qui anime, inspire] émanant d'un être surnaturel, qui apporterait aux hommes des conseils, des révélations ; état mystique de l'âme sous cette impulsion surnaturelle. 2. Souffle [intensité ou pouvoir d’action] créateur qui anime les écrivains, les artistes, les chercheurs. B. Idée, résolution spontanée, soudaine.
INSUFFISANCE — 1. {Caractère, état de ce qui ne suffit pas. Insuffisance des moyens} — (personnes) Ce candidat est d'une insuffisance flagrante. 2. Au pl. [a] déficience, [b] lacune [Chose]. Les insuffisances de son esprit. 3. Méd. État d'un organe, d'une glande qui ne fonctionne plus normalement. Insuffisance {organique}, mentale.
INSURBODINATION — Refus [action, fait de] de se soumettre. SE SOUMETTRE : Obéir, se conformer.
INSURRECTION — Le fait de s'insurger, révolte* (fig.). S'INSURGER : se soulever (contre l'autorité).
INTEMPÉRANCE — 1. [a] Vx Abus*, excès*. [b] Spécialt Liberté* [fait de] excessive dans l'expression. 362 2. Abus* [action, le fait de] des plaisirs de la table, des plaisirs sexuels.
INTRIGUE — 1. Vieilli Liaison* [Ce qui unit] amoureuse généralement clandestine et peu durable. 2. Mod. Ensemble de combinaisons [assemblage d’éléments] secrètes et compliquées visant à faire réussir ou manquer une affaire.
INTROVERSION — Psychol. Fait d'être tourné vers soi plutôt que vers les autres et le monde extérieur.
INVENTION — 1. Faculté, don d'inventer. 2. Action d'imaginer (un moyen) ; moyen inventé. 3. Chose imaginaire, inventée. 4. Arts Faculté de construire dans l'imaginaire — Construction de l'imagination. 5. [Péjoratif] Habileté, adresse, moyen ingénieux. INVENTER : Imaginer de façon arbitraire, sans respecter la vérité, la réalité.
IRASCIBILITÉ — Littér. Caractère irascible ; défaut [fait de] d'une personne irascible. IRASCIBLE : Prompt à s'irriter, à s'emporter.
IRRATIONNALITÉ — Caractère de ce qui est irrationnel ; l'irrationnel* [Ce qui]. IRRATIONNEL, ELLE : Qui n'est pas rationnel, qui n'est pas conforme à la raison ou du domaine de la raison.
IRRÉFLEXION — Manque [fait de] de réflexion. RÉFLEXION : Retour de la pensée sur elle-même en vue d'examiner plus à fond une idée, une situation, un problème.
IRRÉSOLUTION — État ou caractère d’une personne qui est irrésolue. IRRÉSOLU : Qui n'est pas résolu, qui a peine à se résoudre, à se déterminer.
IRRESPECT — Manque [fait de] de respect. [RESPECT : [a]. Mod. Sentiment qui porte à accorder à qqn une considération admirative, en raison de la valeur qu'on lui reconnaît, et à se conduire envers lui avec réserve et retenue. — Manquer de respect à qqn : être irrespectueux, irrévérencieux. [b]. Considération [jugement, opinion] pour une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas y porter atteinte, de ne pas l'enfreindre.]
IRRÉVÉRENCE — Vieilli ou littér. Manque [fait de] de révérence, de respect. @ Par ext. Rare Action, parole, marque d'irrévérence. RÉVÉRENCE : Littér. Grand respect mêlé de retenue et même de crainte.
IRRITATION — État d’une personne irritée. IRRITÉ, ÉE : Qui est en colère.
IRRRESPONSABILITÉ — Qualité [manière d’être] d'une personne irresponsable, absence [le fait de] de responsabilité (légale ou morale). @ Cour. Un sentiment d'irresponsabilité. IRRESPONSABLE : Qui se conduite sans esprit de responsabilité ; qui agit pour lui-même sans envisager les conséquences de ses actes.
IVRESSE — 1. [a] État d'une personne ivre (intoxication produite par l'alcool et causant des perturbations dans l'adaptation nerveuse et la coordination motrice). [b] Par anal. L'ivresse provoquée par la prise de cocaïne, d'opium. [c] Par ext. L'ivresse du combat, de l'action. 2. [a] État d'une personne transportée, vivement émue. [b] Absolt État d'euphorie, de ravissement*, d'exaltation*.
IVROGNERIE — Habitude [manière de se comporter] de s'enivrer ; comportement [manière de se comporter] de l'ivrogne.
J
JALOUSIE — 1. Vx Attachement [état affectif] vif et ombrageux. 2. Mod. [a] Sentiment [état affectif] hostile qu'on éprouve en voyant un autre jouir d'un avantage qu'on ne possède pas ou qu'on désirerait posséder exclusivement ; [b] inquiétude* [état affectif] qu'inspire la crainte de partager cet avantage ou de le perdre au profit d'autrui. 3. Sentiment [état affectif] douloureux que font naître, chez la personne qui l'éprouve, les exigences d'un amour inquiet, le désir de possession exclusive de la personne aimée, la crainte, le soupçon ou la certitude de son infidélité.
JOIE — 1. Émotion [état de conscience] agréable et profonde, sentiment [état affectif] exaltant ressenti par toute la conscience. 2. Une joie. Cette émotion [état de conscience] liée à une cause particulière. 3. Vx Plaisir des sens. — Fille de joie. EXALTANT, TE : Qui stimule les facultés sensibles, l'activité, l'énergie.
JUBILIATION — Joie* [état de conscience] vive, expansive, exubérante. EXUBÉRENT, TE : Qui se comporte ou se manifeste sans retenue.
L
LÂCHETÉ — 1. Vieilli ou littér. Manque [fait de] d'énergie, de fermeté, qui fait reculer devant l'effort et subir passivement les influences extérieures. 2. Cour. Manque [fait de] de bravoure, de courage (fermeté) devant le danger. @ Manque [fait de] de courage moral 363 , de franchise, de dignité, qui porte à l'hypocrisie, à la fausseté, à profiter de l'impunité. 3. Une, des lâchetés : action, manière d’agir d'un lâche. LÂCHE : 1. Vx ou littér. Qui manque d'énergie, de vigueur morale. 2. Qui manque de courage, recule devant le danger, s'abaisse devant la force, la puissance.
LACUNE — Interruption [Action de, état de] involontaire et fâcheuse dans un texte, un enchaînement de faits ou d'idées ; absence [fait de] d'un ou de plusieurs termes dans une série.
LAIDEUR — Caractère, état de ce qui est laid (au moral) 364 . LAI, LAIDE : Qui produit une impression désagréable en heurtant le sens esthétique, ou qui, simplement, s'écarte de l'idée que l'on a de la beauté.
LAISSER-ALLER — 1. Absence [le fait de] de contrainte dans les attitudes, les manières, le comportement. 2. Cour. et péjor. [a] Absence [le fait de] de soin. — [b] Négligence* [action, Fait et Attitude, état], [c] relâchement* (dans le comportement).
LANGUEUR — 1. Asthénie [fait de ; état de] due à une fatigue nerveuse, des chagrins. 2. Mod. Mélancolie [état] douce et rêveuse, tristesse [état affectif] vague 365 .
LARCIN — Littér. Petit vol commis furtivement et sans violence. @ Vieilli Objet volé.
LARME : 1. Goutte de liquide transparent et salé sécrété par les glandes lacrymales et qui s'écoule de l'oeil lors d'une sécrétion accrue, sous l'effet d'une irritation chimique ou physique ou d'une émotion. 2. Fig. (au plur.) Littér. [a] Affliction, [b] chagrin.
LASCIVITÉ — Littér. Caractère lascif. [LASCIF, VE : [a]. Vieilli Fortement enclin aux plaisirs amoureux. [b]. Qui est empreint d'une grande sensualité.]
LASSITUDE — 1. État d’une personne lasse 2. Abattement* [état mental] mêlé d'ennui, de dégoût, de découragement.
LÉGÈRETÉ — 1. [a] Défaut [fait de] d'une personne qui manque de profondeur, de constance dans ses opinions, qui agit de manière inconsidérée, imprudente. — [b] Caractère d'une personne qui ne prend pas les choses au sérieux. 2. [a] Caractère d'une personne inconstante en amour. — [b] Par ext. Liberté excessive (dans les moeurs, les propos). 3. Vx Une légèreté : faute [le fait de] commise [a] par étourderie* [ÉTOURDERIE : Acte d'étourdi [ÉTOURDI : Qui agit [a'] sans réflexion, [b'] ne porte pas attention à ce qu'il fait.]], [b] par défaut de réflexion.
LÉTHARGIE — 1. État Pathologique caractérisé par un sommeil profond et prolongé dans lequel les fonctions de la vie [[a] Fonctions intellectuelles, [b] autres.] semblent suspendues. 2. État d'abattement* profond.
LEURRE — Artifice* [Ce qui sert pour arriver à ses fins] qui sert à attirer qqn pour le tromper. @ Par ext. Mod. Ce qui abuse, trompe.
LIAISON 366 : Mod. Liaison amoureuse, et absolt une liaison : lien [Ce qui unit] entre deux amants. AMANT : 1. Personne qui aime d'amour et qui aimée. 2. Mod. Celui qui a des relations sexuelles amoureuses plus ou moins habituelles avec elle sans être son mari.
