4.2.2— La démarche sémasiologique

La démarche sémasiologique menée en contexte dans une perspective synchronique au XVIIe siècle nous conduit maintenant à étudier la polysémie du mot folie — champ sémasiologique à un signifiant — en même temps que sa famille historique et synchronique — champ sémasiologique à plusieurs signifiants.

Cependant le mot folie n’étant pas utilisé dans Le Cid il est nécessaire d’étendre l’étude à son champ sémasiologique dérivationnel composé du seul signifiant fol/folle renvoyant à la famille synchronique de folie. Les trois occurrences correspondant à ce lexème sont répertoriées dans une grille sémantico-grammaticale à double entrée — Annexe 26. Le champ sémasiologique de folie étendu aux dérivés est donc un champ à un signifiant actualisé dans trois occurrences.

L’arbre sémasiologique de folie que nous présentons ensuite pour Le Cid est aussi naturellement étendu à cet unique dérivé fol/folleAnnexe 27. Il a été construit en nous appuyant sur la structure sémasiologique déjà élaborée en langue à partir du mot folie pour un locuteur du XVIIe siècle. Dans cette représentation sémasiologique en arbre du mot folie et de ses dérivés, les acceptions de la déraison, incluses dans le signifié polysémique de folie, se situent au centre — [point de vue social à connotation péjorative] — alors que les acceptions de la folie à proprement parler, incluses aussi dans le signifié polysémique de folie, se situent en périphérie — [point de vue médical à connotation neutre] et [point de vue social à connotation positive].

Ainsi le champ sémasiologique de folie étendu à ses dérivés comprend dans Le Cid trois sémèmes distincts représentés dans trois occurrences du texte de l’édition de référence : un sémème pour la folie dans une occurrence et deux sémèmes pour la déraison dans deux occurrences. Comme pour l’analyse onomasiologique nous commencerons par présenter la déraison et nous poursuivrons par la folie pour décrire le texte de Corneille en suivant l’arbre sémasiologique de folie et ses dérivés en partant des axes généraux et en allant vers les axes spécifiques tout en recherchant pour chaque sème les sémèmes correspondants.