Chapitre 2. Les relations possibles

2.1. Ce que les maîtres généralistes entendent par « niveau deux de prévention »

  • Quel est le but de l’aide ?
  • Qu’attendez-vous du maître E ?
  • Quelles relations professionnelles entretenez-vous avec le maître E ? »

La grande diversité de réponses à ces questions nous amène à traiter ces points avec une grande prudence. Nous ne pouvons ici parler de représentations sociales car ces représentations, de par leur diversité, ne présentent pas une unité, ne sont pas partagées par tous. Nous recherchons les points communs ou légèrement nuancés, afin de donner du sens aux divers éléments relevés.

Le but de l’aide, malgré, là encore, un nombre important de réponses différentes, tourne autour de l’uniformité dans la classe. C’est-à-dire, donner la possibilité à tous les élèves de suivre le programme normalement en apprenant les exigences et contraintes de l’école. Plusieurs personnes évoquent également le fait qu’elles font appel au maître E quand elles se sentent impuissantes face aux difficultés de l’enfant, quand elles perçoivent que celui-ci a besoin d’une attention plus particulière qui ne peut lui être donnée en classe. Cette représentation correspond à celle mentionnée dans les textes définissant le rôle et la fonction du maître E. Il apparaît que le souci premier des maîtres généralistes est de permettre aux élèves en difficulté de suivre normalement le programme de leur classe d’âge.

Les attentes des maîtres généralistes à l’égard du maître E concernent l’aide. Elle intéresse les élèves bien sûr, mais plusieurs personnes souhaitent recevoir des conseils du maître spécialisé, que celui-ci intervienne aussi bien au niveau des élèves qu’au leur. Un désir de mise en place d’une collaboration est énoncé.

Enfin, le troisième point concerne les relations professionnelles que les maîtres entretiennent. La presque totalité des maîtres généralistes interrogés considèrent que les échanges et la collaboration constituent la base des relations professionnelles. Ils en semblent satisfaits et les jugent efficaces quant à l’action sur les élèves. La régulation du projet d’aide est plusieurs fois évoquée dans un souci d’harmonisation des pratiques.

Optimiser l’aide apportée aux élèves à l’école en la rendant la plus efficace possible est la préoccupation principale des maîtres généralistes. Leurs attentes vont dans ce sens, une collaboration est appréciée. Les maîtres généralistes ne signalent pas de relations conflictuelles, ne ressentent pas de hiérarchie de statut due à la spécialisation. Le travail d’égal à égal est préféré aux relations basées sur des différences. Si celles-ci apparaissent au niveau des compétences, elles sont jugées comme normales, il est nécessaire de travailler ensemble au profit de l’enfant, et chacun est en mesure de le faire selon des savoir-faire différents mais complémentaires.

Voyons maintenant comment les maîtres E conçoivent la collaboration.