LIBÉRATION — Fig. Délivrance* [Action de ; résultat] d'une sujétion, d'un lien, d'un joug.
LIBERTÉ — 1. Au pl. Prendre des libertés : ne pas se gêner, se montrer d'une familiarité excessive. — Spcécialt Prendre des libertés avec une femme. 2 367 . Dans quelques expr. Liberté de : absence [fait de] de contrainte dans (la pensée, l'expression, l'allure, le comportement). 3 (1530) Possibilité, pouvoir d'agir sans contrainte.
LIBERTINAGE — 1. Vieilli Licence* [état de] de l'esprit en matière de foi, de discipline, de morale religieuse. 2. Mod. Inconduite* [manière de] du libertin ; licence* [fait de] plus ou moins raffinée dans les moeurs.
LICENCE — Liberté* [état de] d'action qui est laissée à quelqu'un ou qu'il se donne à lui-même. 1. [a] Vx Liberté. [b] Mod. Liberté que prend un écrivain avec les règles de la versification, de l'orthographe, de la syntaxe. 2. Vieilli. Liberté excessive. @ Désordre* [fait de], anarchie qu'entraîne l'absence de contraintes, de règles. 3. Dérèglement* [le fait de] dans les moeurs, dans la conduite. — Par ext. Caractère de ce qui est licencieux.
L'IRRATIONNEL 368 — Ce qui est inaccessible ou même contraire à la raison.
LUBIE — Idée, envie [ce qui porte à agir] capricieuse et parfois saugrenue, déraisonnable. CAPRICIEUX, SE : Qui a des caprices [détermination arbitraire, envie subite et passagère, fondée sur la fantaisie et l'humeur]. SAUGRENU, UE : Inattendu, bizarre et quelque peu ridicule.
LUBRICITÉ : — Penchant [aptitude] effréné ou irrésistible pour la luxure.
LUXURE — 1. Péché [acte] de la chaire, recherche, pratique des plaisirs sexuels. — Vx Concupiscence* [ce qui porte à agir] 2. Vx Action luxurieuse.
M
MACHIAVÉLISME — Péj. Attitude d'une personne qui [a] emploie la ruse, la mauvaise foi, [b] ne tient pas ses promesses, pour parvenir à ses fins.
MACHINATION (sens de loyal : fidélité aux engagements) — Ensemble de menées* [Ce qui sert pour arriver à ses fins] secrètes, plus ou moins déloyales.
MAL — I 369 . 1. Maladie* [le fait de et état]. — Vx Le haut mal : l'épilepsie. 2. [a] Souffrance* [le fait de], douleur* [état affectif] morale. — [b] Loc. Le mal du siècle : mélancolie* [état de] profonde, dégoût [fait de] de vivre, de la jeunesse romantique 370 . II. Le Mal. 1. Ce qui est contraire à la loi morale, à la vertu 371 , au bien. 2. [a] Absolt Le Mal : tout Ce qui est opposé au Bien, est l'objet de désapprobation ou de blâme. — [b] Relig. [a'] Le péché* [acte], [b'] la concupiscence* [ce qui porte à agir].
MALADIE — I. 1. Altération [le fait de] organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution, et comme entité définissable. Maladies mentales (psychoses, névroses). 2. La maladie : l'état des organismes malades ; l'ensemble des troubles* [Choses] pathologiques. II 372 Habitude [manière de], comportement anormal, excessif.
MALADRESSE — 1. Manque [fait de] d'habileté, de savoir-faire, de tact. 2. Par ext. Caractère de ce qui est maladroit. 3. Action maladroite.
MALAISE — Fig. Sentiment [état affectif] pénible et irraisonné dont on ne peut se défendre.
MALÉDICTION — 1. Littér. Paroles par lesquelles on souhaite du mal à qqn en appelant sur lui la colère de Dieu. 2. Condamnation [Action de] au malheur prononcée par Dieu ; état de qui en est victime. 3. Par ext. Malheur* [état, caractère de, Fait] auquel on semble voué par la destinée, par le sort.
MALENTENDU — Divergence [fait de] d'interprétation entre personnes qui croyaient se comprendre. INTERPRÉTATION : Action de donner une signification aux faits, aux choses, aux paroles.
MAL-ÊTRE — 1. État d’une personne qui ne se sent pas bien. 2. Mod. État d’une personne qui est mal dans la société, qui n'y trouve pas sa place.
MALFAISANCE — [a] Disposition [état d’esprit] à faire du mal à autrui. [b] Par ext. Action, influence [a'] mauvaise, [b'] nuisible.
MALHEUR — Le malheur : situation [caractère de], condition [état, situation, Fait] pénible, triste. 373
MALHONNÊTETÉ — Défaut d'honnêteté. 1. Vx Inconvenance*, indécence*. 2. Vx Impolitesse*. 3. Mod. Caractère d’une personne malhonnête. (sens mod.) @ Par ext. Malhonnêteté intellectuelle : emploi [action ou manière d’employer une Chose] de procédés malhonnêtes, déloyaux ; mauvaise foi. @ Acte malhonnête.
MALHONNÊTE : Mod. Qui manque à la probité, qui n'est pas honnête. HONNÊTE : I. Qui se conforme aux principes de la probité, du devoir, de la vertu. II. (XIIe) Qui se conforme aux bienséances, ou à certaines normes raisonnables.
MALICE — 1. Vx ou littér. Aptitude [fait de] et inclination [fait de] à faire le mal, à nuire par des voies détournées. 2 374 . Tournure d'esprit d'une personne qui prend plaisir à s'amuser aux dépens d'autrui. @ Parole, action pleine de malice. 3. Ensemble de moyens [Ce qui] secrets, de ruses, dont une personne dispose.
MALIGNITÉ — Caractère d’une, personne qui cherche à nuire à autrui de façon dissimulée et souvent mesquine.
MALTRAITANCE — Fait de maltraiter qqn, dans la famille, la société. MALTRAITER : 1. Traiter avec brutalité. 2. Traiter avec rigueur, inhumanité.
MALVEILLANCE — 1. [a] Mauvais vouloir [état d’esprit] (à l'égard de qqn) ; [b] tendance [ce qui porte à agir] à blâmer autrui, à lui vouloir du mal. 2. Intention [fait de] de nuire, acte criminel.
MANÈGE — Mod. Comportement [manière de se comporter] habile et trompeur pour arriver à ses fins d'une manière dissimulée.
MANIE (voir FOLIE) — 1. Vx Folie. — Mod. Psychiatr. Syndrome [le fait de ; choses] mental caractérisé par une exaltation euphorique, l'expansivité, l'incohérence des idées et de l'activité motrice. 2. (1628) Trouble* [état, Attitude] de l'esprit possédé par une idée fixe. 3. (1655) Goût excessif, déraisonnable (pour quelque objet ou action) 4. (v. 1750) Habitude [manière de] bizarre et tyrannique, souvent agaçante ou ridicule.
MANOEUVRE — Fig. Moyen [Ce qui sert pour arriver à ses fins], ensemble de moyens mis en oeuvre pour atteindre un but, généralement par ruse* et artifice*.
MANQUEMENT — Le fait de manquer à quelque devoir.
MARTYRE — Peine* [le fait de, état de conscience, état affectif] cruelle, grande souffrance* [le fait de, état de conscience, état affectif] (physique ou morale).
MAUVAISE FOI : Qualité d'une personne qui ne parle pas avec sincérité, n'agit pas ave une intention droite.
MÉCHANCETÉ — Mod. 1. Caractère, comportement [manière de] d'une personne méchante. — Par ext. Méchanceté d'un regard. 2. Une méchanceté : parole ou action par laquelle s'exerce la méchanceté. MÉCHANT, ANTE : 1. Qui fait délibérément du mal ou cherche à en faire, le plus souvent de façon ouverte et agressive. 2. Qui se conduit mal, qui est turbulent, en parlant d'un enfant.
MÉCONTENTEMENT — État d’esprit d’une personne mécontente ; sentiment [état affectif] pénible d'être frustré dans ses espérances, ses droits. MÉCONTENT, TE : Qui n'est pas content, pas satisfait.
MÉDISANCE — 1. Action de médire. 2. Une médisance : propos malveillant d'une personne qui médit. MÉDIRE : Dire (de qqn) le mal qu'on sait ou croit savoir sur son compte.
MÉFAIT — Action [a] mauvaise, [b] nuisible à autrui.
MÉGALOMANIE (voir FOLIE) — 1. Méd. Comportement [manière de se comporter] pathologique caractérisé [a] par le désir excessif de gloire, de puissance [b] ou par l'illusion qu'on les possède (délire, folie des grandeurs). 2. Cour. [a] [a']Ambition [ce qui porte à agir], [b']orgueil [faculté de juger ; exercice de cette faculté] démesuré ; [b]goût du colossal.
MÉLANCOLIE 1. Méd. Vx Bile noire, l'une des quatre humeurs, dont l'excès, selon la médecine ancienne, poussait à la tristesse. 2. Mod. État Pathologique caractérisé par une profonde tristesse, un pessimisme généralisé. 3. Cour. État [a] d'abattement*, [b] de tristesse* vague, accompagné de rêverie. 4. Littér. Une mélancolie : pensée, sentiment, Attitude qui manifeste un tel état [a] [b]. 5. Caractère de ce qui inspire un tel état [a] [b].
