Institutrice.
C'est une longue histoire. J'ai commencé par une fac de biologie. Mon entourage ayant estimé que ce n'était pas des études sérieuses, on m'a fortement conseillé de faire des études de comptabilité, donc j'ai fait des études de comptabilité et quand j'ai eu mon BTS de comptabilité, je me suis quand même dis que non, c'était pas mon truc, alors j'ai travaillé et ensuite passé le concours de l'EN.
Je passe.
Je travaille pour des gamins.
Personne de sexe masculin ou féminin ayant pour mission de permettre aux enfants de faire certaines acquisitions en français, histoire, géographie, math, et apprendre aux enfants à vivre en groupe. Le côté citoyenneté est important.
Rien du tout.
Le fait de ne pas supporter l'autorité de quelqu'un d'autre, de ne pas supporter d'être contredit, de toujours éplucher les choses quand ils s'adressent à des adultes. D'oublier qu'ils ne sont pas tout le temps instituteurs.
J'ai jamais réfléchi à cette question.
J'aurais plutôt tendance à être personnel d'encadrement. Parce que c'est dans mon caractère.
Je réfléchis pas vraiment à ce que je gagne, maintenant si il pouvait être un petit peu plus élevé ce serait beaucoup mieux, je pense, ce n'est pas ma préoccupation principale.
Oui. J'habite dans un village et dans un village l'instituteur ou l'institutrice est une des personnes phares du village. C'est une des personnes qu'on regarde, qu'on observe.
Non.
Je n'en sais rien.
Non, pas vraiment, je ne pense pas.
Non.
Oui, ça aurait été pareil.
A mon côté autoritaire.
Fière c'est pas le mot, mais je suis bien dans mon métier.
Le côté policier du travail, interdire, dire non, il y'a un côté où on est obligé de donner des règles et des limites aux gamins et c'est ce côté-là qui me gêne, il est obligatoire mais il me gêne.
L'espace, c'est important d'avoir de l'espace. De bonnes relations avec les parents d'élèves, bien expliquer aux parents d'élèves où on va et comment on y va. Avoir des collègues avec qui on peut travailler en collaboration étroite. Ce qui est important pour moi, je suis en fin de cycle, c'est de voir les gamins de la maternelle, d'avoir des rapports avec les gamins de la maternelle et ces cycles avant, de voir un gamin dans sa globalité, dans toute sa scolarité.
Des contraintes de vie dans la mesure où tu habites dans un petit village et que t'es l'instit du village. Après je pense pas, dans une ville tu es anonyme. Des contraintes de vie autrement.
Les moments où tu arrives dans la classe sans avoir rien préparé, tu abordes sans préparation, sans filet une notion importante, et finalement ça passe très bien. Tu te dis que tu n'as pas forcément besoin de tout maîtriser pour pouvoir faire passer quelque chose.
Je passe.
Oui, parce qu'on a besoin aussi de je sais pas, de psychologie, de savoir, de dépasser sa profession pour être plus maître de ce que l'on fait en classe. Donc il y a des choses que les instits, les professionnels vont pouvoir nous apporter, mais on a besoin aussi de l'éclairage d'autres personnes.
Oui, important. Devrait les caractériser.
Oui. Notamment dans les activités d'éveil, dans la façon de mener le classe, de mener un projet avec les gamins, j'ai toujours eu l'impression d'être en décalage avec mes collègues. De toujours prendre le problème à l'envers, mais ça c'est dans ma façon de fonctionner.
J'essaye de bien leur expliquer où je veux en venir, ma façon de travailler avec les gamins, j'essaye de les déculpabiliser, les parents qui aident leurs gamins, ils se sentent toujours coupables de le faire. J'essaye de les recevoir autant de fois qu'ils ont besoin d'être reçus par moi.
Que l'école devrait être ouverte aux parents, que les parents puissent entrer dans l'école, mais qu'ils connaissent bien les limites, leurs limites de parents, de savoir qu'est-ce qui est du domaine de la pédagogie et de l'enseignant et qu'est-ce qui leur est imparti. Nous on fonctionne avec des parents qui viennent nous encadrer dans les ateliers, et pour l'instant ils ont bien compris ce qu'ils devaient faire et où étaient leurs limites. Mais je pense que c'est important qu'ils soient là, qu'ils voient aussi comment fonctionnent les gamins, qu'ils participent.
Je pense qu'elle est souhaitable mais difficile à mettre en place, elle devrait pouvoir se mettre en place mais qu'il faut changer pas mal les mentalités, les mentalités enseignantes et les mentalités des parents, qu'il y a un gros chemin à faire des deux côtés.
Non. Si, c'est pas vrai, j'ai une bonne connaissance des programmes actuels mais de là à dire que je me réfère toujours aux programmes, c'est non.
Non. Ce qui me gêne, notamment en français ils sont trop vastes et que finalement on fait apprendre à des gamins de CM2, on essaye de leur faire acquérir des notions en grammaire qu'ils réutilisent jamais au collège, qu'ils vont réutiliser mais en 4°, 3°, et pas avant. Quelle est l'importance de travailler ça ?
Je pense que c'est les deux, l'école accueille des enfants en difficulté, mais qu'elle génère, qu'elle a sa part dans les difficultés de l'enfant. Je pense que l'école elle est là pour la norme, la masse, mais le gamin s'il n'est pas dans cette norme là, que ce soit un gamin brillant ou un gamin en difficulté, l'école ne fait rien, n'a pas les structures appropriées pour l'aider.
Elle devrait oui, elle est en mesure de le faire, ça dépend tellement de l'enseignant dans sa classe, de façon générale oui. Maintenant si on prend chaque enseignant dans sa classe, c'est pas forcé.
Non.
C'est rien. La hiérarchie, je sens pas le poids de la hiérarchie quand je suis dans ma classe toute seule, maintenant je n'apprécie pas forcément d'être inspectée, je ne reconnais pas forcément à l'inspecteur les compétences nécessaires pour juger le travail d'un instit… c'est un problème de personne.
Non.
Non.
Non.
C'est des gens qui sont capables de travailler ensemble sans passer énormément de temps en réunion, qui ont la même façon de sentir le gamin et les mêmes objectifs de vie dans l'école. Après chacun dans sa classe le mène comme il a envie, et des gens qui sont capables d'ouvrir leur classe pour que le collègue aille s'occuper de l'autre classe, qu'il y ait des échanges de service, importants les échanges de service.
Oui.
Oui.
Je ne sais pas, je n'y ai pas réfléchi. On décloisonne dans certaines matières, pas en math et en français. Oui finalement, on le fait, je suis pour. Je trouve que c'est important que les enfants connaissent les instituteurs de l'école, maintenant que ce soit des personnes qui sont en dehors de l'école qui viennent, non c'est différent. Au sein de l'école moi je trouve ça très bien. Dans les échanges de service il ne faut pas toujours que ce soit toujours pareil, les mêmes matières parce que les gens se spécialisent dans une matière.
Oui, c'est important.
Oui.