1.3 Considérations éthiques et déontologiques

Sur un plan éthique et déontologique, il est certain que toute recherche implique le consentement libre et éclairé des personnes participant à la recherche, dans le respect des droits de la personne : « [Le psychologue ] n’intervient qu’avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées » (Code de déontologie, Titre I point 1). Or, dans le cas présent, les patients avec lesquels je faisais des entretiens cliniques n’étaient, du fait de leur état délirant, parfois pas en mesure de donner un « consentement libre et éclairé ». Je leur présentais systématiquement l’objet de ma présence dans le service et le fait qu’ils n’étaient absolument pas obligés de venir à ces entretiens, contrairement aux entretiens avec les psychiatres, qui sont, quant à eux, obligatoires. Dans la mesure où je n’avais pas le pouvoir de prescrire des médicaments, et qu’ils étaient libres de venir, beaucoup venaient souvent me rencontrer.

D’un point de vue déontologique, lorsque les patients n’ont pas tout leur jugement, c’est l’institution qui autorise la recherche, puisqu’une partie des pouvoirs lui sont délégués. Ma présence était donc avalisée par l’institution sur un plan administratif, et par l’équipe soignante.

Pour des raisons d’anonymat, (Code de déontologie, Titre II chapitre 3, article 20 : « respect absolu de l’anonymat, de tout élément permettant l’identification directe ou indirecte des personnes concernées »), les prénoms des patients ont été modifiés, ainsi que certaines situations trop singulières. Les données anamnestiques tentent de ne pas divulguer d’informations permettant d’identifier les patients.