MENACE — Manifestation par laquelle on marque à qqn sa colère, avec l'intention de lui faire craindre le mal qu'on lui prépare.
MENÉES — Agissements* [ce qui sert pour arriver à ses fins] secrets et artificieux dans un dessein nuisible.
MENSONGE — 1. Assertion [Ce qui est proposé] sciemment contraire à la vérité, faite dans l'intention de tromper. 2. L'acte [action] de mentir, la pratique de l'artifice, de la fausseté. 3. Ce qui est trompeur, illusoire.
MÉPRIS — 1. Mépris de : fait de considérer comme indigne d'attention ; sentiment [jugement affectif] qui pousse à ne faire aucun cas (d'une chose). 2. Mépris de : sentiment [jugement affectif] par lequel on s'élève au-dessus de (ce qui est généralement apprécié). 3. Mépris (pour) : sentiment [jugement affectif] par lequel on considère qqn comme indigne d'estime, comme moralement condamnable. 4. Littér. Un, des mépris : manifestation [action ou manière de] de ce sentiment.
MÉPRISE — Erreur* [acte de l’esprit, état, Ce qui] d'une personne qui se méprend. SE MÉPRENDRE : Littér. Se tromper (en particulier en prenant une personne, une chose pour une autre).
MERVEILLE 375 — Vieilli Phénomène inexplicable, surnaturel.
MEURTRE — Action de tuer volontairement un être humain.
MIRACLE 376 — 1. Fait extraordinaire où l'on croit reconnaître une intervention divine bienveillante, auquel on confère une signification spirituelle. 2. Chose étonnante et admirable qui se produit contre toute attente. 3. Chose admirable dont la réalité semble extraordinaire. [EXTRAORDINAIRE : [a'] Qui n'est pas selon l'usage ordinaire, selon l'ordre commun. [b'] Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité.]
MIRAGE — Fig. Illusion*[aspect ; ce qu’on voit], apparence séduisante et trompeuse.
MISÈRE 377 — Vieilli ou littér. Sort digne de pitié ; malheur extrême.
MOLLESSE — Paresse* [fait de, manière de] physique, intellectuelle ; manque [fait de] de volonté.
MONOMANIE — Vieilli. Idée fixe, obsession*
MOQUERIE — 1. Action, habitude de se moquer. 2. Une, des moqueries : action, parole par laquelle on se moque. SE MOQUER DE QQN OU DE QQCH : Tourner en ridicule.
MORDANT — Fig. [a] Énergie [force (intensité ou pouvoir d’action) et fermeté dans l'action, qui rend capable de grands effets], vivacité dans l'attaque. [b] Oeuvre littéraire qui a du mordant, un ton vif et original qui saisit le lecteur.
MOROSITÉ — Littér. Caractère, humeur [état d’esprit] morose. MOROSE : Qui est d'humeur chagrine, que rien ne peut égayer.
MUFLERIE — Caractère, action, parole d'un mufle. MUFLE : Individu mal élevé, grossier et indélicat.
MYTHOMANIE — Forme [manière] de déséquilibre* psychique, caractérisé par une tendance à la fabulation*, au mensonge*, à la simulation.
N
NÉGLIGENCE — 1. Action, fait de négliger quelque chose ; Attitude, état d'une personne dont l'esprit ne s'applique pas à ce qu'elle fait ou devrait faire. @ Manque [fait de] de précautions, de prudence, de vigilance. 2. Une négligence : faute non intentionnelle, consistant à ne pas accomplir un acte qu'on aurait dû accomplir.
NERVOSITÉ — État d'excitation nerveuse passagère.
NEURASTHÉNIE — 1. Méd. Anc. Névrose* [état affectif, état psychique] caractérisée par une grande fatigabilité, des troubles psychiques (angoisse, insomnie), cardiovasculaires, digestifs, sexuels, endocriniens, et des douleurs diverses (céphalée, courbature...). 2. Vielli État durable d'abattement* accompagné de tristesse*.
NÉVROSE — Psychiatr. Affection [état affectif, état psychique] caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels (angoisse, phobies, obsessions, asthénie), dont le sujet est conscient mais ne peut se débarrasser, et qui n'altèrent pas l'intégrité de ses fonctions mentales.
NONCHALANCE — Caractère, manière d’agir d'une personne nonchalante ; manque [fait de] [a] d'ardeur, [b] de soin.
NONCHALOIR — Vieilli et littér. Nonchalance*.
NON-CONFORMISME — Attitude morale d'un non-conformiste. NON-CONFORMISTE : Personne qui ne se conforme pas aux usages établis, aux opinions reçues, qui fait preuve d'originalité.
NYPHOMANIE — Exagération pathologique des désirs [ce qui porte à agir] sexuels chez la femme ou chez certaines femelles.
O
OBCÈNITÉ — 1. Caractère de ce qui est obscène. 2. Parole, phrase, image obscène. OBSCÈNE : Qui blesse la délicatesse par des représentations ou des manifestations grossières de la sexualité.
OBNUBILATION — [a] Littér. Action d'obnubiler (l'esprit) ; état de l'esprit obnubilé. — [b] Méd. Ralentissement [fait de] des fonctions psychiques, accompagné d'engourdissement, d'une baisse de la vigilance, d'un manque de lucidité. OBNUBILER : Envelopper (les facultés mentales, les sentiments) comme d'un brouillard. @ Par ext. Obséder (qqn).
OBSESSION — 1. Vx État d’une personne qu'un démon obsède. 2. [a] Cour. Idée, image, Mot qui s'impose à l'esprit de façon répétée et incoercible. — [b] Psychol. Représentation, accompagnée d'états émotifs pénibles, qui tend à accaparer tout le champ de la conscience.
OFFENSE — 1. Parole ou action qui offense, qui blesse quelqu'un dans son honneur, dans sa dignité. 2. Péché* (qui offense Dieu). 3. Spécialt Outrage* [parole ou Fait] (envers un chef d'État).
OMBRAGE — 1. Sentiment [état affectif] de défiance*. — Spécialt Jalousie [état affectif], crainte d'être éclipsé, plongé dans l'ombre par qqn. Mod. Porter ombrage (à qqn), l'indisposer, lui causer l'inquiétude d'être éclipsé. Prendre ombrage (de qqch.) : éprouver de la jalousie, de l'inquiétude de qqch.
OPPROBRE — 1. Ce qui humilie, mortifie à l'extrême d'une manière éclatante et publique. 2. État [a] d'abjection*, [b] de déchéance* extrême.
ORDURE — 1. Littér. Souillure* [Action de, fait de] morale. 2. Propos, écrit, action vile, sale ou obscène. SALE : (Abstrait) 1. Vx Qui est impur, souillé. 2. Cour. Très désagréable.
ORGUEIL — Opinion [jugement de valeur : faculté de juger ; exercice de cette faculté] très avantageuse, le plus souvent exagérée qu'une personne a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui.
ORIGINALTÉ — 1. Caractère de ce qui est original, d'une personne originale. @ Spécialt : Étrangeté, excentricité, singularité. 2. Élément original. @ Action étrange, comportement [manière de se comporter] singulier d'un original. ORIGINAL, LE : Qui paraît dériver de rien d'antérieur, ne ressemble à rien d'autre, est unique, hors du commun.
OUBLI — 1 378 . Fait de ne pas effectuer (ce qu'on devait faire), de ne pas tenir compte (d'une. règle). @ Un oubli. 2. Fait de ne pas prendre en considération [jugement, opinion], par [a] indifférence [b] ou mépris.
OUTRAGE 379 — 1. Offense* ou injure* extrêmement grave (de parole ou de Fait). 2. [a] Par ext. Acte gravement contraire (à une règle, à un principe). [b] Dr. Discours, écrit ou publication obscène ou contraire aux bonnes moeurs.
OUTRECUIDANCE — 1. Confiance [faculté de connaître sa réalité, cette connaissance] excessive en soi-même, estime exagérée de soi. 2. Désinvolture* [Attitude, tenue, tournure] impertinente envers autrui.
P
PÂMOISON — Vieilli ou plaisant Fait de se pâmer ; état d'une personne qui se pâme. [SE PÂMER : [a]. Vieilli Perdre connaissance. [b]. Être comme paralysé par une émotion ou une sensation très agréable.]
PANIQUE — [a] Terreur extrême et soudaine, souvent collective, devant un danger réel ou seulement possible. [b] Méd. Crise d'angoisse* paroxystique.
PARANOÏA — Méd. 1. Vx Délire* [état d’une personne] systématisé avec conservation de la clarté de pensée, ou délire d'interprétation. 2. Mod. Troubles* [le fait de et Choses] caractériels (orgueil démesuré, méfiance, susceptibilité excessive, fausseté du jugement avec tendance aux interprétations) engendrant un délire et des réactions d'agressivité.
PARESSE — 1. Goût [fait de] pour l'oisiveté ; comportement [manière de se comporter] d'une personne qui évite et refuse l'effort. 2. Paresse intellectuelle, paresse d'esprit : absence [fait de] ou refus de l'effort, goût de la facilité.
