3.1. Deux images différentes

Les représentations sociales des populations étudiées produisent deux images. Quantitativement, celle des maîtres E est plus « pauvre » puisqu’elle ne comprend que cinq éléments du noyau central et dix-sept éléments périphériques. La représentation des maîtres généralistes compte six éléments dans son noyau central pour vingt et un éléments périphériques. Les différences sont confirmées, trouvons maintenant les conséquences qu’elles entraînent.

Si la représentation sociale des maîtres généralistes est plus « riche », tant au niveau des éléments du noyau central que des éléments périphériques, cette prédominance quantitative révèle une plus grande variété dans les pensées et les pratiques. Les maîtres E, de par leur formation spécifique, ont des pratiques plus « uniformisées ». Les échanges s’effectuant au sein de ce groupe social, on observe des actions similaires d’un maître E à l’autre. De plus, les maîtres E ont perdu la polyvalence des enseignants du premier degré, leur action est plus répétitive. Les maîtres généralistes enseignent un nombre plus important de matières, alors que le français et les mathématiques sont le support privilégié des pratiques du maître E. De ce fait, la représentation sociale des maîtres E ne possède pas d’élément central spécifique aux « pratiques », alors qu’il est présent dans celle des maîtres généralistes et comporte de nombreux éléments périphériques.

Trois éléments du noyau central de chaque population sont identiques : « la difficulté d’apprentissage est différente de l’échec scolaire », « le profil type d’élève aidé » et « l’existence de tensions ». Traitons ces trois points en premier lieu.