1.2.1— Délimitation du champ d’étude

La délimitation du champ d’étude correspond à une double délimitation. Il s’agit en effet de préciser ici à la fois le corpus de textes tiré de l’œuvre de Corneille et dans ce corpus le type de contexte qui servira de support à l’étude lexicologique.

1.2.1.1— La délimitation du corpus

Il nous a paru matériellement impossible de traiter l'ensemble des comédies et des tragédies de la première période de Corneille, depuis Mélite jusqu'à Pertharite, de la même manière. Le travail aurait été d'une ampleur trop considérable. Aussi avons-nous choisi, pour l'analyse lexicologique, seulement quatre pièces du théâtre de Corneille qui nous paraissaient être représentatives : Mélite, Clitandre, Le Cid, et Horace.

Pourquoi le choix de ces quatre pièces ? Mélite et Clitandre sont les deux premières œuvres du Corneille de la première époque (1629-30 à 1638-39). Le Cid qui clôt cette première époque et Horace qui débute la seconde (1639-40 à 1651-1652), inaugurent un changement radical dans l'œuvre de Corneille puisqu'à leur suite le passage se trouve alors accompli de la comédie à la tragédie et du baroque au classicisme.

L'on aurait pu se contenter de ces deux dernières pièces qui sont à la charnière de l'œuvre de Corneille, mais le Le Cid et Horace sont deux pièces déjà tragiques et classiques alors que Mélite et Clitandre à l'opposé représentent la comédie et le baroque dans leur premier état.

Il faut encore préciser que Clitandre et Le Cid, qui se placent entre Mélite et Horace, sont deux tragi-comédies dont Corneille a lui-même changé le genre en 1648 pour la première et en 1660 pour la seconde afin d'en faire deux tragédies. Mais si Le Cid est bien une tragédie classique il n'en va pas de même pour Clitandre qui n'est pas non plus une tragédie baroque mais se rapprocherait plus d'une comédie baroque comme L’Illusion comique pour laquelle Corneille admet en 1660 des éléments de la comédie et des éléments de la tragédie. C'est en ce sens que nous rapprochons Clitandre des comédies baroques.