PARJURE — [a] Faux serment [Action de], [b] violation* [Action de] de serment.
PARRICIDE — 1 Meurtre du père ou de la mère, ou (dr.) de tout autre ascendant légitime. 2. Meurtre commis contre la vie du souverain.
PARTIALITÉ : Attitude partiale ; état d'esprit d'une personne partiale. PARTIAL, IALE, IAUX : Qui prend parti pou ou contre qqn ou qqch, sans souci de justice ni de vérité, qui a du parti pris.
PASSADE — Cour. Liaison* [Ce qui unit] amoureuse de courte durée. @ Par ext. Attachement, goût passager.
PASSION — 1. Surtout pl. État affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie de l'esprit, par l'intensité de ses effets, ou par la permanence de leur action. 2. Spécialt L'amour [fait de], quand il apparaît comme un sentiment puissant et obsédant. Déclarer sa passion. Une folle passion. 3. Vive inclination [fait de] vers un objet que l'on poursuit, auquel on s'attache des toutes ses forces. 4. Affectivité [aptitude à, et ensemble des phénomènes de la vie affective] violente qui nuit au jugement (déchaîner les passions). @ Opinion [manière de penser, attitude de l’esprit] irraisonnée, affective et violente (céder aux passions politiques). 5. La passion : Ce qui, de la sensibilité, de l'enthousiasme de l'artiste, passe dans l'oeuvre. 6. Expression d'un état affectif d'une grande puissance (Parler avec passion).
PASSIVITÉ — Cour. État ou caractère de celui ou de ce qui est passif. PASSIF : Qui se contente de subir, ne fait preuve d'aucune activité, d'aucune initiative.
PÉCHÉ — Acte conscient par lequel on contrevient aux lois religieuses, aux volontés divines. @ Absolt Le péché : l'état où se trouve la personne qui a commis un péché mortel.
PEINE — 1. [pl] Souffrance* [le fait de, état de conscience, état affectif] morale. — Loc. Peine de coeur : chagrin* d'amour. 2. [sg] La peine : état psychologique fait d'un sentiment de tristesse* et de dépression* dont la cause est connue. — (choses) Une remarque qui fait de la peine. 380
PERFIDIE — Littér. 1. Une, des perfidies. Action, parole perfide. 2. La perfidie. Caractère perfide, défaut [fait de] des êtres perfides. PERFIDE : 1. Littér. Qui manque à sa parole, trahit celui qui lui faisait confiance. 2. (Choses) Littér. Dangereux, nuisible sans qu'il y paraisse.
PERPLEXITÉ — État d’une personne perplexe. PERPLEXE : Qui hésite, ne sait que penser, que faire dans une situation embarrassante.
PERVERSION — 1. Littér. Action de pervertir ; changement [fait de] en mal. Perversion des moeurs. Perversion du goût artistique. 2. [a] Psychol. Déviation* [fait de] des tendances, des instincts, due à des troubles psychiques. [b] Cour. Perversion sexuelle : tout comportement qui tend à chercher habituellement la satisfaction sexuelle autrement que par l'acte sexuel « normal », défini comme accouplement hétérosexuel entre partenaires d’âges sensiblement équivalents. PERVERTIR : Faire changer en mal, rendre mauvais.
PERVERSITÉ — 1. [a] Goût [fait de] pour le mal, recherche du mal [MAL : [a']. Ce qui donne de la peine, du malheur ; ce qui est mauvais, nuisible, pénible. [b']. Ce qui est contraire à la loi morale]. [b] Spécialt Caractère d’une personne qui cherche à nuire. 2. Psychol. Tendance [ce qui porte à agir] pathologique à accomplir des actes immoraux, agressifs, malveillance systématique.
PEUR — 1. La peur. (Sens fort) Phénomène psychologique à caractère affectif marqué, qui accompagne la prise de conscience d'un danger réel ou imaginé, d'une menace. 2. Une peur (ou la peur) (et adj.) : l'émotion* [état de conscience] de peur qui saisit qqn dans une occasion précise. 3. (Sens faible). La, une peur de (suivi d'un nom, d'un infinitif) : appréhension* [action, état affectif] ; souci [état d’esprit], désir d'éviter une chose considérée comme désagréable.
PHOBIE — 1. Psychol. Crainte* [état] excessive, maladive et irraisonnée de certains objets, actes, situations ou idées. 2. Cour. [a] Peur* [Ce qui, et état] [b] ou aversion* [état] instinctive.
PIÈGE — Fig. [a] Artifice* [Ce qui sert pour arriver à ses fins] qu'on emploie pour mettre qqn dans une situation périlleuse ou désavantageuse ; [b] danger [Ce qui] caché où l'on risque de tomber par ignorance ou par imprudence.
PIPERIE — Tromperie 381 .
PLAINTE — Expression vocale de la douleur (par des paroles ou des cris, des gémissements). @ Fig. Chant, cri ou son qui évoque la plainte ou que l'on compare à une plainte.
PLEUR — Plur., vieilli ou littér. [a] Fait de pleurer ; [b] cris, plaintes dus à une vive douleur.
POLISSONNERIE — Vieilli Acte ou propos plus ou moins licencieux. LICENCIEUX : Vieilli ou littér. Qui manque de pudeur, de décence.
PRÉCIPITATION — Hâte excessive apportée à une action. HÂTE : Grande promptitude [manière d’agir] (dans l'exécution d'un travail, etc.).
PRÉJUDICE — Perte d'un bien, d'un avantage par le fait d'autrui ; acte ou événement nuisible aux intérêts de qqn et le plus souvent contraire au droit.
PRÉOCCUPATION — 1. Souci* [état de l’esprit] , inquiétude* [état affectif] qui occupe l'esprit. 2. Vx Idée fixe.
PRÉSOMPTION — Opinion [jugement de valeur : faculté de juger ; exercice de cette faculté] trop avantageuse que l'on a de soi-même.
PRÉVENTION — [a] [a'] Opinion [manière de penser, ou Attitude de l’esprit, ou assertion], [b'] sentiment [état affectif] irraisonné [a''] d'attirance [b''] ou de répulsion antérieur à tout examen. [b] Spécialt Disposition [état d’esprit] d'esprit hostile.
PRODIGE 382 — 1. Événement extraordinaire, de caractère magique ou surnaturel. @ Signe divin annonçant un événement important, une catastrophe. 2. Acte, action extraordinaire. — Un, des prodiges de, se dit pour marquer le degré extrême d'une qualité, d'un défaut.
PROFANATION — 1. Action de profaner (les choses sacrées, les lieux saints). 2. Fig. Mauvais usage [le fait de] ou irrespect des choses précieuses, irremplaçables. PROFANER : 1. Traiter sans respect, avec mépris (une chose sacrée, un objet, un lieu de culte). 2. Fig. Faire un usage indigne, mauvais de (quelque chose) en violent le respect qui est dû.
PROSTRATION : [a] Méd. Abattement* [état mental] extrême, observé dans certaines maladies aiguës. [ABATTEMENT : [a']. Grande diminution des forces physiques. [b'] [a''] Dépression* morale, [b''] désespoir* calme.] [b] Cour. État d'abattement, de faiblesse et d'inactivité. ABATTEMENT : Grande diminution des forces physiques. FAIBLESSE : Manque de force, de vigueur physique. INACTIVITÉ : Manque d'activité.
PSYCHOSE — Méd. Maladie* [le fait de] mentale affectant de manière essentielle le comportement, et dont le malade ne reconnaît pas le caractère morbide (à la différence des névroses).
Q
QUIPROQUO — Méprise* [acte de l’esprit, état, Ce qui] qui fait qu'on prend une personne ou une chose pour une autre ; situation qui en résulte.
R
RAGE — 1. État, mouvement de colère*, de dépit extrêmement violent, qui rend agressif. 2. Envie violente, besoin passionné. 383
RANCOEUR — [a] Ressentiment* [le fait de] tenace, [b] amertume* [état affectif] que l'on garde après une désillusion, une injustice, etc.
RAPTUS — Psychiatr. Impulsion [Ce qui] violente et soudaine pouvant conduire un sujet délirant à commettre un acte grave (homicide, suicide, mutilation).
RAVISSEMENT — Émotion [état de conscience] éprouvée par une personne transportée de joie et dans une sorte d'extase.
RÉBELION — Action de se rebeller ; acte de rebelle. SE REBELLER : Faire acte de rebelle en se révoltant. REBELLE : Littér. Qui ne reconnaît pas l'autorité de certaines personnes ou de certains principes.
RÉCIT — Relation orale ou écrite (de faits vrais ou imaginaires).
REFUITE — Excuse, échappatoire. 384
REGRET — 1. Mécontentement ou chagrin (d'avoir fait ou de n'avoir pas fait, dans le passé). 2. Par ext. Déplaisir causé par une réalité qui contrarie une attente, un désir, un souhait.
RELÂCHEMENT — Fig. Diminution [Action de ; son résultat] d'activité, d'effort. Relâchement de la discipline. Relâchement de la morale. Relâchement des moeurs.
REMORDS — Sentiment douloureux, angoisse accompagnée de honte, que cause la conscience d'avoir mal agi. @ Remords d'une faute, d'un crime.
REPENTIR — 1. Vif regret d'une faute accompagné d'un désir d'expiation, de réparation. 2. Regret (d'une chose).
