Les représentations sociales permettent à l’individu de se conduire en société, d’en comprendre l’organisation et de maîtriser l’environnement, c’est leur aspect fonctionnel. L’influence sur le fonctionnement cognitif est certaine. Pascal Moliner considère que les représentations sociales fonctionnent comme des « grilles de lecture du monde » 140 . La personne dispose d’un certain nombre de grilles qui lui permettent de comprendre et de prendre position dans une situation déterminée. Si la grille qu’il a choisi d’utiliser ne correspond pas à la situation rencontrée, alors, il a la possibilité d’en activer une autre, plus appropriée. De la même façon, Christian Guimelli considère que « les représentations sociales sont constituées d’un certain nombre de schèmes qui sont autant d’informations disponibles pour le sujet » 141 . Ces schèmes sont prescripteurs et jugent la légitimité des pratiques et des conduites.
La représentation sociale est un réseau dont chaque élément ne tire sa signification que de l’ensemble des autres éléments auxquels il est relié. La similitude caractérise ces relations. La représentation sociale construit une vraisemblance, une cohérence, un modèle opératoire et souvent efficace d’interprétation des pratiques. Les cognitions des représentations sociales sont hiérarchisées, elles occupent une place spécifique et ont un rôle précis. Notre recherche dégage la structure interne de la représentation sociale pour en comprendre chacun de ses éléments. Ces connaissances fines permettent de proposer des actions pouvant modifier les éléments négatifs. C’est ainsi que nous concevons notre recherche : déterminer pour agir au bon endroit.
Venons-en maintenant aux deux éléments qui constituent les représentations sociales : le noyau central et les éléments périphériques.
MOLINER P. 1989. « Validation expérimentale de l’hypothèse du noyau central des représentations sociales », Bulletin de psychologie, 387, pp 759-762.
GUIMELLI Ch. 1995. « Valence et structure des représentations sociales », in Bulletin de psychologie, 422, pp 58-72.