1.4. Le rôle, les caractères et les fonctions identitaires

Modélisant des objets sociaux – il n’y a pas d’objet sans représentation et inversement – les représentations sociales constituent une forme de savoir et se caractérisent par des propriétés spécifiques nécessaires à la communication.

Partant de cela, quatre propriétés interdépendantes des représentations sociales sont dégagées.

Si une personne intègre un groupe défini et structuré, elle adhère aux représentations sociales de ce groupe par appropriation de ses modèles de pensée et d’action. Ces représentations sociales marquent les liens entre les personnes. Sans adhésion, la personne se marginalise et s’exclut elle-même du groupe. L’évolution d’une représentation sociale est dépendante du dynamisme des différents groupes sociaux qui l’active.

Le mode d’activation d’une représentation sociale montre son implication dans un groupe défini. Un même objet (avec des représentations sociales propres à chaque groupe) a un rôle et des implications différentes selon les communautés. Pour certains, la représentation sociale permet simplement de catégoriser un objet, pour d’autres, elle représente un modèle de conduite. L’intériorisation de ces modèles, de ces pratiques et de ces expériences revêt un caractère anthropologique dans la construction de l’identité de la personne.

La représentation sociale met en interaction constante un groupe défini et la société. Ce dit groupe s’ajuste aux exigences sociales en tenant compte des changements et des demandes. Les représentations sociales suivent les changements sociaux. Leur caractère d’adaptabilité sous-tend une dynamique sociale au sein des différents groupes qui les activent. C’est le caractère stimulant qui permet aux groupes sociaux et professionnels de se pérenniser (ou de disparaître s’il n’y a plus de demande sociale). Le fait qu’elles soient partagées, qu’elles aient un caractère dynamisant, caractérise un groupe. « Le marquage social des contenus ou des processus de représentation est à référer aux conditions et aux contextes dans lesquels émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent, aux fonctions qu’elles servent dans l’interaction avec le monde et les autres » 139 .

Abordons maintenant la structure interne des représentations sociales.

Notes
138.

JODELET D. (dir.). 1997. Les représentations sociales (5° éd.), Paris, PUF, p. 53.

139.

JODELET D. 1984 « Représentations sociales : phénomènes, concept et théorie » in MOSCOVICI S. (dir.), Psychologie sociale, Paris, PUF, pp 361-382.