RÉPUGNANCE — 1. Vive sensation [état psychologique] d'écoeurement, mouvement de recul que provoque une chose très sale ou qu'on ne peut supporter. @ Vif sentiment [état affectif] de mépris, de dégoût qui fait qu'on évite (qqn, qqch.). 2. Hésitation* [fait de], manque [fait de] d'enthousiasme à l'égard d'une action ou d'une entreprise ; impossibilité [fait de] ou difficulté psychologique de faire qqch.
RÉPULSION — Cour. Répugnance* [état affectif, état psychologique] physique ou morale à l'égard d'une chose ou d'un être qu'on repousse.
RESSENTIMENT (DUBOIS) — Sentiment de douleur. 385
RESSENTIMENT — Le fait de se souvenir avec animosité* des maux, des torts qu'on a subis (comme si on les « sentait » encore). Éprouver du ressentiment d'une injure. Ressentiment légitime envers qqn.
RETS : Fig. et littér. Embûche, piège.
RÊVE — Construction [Action de, Ce qui est] de l'imagination à l'état de veille, pensée qui cherche à échapper aux contraintes du réel. @ Construction [Action de, Ce qui est] imaginaire destinée à satisfaire un besoin, un désir, à refuser une réalité pénible (dite en psychanalyse rêve diurne). Rêves irréalisables, fous. — Loc. De (mes, ses...) rêves. La femme de mes rêves, la femme idéale. — De rêve : irréel, fantomatique. @ Le rêve : l'imagination [faculté de l’esprit] créatrice, la faculté de former des représentations imaginaires.
RÊVERIE — Mod. Activité [phénomène] mentale consciente, qui n'est pas dirigée par l'attention, mais se soumet à des causes subjectives et affectives.
RÊVERIE — 1. Délire, folie. 2. Idée vaine et chimérique. 3. Invention due à l'imagination, pensée. 386
RÉVOLTE 387 — Attitude de refus et d'hostilité devant une autorité, une contrainte. — Esprit de révolte.
RIGUEUR — 1. Sévérité, dureté [fait de, caractère] extrême. — Loc. Tenir rigueur à qqn, ne pas lui pardonner, lui garder rancune. @ La rigueur du froid hivernal. 2. Au pl. Vx ou littér. Acte de sévérité, de cruauté. — Les rigueurs du sort. Spécialt Intempéries.
ROSSERIE — Parole ou action rosse. ROSSE : Méchant, mordant et généralement injuste.
ROUERIE — Action pleine [a] de ruse*, [b] de dissimulation*. [a suite] Finesse et habileté sans scrupule.
RUDESSE — Caractère de ce qui est rude. 1. Vieilli Caractère primitif. 2. Caractère d'une personne brusque et dure. RUDE : (Personnes) Mal dégrossi, primitif et qui donne une impression de force naturelle.
RUSE — 1. Cour. Une, des ruses. Moyen [Ce qui sert pour arriver à ses fins], procédé habile qu'on emploie pour abuser, tromper. 2. La ruse. Art [Ce qui sert pour arriver à ses fins] de dissimuler, de tromper ; emploi habituel des ruses.
RUSTICITÉ — Manières rustiques, manque [fait de] de raffinement, d'éducation. RUSTIQUE : Littér. Très simple et peu raffiné.
S
SACRIFICE — Offrande rituelle à la divinité, caractérisée par la destruction (immolation réelle ou symbolique d'une victime, holocauste) ou l'abandon volontaire (oblation des prémices) de la chose offerte. Sacrifices humains.
SACRILÈGE — 1. Profanation du sacré (1., 1°), acte d'irrévérence grave envers [a] les objets, les lieux, [b] les personnes revêtues d'un caractère sacré. 2. Attentat contre ce qui est sacré (1., 2°), particulièrement respectable.
SADISME — 1. Psychiatr. Perversion* [Action de, fait de] sexuelle par laquelle une personne ne peut atteindre l'orgasme qu'en faisant souffrir (physiquement ou moralement l'objet de ses désirs). 2. Cour. [a] Goût [fait de] pervers de faire souffrir, [b] délectation [état affectif] dans la souffrance d'autrui.
SALETÉ (Chose) — Fig. Une, des saletés. [a] Chose immorale, indélicate, grossière, méprisable. [b] Spécialt Propos, image obscène.
SANGLOT — Poét. Expression spontanée, sincère de la douleur.
SANS-GÊNE — Attitude d'une personne qui ne se gêne pas pour les autres.
SATYRIASIS — Didact. Exagération morbide des désirs sexuels chez l'homme.
SAUVAGERIE — 1. Caractère, humeur sauvage (qui fuit toute relation avec les hommes). 2. Caractère sauvage (qui a qqc. d'inhumain, marque un retour aux instincts primitifs).
SCHIZOPHRÉNIE — Psychiatr. Psychose* [le fait de] caractérisée par une désagrégation psychique (ambivalence des pensées, des sentiments, conduite paradoxale), la perte du contact avec la réalité, le repli sur soi.
SÉCHERESSE — Fig. Dureté*, froideur*, insensibilité*.
SENSATION — Cour. État psychologique à forte composante affective (distinct du sentiment par son caractère immédiat, et par un caractère physiologique plus marqué).
SÉVICES — Mauvais traitements* [manière de se comporter, actes] corporels exercés sur qqn qu'on a sous son autorité, sous sa garde.
SINGULARITÉ — 1. Littér. Caractère rare et exceptionnel de ce qui se distingue (en bien ou en mal). 2. Cour. Une singularité : action, chose singulière. — Fait, trait singulier.
SOMNOLENCE — Fig. [a] Inaction* [fait de, état d’une personne], [b] mollesse* [fait de, manière de].
SONGE — 1. Vx ou littér. Rêve. 2. Vieilli ou littér. Rêve, construction de l'imagination à l'état de veille.
SONGERIE — Rêverie* [phénomène psychologique].
SOTTISE — 1. Défaut du sot ; manque [fait de] [a] d'intelligence et} de jugement. 2. [a] Manifestation [action] de ce défaut, parole ou action qui dénote peu d'intelligence. [b] Spécialt Maladresse, acte de désobéissance d'enfant.
SOUCI — État de l’esprit qui est absorbé par un objet et que cette préoccupation inquiète ou trouble jusqu'à la souffrance* morale.
SOUFFLET — 1. Vx ou littér. (sens pr.) Coup du plat ou du revers de la main appliqué sur la joue. 2. Mod., fig. et littér. Affront, outrage.
SOUFFRANCE — Cour. Le fait de souffrir. — Douleur* [état de conscience], accès* [état affectif] de douleur physique ou morale. SOUFFRIR : Éprouver une souffrance, des douleurs physiques ou morales.
SOUILLURE — Fig. et littér. Avilissement* [Action de], corruption* [fait de], flétrissure* [fait de].
SOUPIR — [a] Inspiration ou respiration plus ou moins bruyante, qui exprime ou manifeste une émotion. [b] Vieilli ou littér. Plainte, expression douloureuse de l'amour. — Expression poétique de la souffrance, plainte lyrique.
SOURNOISERIE — Caractère, comportement d'une personne sournoise. SOURNOIX, OISE : Qui dissimule ses sentiments réels, souvent dans une intention malveillante.
SPECTRE — Apparition effrayante d'un mort. Fig. Ce qui menace.
SPLEEN — Littér. Mélancolie* [état] sans cause apparente, caractérisée par le dégoût* de toute chose.
STRATAGÈME — Ruse habile, bien combinée.
STUPÉFACTION — État d’une personne stupéfaite. STUPÉFAIT, TE : Étonné au point de ne pouvoir agir ou réagir.
STUPEUR — 1. Méd. État d'inertie et d'insensibilité profondes lié à un engourdissement général. @ Psychiatr. Cet état, traduit par l'immobilité du visage et le mutisme. 2. Étonnement* [état de conscience] profond.
STUPIDITÉ — 1. Nature ou caractère d’une personne stupide. — (Choses). 2. Une, des stupidités : action ou parole stupide. [STUPIDE : Cour. Qui est atteint d'une sorte d'inertie mentale 388 ; qui a peu [a] d'intelligence [b] ou de sensibilité.]
SUPERCHERIE — Tromperie qui implique généralement la substitution du faux à l'authentique (en matière d'intérêt, de droit, de commerce, d'art).
SUPPLICE 389 — 1. Souffrances infligées par les Dieux, par Dieu, en punition des fautes humaines. 2. Souffrance* [le fait de, état de conscience, état affectif] très vive (douleur physique ou, plus souvent, souffrance morale). — Être au supplice : souffrir beaucoup ; fig. être dans une situation très pénible (inquiétude, agacement, impatience, colère réprimée, gêne, timidité).
SUREXCITATION — État [a] d'excitation*, [b] de nervosité* extrême.
SURPRISE 390 — 1. Vx Action par laquelle on prend ou l'on est pris à l'improviste. 2. Cour. État d’une personne surprise, émotion* [état de conscience] provoquée par qqch. d'inattendu. SURPRENDRE : Frapper l'esprit (de qqn) en se présentant sans être attendu ou en étant autre que ce qu'on attendait.
T
TACHE — Fig. [a] Souillure morale. — [b] (1560) Chose impure, contraire à la religion.
