La déraison sentimentale se cristallise dans le doute qui est l'image d'un désordre ou d'un partage de l'esprit, d'un combat intérieur ou d'un clivage des sentiments et du devoir 778 :
‘1 Curiace : « Notre longue amitié, l'amour, ni l'alliance, / N'ont pu mettre un moment mon esprit en balance, » (v. 463-64) ; « De tous les deux côtés, j'ai des pleurs à répandre, / De tous les deux côtés mes désirs sont trahis. » (v. 396-97) ; « Dieux ! Sabine le suit ! Pour ébranler mon cœur / Est-ce peu de Camille, y joignez-vous ma sœur ? » (v. 609-10) ;’ ‘2 Camille : « Le sien [esprit de Camille] irrésolu, le sien tout incertain, / [...] De tous les deux partis détestait l'avantage, / Au malheur des vaincus donnait toujours ses pleurs, / Et nourrissait ainsi d'éternelles douleurs. » (v. 102, 104-06) ; « Comme elle [Sabine] je perdrai dans l'une et l'autre Armée. » (v. 140) ; « Vous [Camille] serez toute nôtre, et votre esprit remis / N'aura plus rien à perdre au camp des ennemis. » (v. 150) ; « Vous avez vu depuis les troubles de mon âme, » (v. 183) ; « Je [Sabine] ne puis approuver tant de trouble en votre âme, » (v. 872) ; « Cher époux, cher auteur du tourment qui me presse, » (v. 1383) ;’ ‘ Sabine : « L'ébranlement sied bien aux plus fermes courages, / Et l'esprit le plus mâle et le moins abattu / Ne saurait sans désordre exercer sa vertu. / Quoique le mien s'étonne à ces rudes alarmes, / Le trouble de mon cœur ne peut rien sur mes larmes, » (v. 4-8) ; « Je ne suis point pour Albe, et ne suis plus pour Rome, / Je crains pour l'une et l'autre en ce dernier effort, / Et serai du parti qu'affligera le Sort. » (v. 88-90) ; « Prenons parti, mon âme, en de telles disgrâces, / Soyons femme d'Horace, ou sœur des Curiaces, / Cessons de partager nos inutiles soins, / Souhaitons quelque chose, et craignons un peu moins. » (v. 711-14).’Voici quelques exemples ; tous les autres sont dans la partie « 521.2 — La recherche des gloses ».