TÉMÉRITÉ — Disposition [état d’esprit] à oser, à entreprendre sans réflexion ou sans prudence.
TERREUR — Peur* [état de conscience] extrême qui bouleverse, paralyse. @ Au pl. Alarme* [état affectif]. @ Par ext. Vive angoisse* [état affectif]. — Terreurs nocturnes : crises [action ou manière de] d'angoisse chez l'enfant, entraînant le réveil, mais ne laissant aucun souvenir.
TORPEUR — Ralentissement [fait de] de l'activité psychique.
TORTURE — Souffrance* [le fait de, état de conscience, affectif] physique ou morale intolérable. — Par ext. « Ce lui était une torture de travailler. » (R. Rolland).
TOUR — Action ou moyen d'action qui suppose de l'adresse, de l'habilité, de la malice, de la ruse. @ Faire, jouer (un, des...) tours : agir au détriment de qqn.
TOURMENT — Littér. Très grande douleur physique, vive souffrance* [le fait de, état de conscience, état affectif] morale.
TRAC — Vieilli Peur* [état de conscience], frousse*. @ Mod. Peur* [état de conscience] ou angoisse* [état affectif] irraisonnée que l'on ressent avant d'affronter le public, de subir une épreuve, d'exécuter une résolution, et que l'action dissipe généralement.
TRAHISON — 1. Action de trahir, de manquer au devoir de fidélité. 2. Grave infidélité* [fait de, acte] en amour. TRAHIR : Cesser d'être fidèle à (qqn auquel on est lié par une parole donnée ou par solidarité).
TRAIT 391 — [a] (XVIIe) Acte ou parole qui manifeste un esprit médisant ou piquant. [b] Expression heureuse et spirituelle dans la conversation ou dans le style. [c] Mus. Passage brillant composé d'une suite de notes rapides.
TRAITEMENT (MAUVAIS) — Coups, sévices* [manière de se comporter, actes].
TRAITRISE — Caractère, comportement de traître. @ Acte de traître, coup fourré. TRAÎTRE : Personne qui trahit, se rend coupable d'une trahison.
TRANSE — Inquiétude* [état affectif] ou appréhension* [action, état affectif] extrêmement vive.
TRANSGRESSION — Action de transgresser. [TRANSGRESSER : Passer par-dessus ([a] un ordre, [b] une obligation, [c] une loi)].
TRANSPORT — Fig. Littér. 1. [a] Vive émotion* [état de conscience]}, [b] sentiment passionné (qui émeut, entraîne) ; état de la personne qui l'éprouve. Transports de colère. Transports amoureux : ivresse sentimentale ou sensuelle. 2. Vx ou littér. Manifestation [action ou manière de] de passion. Embrasser qqn avec transport.
TRAQUENARD — Cour. Piège* [PIÈGE : Fig. [a] Artifice* [Ce qui sert pour arriver à ses fins] qu'on emploie pour mettre qqn dans une situation périlleuse ou désavantageuse ; [b] danger [Ce qui] caché où l'on risque de tomber par ignorance ou par imprudence.]
TRAVAIL 392 — Vx État d'une personne qui souffre, qui est tourmentée ; activité pénible.
TRISTESSE 393 — 1. État affectif pénible, calme et durable ; envahissement [action, et son résultat] de la conscience par [a] une douleur, [b] une insatisfaction, [c] ou par un malaise dont on ne démêle pas la cause, et qui empêche de se réjouir du reste. Des accès de tristesse. Tristesse maladive. — Air [ce qu’on voit d’une personne] triste d'une personne (attitude abandonnée, traits affaissés, regard sans éclat). 2. Moment [lieu] où l'on est dans cet état ; {cause de tristesse}. 3 Caractère de ce qui exprime cet état.
TRIVIALITÉ — Mod. et cour. Caractère de ce qui est [a] grossier, [b] vulgaire, [c] choquant. @ Par ext. Parole, plaisanterie vulgaire et grossière. [GROSSIER, IÈRE : Cour. [a'] Qui offense la pudeur, [b'] qui est contraire aux bienséances. VULGAIRE : Cour. péj [a'] Qui est ordinaire, sans intérêt particulier, sans élévation morale. [b'] Qui, par manque de distinction ou de délicatesse, est considéré comme propre aux couches les plus basses de la société. CHOQUANT : [a'] Qui heurte la délicatesse, [b'] la bienséance.]
TROMPERIE — 1. Fait d'induire volontairement en erreur ; moyen [Ce qui sert pour arriver à ses fins] utilisé dans cette intention (paroles, actes) ; comportement [manière de se comporter] de la personne qui trompe, ou cherche à tromper 2. Vieilli Fausse apparence [manière dont une Chose ou un être se présente] ; illusion* qu'elle détermine. TROMPER : Induire (qqn) en erreur quant aux faits ou quant à ses intentions, en usant de mensonge, de dissimulation, de ruse.
TROUBLE 394 — I. Abstrait. 1. Litt. [a] Perte de la lucidité, [b] état anormal d'agitation. 2. Cour. État affectif pénible, fait d'angoisse et d'une activité mentale excessive, incontrôlée. @ État, Attitude d’une personne qui manifeste son trouble (rougeurs, tremblements, altération de la voie). 3. [a] Émotion* [état psychologique] tendre ; [b] désir 395 [ce qui porte à agir] amoureux. II. Science (souvent pl.). Modification [le fait de] pathologique des activités de l'organisme ou du comportement (physique ou mental) 396 de l'être vivant. — [Choses] Troubles mentaux, psychique. Troubles de la personnalité. Troubles de la parole.
TURPITUDE — Littér. ou iron. 1. Caractère de bassesse*, d'indignité. 2. Action, parole, idée basse, honteuse. HONTEUX : Qui cause de la honte, du déshonneur ; qui suscite un sentiment de honte.
TYRANNIE 397 — 1. Gouvernement absolu et oppressif du tyran considéré surtout dans ce qu'il a d'injuste, d'arbitraire, de cruel. 2. Littér. Autorité oppressive, abus de pouvoir. OPPRIMER : 1. Soumettre à une autorité excessive et injuste, persécuter par des mesures de violence. 2. Empêcher de s'exprimer, de se manifester.
U
UTOPIE — Cour. Idéal [ce qu'on se représente], vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité.
V
VANITÉ — Défaut [fait de] d'une personne vaine, satisfaite d'elle-même et étalant cette satisfaction. VAIN, VAINE : Littér. Fier de soi sans avoir de bonnes raisons de l'être ; qui veut se faire admirer pour des choses frivoles.
VÉHÉMENCE — Littér. Force [intensité ou pouvoir d’action] impétueuse (des sentiments ou de leur expression).
VENIN : Métaph. ou fig. Haine, méchanceté ; discours dangereux.
VERTIGE — Égarement* [Action de et état] (d'une personne placée dans une situation qu'elle ne maîtrise pas). "Le vertige qui le prend [le répétiteur] à se voir seul, adossé au mur [...] en face de quarante gamins." (Larbaud). Le vertige de la gloire, que donne la gloire. @ Le vertige de... : la tentation de ...
VÉSANIE — Aliénation* [fait de, Chose] ; folie* [état, fait de, Chose] (au sens large).
VEULERIE — État d’une personne veule. [VEUL, LE : Qui n'a [a] aucune énergie, [b] aucune volonté.]
VICE — 1. Vieilli Le vice : disposition [Ce qui] habituelle au mal ; conduite [manière de] qui en résulte. @ Spécialt Dérèglement* [le fait de] dans la conduite (jeu, drogue, vie sexuelle déviante par rapport à la morale sociale). 2. [a] Vieilli Un vice : mauvais penchant [fait de], défaut* [fait de] grave que réprouve la morale, la religion. [b] Spécialt Vieilli Pratique [manière de], goûts [fait de] sexuels réprouvés par la société. 3. Vx ou litt. [a] Défaut* [Ce qui] habituel, mauvaise habitude [manière de] qu'on ne peut réprimer. [b] Habitude [manière de] morbide qui donne du plaisir.
VILÉNIE — 1. Littér. Action vile et basse. 2. Caractère vil.
VIOLATION — Action de [a] violer (un engagement, un droit), [b] de profaner une chose sacrée (ou protégée par la loi).
VIOLENCE — 1. La violence : force [énergie physique] brutale pour soumettre qqn. 2. Une violence : acte par lequel s'exerce cette force. 3. Disposition [état d’esprit] naturelle à l'expression brutale des sentiments ; cette expression.
VISION — 1. Représentation [le fait de rendre sensible] imaginaire. 2. [a] Par ext. et vx. Idée folle, extravagante. Voir folie — [b] Mod. fam. Avoir des visions : déraisonner. EXTRAVAGANT, TE : Mod. Qui sort des limites du bon sens ; qui est à la fois extraordinaire et déraisonnable. EXTRAORDINAIRE : Cour. Qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration par sa rareté, sa singularité. DÉRAISONNER : Tenir des propos dépourvus de raison, de bon sens.
VIVACITÉ — Caractère vif, emporté. — Au pl. Vieilli Mouvement [état psychologique] d'humeur. VIF : Qui a de la vie. Par euphém. Qui s'emporte facilement. EMPORTÉ, ÉE : Qui est prompt aux mouvements de colère.
VOL — Le fait de s'emparer du bien d'autrui, par la force ou à son insu ; action qui consiste à soustraire frauduleusement le bien d'autrui. FRAUDULEUSEMENT : Avec intention frauduleuse, en fraude*.
VULGARITÉ — Péj. et cour. Caractère vulgaire, absence totale de distinction et de délicatesse. @ Une, des vulgarités. Manière d'agir, de parler. [VULGAIRE : Cour. péj [a] Qui est ordinaire, sans intérêt particulier, sans élévation morale. [b] Qui, par manque de distinction ou de délicatesse, est considéré comme propre aux couches les plus basses de la société.]
Z
ZÈLE — 1. Littér. ou vieilli Vive ardeur* à servir la cause de Dieu et de la religion. 2. Cour. Vive ardeur* à servir une personne ou une cause à laquelle on est sincèrement dévoué.
Légende
Les mots venant compléter une définition et permettant de distinguer des acceptions, comme transgresser, sont donnés à la suite entre « [ ] » et dans un même corps : TRANSGRESSION — Action de transgresser. [TRANSGRESSER : Passer par-dessus ([a] un ordre, [b] une obligation, [c] une loi)].
Les mots venant compléter une définition, comme exubérent, sont donnés à la fin dans un corps plus petit : JUBILIATION — Joie* [état de conscience] vive, expansive, exubérante. EXUBÉRENT, TE : Qui se comporte ou se manifeste sans retenue.
Les « * » marquent les mots qui font partie du champ générique et qui sont donc définis : VÉSANIE — Aliénation* [fait de, Chose] ; folie* [état, fait de, Chose] (au sens large).
@ : Introduit une nuance de sens dans la définition d’un mot.
{…} : Parenthèses encadrant un sens exclu de la définition.
[…] : Parenthèses encadrant un sens rajouté en complément à la définition.
Les notes de cette annexe renvoient à la première partie, chapitre « 4.1— Constitution du champ générique englobant folie et déraison ».
Toutes les définitions, sauf indication contraire, sont tirées du Nouveau petit Robert (Rey-Debove dir., Rey dir., 2003). Nous complétons parfois ces définitions par celles du Dictionnaire du français classique : Le XVIIe siècle (Dubois, Lagane, Lerond, 1992).
La faiblesse est au niveau de l'état dépressif, de l'indifférence ; elle remplace la mollesse. Il s'agit d'une des causes de l'apathie.
L'anxiété, comme « État d'inquiétude extrême causé par l'appréhension d'un événement », ne fait pas partie de l'apathie, mais de la peur.
Nous n'avons pas retenu « Acte, chose abominable. » car il s'agit d'une cause.
Nous distinguons les émotions qui dépendent du point de vue moral et les impulsions qui dépendent du point de vue médical.
En mal : « de façon contraire à un modèle idéal ».
Pourrait être aussi mis avec crainte. Mais il y a primauté de la base, ici malaise.
Mollesse doit ici être remplacé par faiblesse, « manque de force morale, d'énergie ». La mollesse, l’indifférence, l’état dépressif sont des causes morales.
Nous n'avons pas retenu « Manifestation d'un être invisible qui se montre tout à coup sous une forme visible. @ Vision de cette forme. »
Le Dictionnaire du français classique : Le XVIIe siècle donne comme sens « Acte commis au mépris des lois, de l'autorité établie. »
Le « et » implique l'association des sèmes [intelligence] et [jugement] dans les deux sémèmes /bêtise1/ et /bêtise2/.
Il faudra surtout se référer aux utilisations en III. Il s'agit ici de la notion générale.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Le sens du mot au XVIIe siècle — « Zèle, empressement. » — est du côté du [manquement à la morale] ; aujourd’hui — « Caractère animé des sentiments. » — ce sens est du côté du [manquement à la raison].
Le sens du mot est plus fort au XVIIe siècle : connotation négative de « la passion et de la colère » qu'on ne retrouve pas aujourd'hui. La connotation méliorative se retrouve aussi bien au XVIIe siècle avec le « zèle» qu'aujourd’hui avec le « caractère animé des sentiments ».
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dictionnaire du français classique : Le XVIIe siècle, pour les sens 2, 3, et 4.
Nous n'avons pas retenu « Action subite et hasardeuse. Coup de chance. »
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Il faut prendre ici débauche sur le « plan de la morale» avec déréglé dans le sens de « qui est en dehors de la règle ». D'un autre côté débauche peut s'entendre sur le « plan moral » avec déréglé dans le sens de « qui est hors de l'équilibre (intellectuel, moral, etc.) », (voir 3-222-2).
On retient à ce niveau déchéance au sens d'« état inférieur » jugé comme négatif et donc contraire à la morale, donc blâmable au sens de « qui mérite un jugement moral défavorable », ou insensé au sens de « contraire au bon sens et à la raison » (voir aussi errement : « manière d'agir blâmable, insensée »).
Mais l'idée de honte contenue dans déchéance (sens [b] de déchoir) fait partie de « l'expression des sentiments dans leur opposition à la raison » (2-22-222).
Opposée à imperfection physique. Le vice est du côté de la morale et le défaut du côté de la raison : de là le fait sans doute que le deuxième est moins grave que le premier.
Nous ne tenons pas compte du physique.
Écart est lié au non respect des règles morales et excès à l'usage mauvais, excessif de ces règles.
Déportement traduit le « manquement à la morale» sous ses deux formes : manquement par « non respect» (« écart ») et manquement par « usage mauvais, excessif... » des désirs (« excès »). L'on a vu cependant que le terme excès s'appliquait aussi au manquement à la raison par usage mauvais, excessif...des sentiments. Il semble cependant que déportement ne puisse aussi qualifier cet excès des sentiments, quand dans cet exemple : « les femmes que leurs passions et leurs sentiments ont rendues illustres : Médée, Didon, Phèdre » (Larbaud), le terme renvoie plus à leurs écarts de conduite punis par la morale qu'à leurs passions excessives.
Moral est à prendre ici, dans les deux expressions, au sens de « qui concerne les moeurs, les habitudes et surtout les règles de conduite admises et pratiquées dans une société ». Il rapatrie dans le cadre du « manquement à la morale » ce qui entrerait normalement dans celui du « manquement à la raison » : le « sens moral » avec le « non respect du bon sens » et la « sensibilité morale » avec « l'usage mauvais excessif des sentiments ».
Ainsi, le « sens moral » est le « discernement du bien et du mal » mettant en jeu l'esprit, alors que la « sensibilité morale » est la « propriété de l'être humain sensible (capable de sentiment ou état affectif complexe assez stable et durable) distinguée de l'intelligence et de la volonté » et permettant d'adopter les usages conformes aux moeurs. Il s'agit donc ici de distinguer d'un côté l'intelligence et de l'autre le sentiment dans la pratique des règles sociales: cela correspond à la distinction que nous faisons entre « non respect » et « usage mauvais, excessif, injuste... » des règles sociales. Il nous paraîtrait cependant plus juste de parler d'inclination dans le sens de « mouvement affectif, spontané vers un objet ou une fin » plutôt que de sentiment, terme que nous voudrions réserver pour « usage mauvais, excessif, injuste » dans le cadre du « manquement à la raison ». Ainsi l'inclination serait de l'ordre de la morale, et le sentiment de l'ordre de la raison, du raisonnable, du bon sens et de la mesure.
Si écart renvoie au non respect des règles morales, mesure renvoie lui à l'usage mauvais, excessif, injuste des règles morales.
Il s'agit ici de tromper dans ses illusions, de « ne pas répondre à, être inférieur (ce qu'on attend, ce qu'on souhaite) ». La désillusion est le pendant moral du désappointement (voir 3-2222-2).
Comme pour dérèglement, « non respect des règles » renvoie à « non respect », et « conduite déréglée" à « usage mauvais, excessif... » Ainsi dérèglement se rapprocherait ici de la définition de déréglée : « qui est hors de la règle, de l'équilibre ». Débauche signifie d'ailleurs ici : « usage excessif, déréglé de qqc.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Avec douleur on a la mise en place d'un premier cercle : douleur renvoie à pénible qui renvoie à peine, douleur, et ennui.
On ne retiendra ici, comme l'emploi est vieilli, que l'« égarement de l'esprit » dans le cas d'une maladie.
C'est dans ce terme qu'est exprimée de manière essentielle l'opposition entre le manquement à la morale et le manquement à la raison.
Nous ne retenons pas le sens « Mod. au pl. Difficultés se présentant comme un piège, un traquenard. »
EMPORTEMENT — 1. Ardeur [dans un sens négatif ici], mouvements de l'âme causés par une passion (selon Bouhours, ce mot, né pendant la Fronde, ne s'appliquait d'abord qu'à la colère ; auj. restreint à ce premier emploi). [...] ces honteux emportement d'un amour terrestre et grossier (Molière) — 2. Particulièrement, enthousiasme. Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Il faut prendre mouvement dans le sens qu'il a dans des expressions comme mouvement de l'âme, du coeur... les différents états de la vie psychique.
Lassitude permet de sélectionner seulement le sème [abattement] de mélancolie.
Le sens « cette contrariété » n'a pas été retenu comme cause.
Nous ne tenons pas compte du sens « Erreur des sens, d'interprétation de la perception ».
On retrouve ici les trois orientations négatives : « manquement à la morale » avec regrettable qui signifie « qui est à regretter, qui est à désapprouver », mais aussi « maladresse » avec maladroite et « manquement à la raison » avec déraisonnable.
Ces occurrences littéraires d'exaspération montrent l'opposition entre désir et besoin d'un côté et sentiment de l'autre. D'un côté il y a « manquement à la morale », de l'autre « manquement à la raison ».
Nous pensons qu'il faut associer le sens 1 d'excès aux sentiments (malgré des occurrences comme excès de vitesse, excès de poids...) et le sens 2 aux désirs.
Le traitement de l'acception 1 de faiblesse est complexe. Il y a d'abord une répétition du sème [qualité intellectuelle] que l'on retrouve dans valeur intellectuelle et dans mérite (le mérite : « Ensemble de qualités intellectuelles et morales particulièrement estimables »). Il y a ensuite un éclatement de l'acception en deux parties distinctes qui se répartissent à deux niveaux : un premier niveau de « la maladresse ou du manquement à la raison » par le terme mérite et son sème [qualité morale] (2-2-2), et un deuxième niveau du « manquement à la raison » par « non respect» et par « manque d'intelligence » du fait de la locution valeur intellectuelle (3-2221-1).
Voir plus bas lâcheté.
Nous ne retenons pas le sens « (Surtout au plur.) Ce qui est cause de fatigue. »
« Importunité, tracas, souci. » Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Mauvais renvoie à « usage mauvais, excessif des inclinations, des désirs ».
D'un côté la maladresse est un défaut d'habilité, à rapprocher de la « modification des facultés morales par maladresse », et de l'autre une manière d'agir fâcheuse, qui porte préjudice, qui est regrettable et un défaut de prudence, à rapprocher d'un « manquement à la raison ».
Les définitions de folie viennent du Grand Robert de la langue française (Rey dir., 1985 et 2001).
Il s'agit là d'une utilisation courante en langage médical populaire.
Nous avons écarté les termes familiers.
Il est artificiel de distinguer deux sens différents qui « alternent » l'un avec l'autre. Mais dans le champ tel que nous le structurons ces deux sens ne peuvent apparaître ensemble.
Il s'agit ici de l'usage scientifique vieilli mais qui est passé dans la langue courante pour un usage médical populaire. Pour l'emploi courant non médical de folie furieuse voir plus loin en « connotation négative ».
Il n'y a pas d'usage scientifique au départ ; il s'agit d'un usage médical populaire proche de la notion scientifique de « manie ».
Notre corpus ne retiendra pas la folie en groupe.
Ces deux utilisations de « folie » correspondent aux deux côtés de l'irrationnel, un côté qui correspond à l'expression intellectuelle (III 3-2-1) et un autre qui correspond à l'expression des sentiments (III 3-2-2). D'où leur position à ce niveau de la hiérarchie.
Cet exemple est un peu particulier. Il correspond à l'emploi de scandale : « Fait religieux troublant, contradictoire ». Il s'agit plus d'une cause de la folie chez l'homme ; car seule la raison de l'homme peut être mise en cause, non celle de Dieu.
On trouve ici des expressions du désenchantement (« s'étourdir de colère »), de la peur, etc. (voir III 2-22-221).
Il faut surtout se référer aux exemples en III, où se trouvent les idées, paroles, actions etc. L'on n'a ici que la notion générale avec déraisonnable qui aurait pour sens « qui ne correspond pas à la mesure normale ».
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
« 1. Mouvement emporté, élan. 2. Fureur. 3. Délire, transes. 4 Impétuosité ». Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Le Dictionnaire du français classique : Le XVIIe siècle donne aussi le sens « Affectation cérébrale aiguë ; folie furieuse ».
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Nous ne tenons pas compte du physique.
La pudeur est une honte positive. Nous ne retenons pas le sens « Sentiment de gêne éprouvé par scrupule de conscience, timidité, modestie, crainte du ridicule ».
Nous ne retenons pas le sens objectif « Caractère de ce qui inspire ou peut inspirer de l'effroi, de la répulsion » comme cause.
Il faut ici comprendre « sur le plan de la morale ».
Le Petit Robert renvoie seulement au sens [a].
Il s'agit ici d'infériorité en valeur et mérite et non en rang et force. Valeur et mérite ont sensiblement le même sens : « ensemble de qualités morales et de qualités intellectuelles estimables ». On se situe sur le plan de l'esprit et non du physique. Voir plus haut faiblesse 1 .
Nous ne tenons pas compte du sens « revers de fortune », synonyme de « chance ».
Il s'agit d'un excès de liberté, d'une absence excessive de contraintes, c'est-à-dire de règes obligatoires.
Il s'agit ici du « plan moral ».
La laideur s'entend ici sur le plan de l'éthique : ce qui est mal est laid.
Tristesse permet de ne sélectionner que le sème [tristesse] également de mélancolie.
Nous ne retenons pas le sens vieilli « Action de se lier, fait d'être lié avec qqn ».
Une liberté excessive correspond à de la légèreté, condamnée par la morale. (Voir II 2-1 « Manquement à la morale »).
L'irrationnel est le pendant à connotation positive de la déraison.
Comme cause nous ne retenons pas le sens « Ce qui cause de la douleur, de la peine, du malheur ; ce qui est mauvais, nuisible, pénible (pour quelqu'un). @ Un mal, des maux ».
Le terme dégoût permet de sélectionner seulement le sème [abattement] de mélancolie.
Il s'agit ici de la vertu considérée sur le plan de la morale, comme « force morale [relative à l'esprit] appliquée à suivre la règle, la loi morale ». La vertu est à considérer également sur le plan moral [de l'esprit] comme « énergie morale ; force d'âme », du côté de la raison.
Nous ne tenons pas compte du sens « Ce qui apporte le trouble* (dans les facultés morales, dans le comportement) ».
L'insistance par la répétition du sème [triste] n'annule pas les autres : [douleur] et [ennui].
La malice est le pendant de la haine.
Nous n'avons pas retenu comme cause le sens « Mod. Chose qui cause une intense admiration ». A noter le sens « Admiration, surprise, étonnement » donné par Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
A noter le sens « Dans la langue galante, attraits merveilleux [merveilleux : « Qui surprend, étonne, sans nuance admirative »] » donné par Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Nous n'avons pas retenu comme cause le sens « Une, des misères. Ce qui rend le sort digne de pitié ; événement malheureux, douloureux, pénible. »
Au sens 1 il s'agit du [non respect par manquement à la morale]; au sens 2 du {non respect par manquement à la raison], (voir 3-222-1).
A noter les sens « injustice, excès de violence » et « offense, atteinte à l'honneur » donnés par Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dans la peine l'élément absent serait la douleur. Nous le plaçons tout de même à ce niveau.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Nous ne retenons pas les sens « Personne extraordinaire pas ses talents, ses vertus, ses vices. » et « Monstre, monstruosité. » Le deuxième sens est donné par Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
La rage, liée à l'envie et au besoin, donc aux désirs, est le pendant de la fureur, liée à la passion et donc aux sentiments, (voir 3-222-2).
Besoin comme « Exigence née de la nature ou de la vie sociale. Les désirs naissent des besoins » n'est pas retenu non plus. Ni envie comme « Désir (d'avoir, de posséder, de faire qqch.) ».
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Nous ne tenons pas compte du sens « Résistance [terme trop vague], opposition violente et indignée ».
Nous admettrons que « l'inertie mentale » est représentée par le manque d'intelligence ou le manque de sensibilité.
Nous ne retenons pas le sens « Peine [punition] corporelle grave, très douloureuse, mortelle ou non, infligée par la justice à un condamné ».
Nous ne retenons pas la cause : « Ce qui surprend ; chose inattendue ».
A noter les sens « 1. Élan. 2. Raillerie piquante. 3. Ce mot est très fréquent dans le langage galant du XVIIe siècle pour désigner une blessure d'amour ». Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Voir aussi les sens « 1. Fatigue. 2. Fatigue résultant d'une entreprise périlleuse ; exploit. [sens positif, non retenu] 3. Peine, difficulté, tourment. Ces sens vieillissent au milieu du XVIIe siècle. » Dubois, Lagane, Lerond, 1992.
Nous ne retenons pas le sens « Caractère de ce qui incite à cet état » comme cause.
Nous n'avons pas retenu le sens « Concret, litt. État de ce qui cesse d'être en ordre ; agitation confuse qui en résulte. @ Cour., au pl. Ensemble d'événements caractérisés par le désordre, l'agitation. »
Désir au sens de « tendance [ce qui porte à agir] vers un objet connu ou imaginé » n'est pas retenu, à l'inverse d'émotion comme « état de conscience complexe, généralement brusque et momentané, accompagné de troubles physiologiques ». En effet le premier terme n'est pas marqué négativement alors que le deuxième l'est avec le mot troubles notamment.
Nous utilisons plus volontiers « facultés morales », sur un plan moral, pour « comportement mental », et « comportement» tout court, sur un plan de la maladie, pour « comportement physique ». Voir plus haut « maladie ».
Nous ne retenons pas le sens « (Choses) Contraintes impérieuses. Tyrannie de la mode. »