3. Hypothèses et Paradigmes

3.1. Hypothèses

Les hypothèses qui ont guidé cette recherche sont les suivantes :

Hypothèse 1  : La structuration temporelle du délire serait révélatrice du fond organisationnel de tout psychisme.

Hypothèse traitée en parties II, III et IV.

De même que le temps vécu organiserait le psychisme, le temps du délire serait révélateur de cette primo-organisation temporelle du psychisme. Le temps et l’espace seraient des primo-perceptions, qui offriraient un cadre possible à toutes les autres perceptions, puis aux représentations ultérieures. Mis en évidence de façon exacerbée dans la psychose, le temps psychique serait apparenté au temps mythique (illustré dans le délire), fond organisateur du psychisme individuel comme de l’appareil psychique groupal (Kaës, 1976) d’une société.

Hypothèse 2  : Le temps existe dans la psychose .

Hypothèse traitée en partie II.

Cette hypothèse est loin d’être partagée par nombre de travaux sur la psychose car ces derniers se fondent essentiellement sur une définition du temps comme temps social (temps des horloges, temps de la mesure, temps du projet, cf. I. 2, infra).

Hypothèse 3  : L’inconscient est atemporel.

Hypothèse traitée en partie IV.

Il s’agit de l’hypothèse freudienne bien connue, d’après laquelle l’inconscient serait « zeitlos », hors-temps. Toutefois la question suivante se pose : s’agit-il d’une atemporalité, ou bien d’une temporalité autre ?

Hypothèse 4  : Il existe un inconscient psychotique

Hypothèse traitée en partie IV.

La question de l’inconscient psychotique se pose. Elle postule que l’inconscient dans la psychose serait organisé autrement que dans d’autres types de pathologie, ce qui pourrait, entre autres choses, expliquer son rapport au temps.

Hypothèse 5  : La mise en récit, même dans le délire , témoigne du temps vécu et fonde l’accès à une identité .

Hypothèse traitée en partie V.

Le vecteur narratif serait seul organisateur d’une identité conçue comme le même sur lequel s’inscrit du différent, une permanence qui comporte des variabilités (Ricœur, 1996).

Hypothèse 6  : Le travail sur le temps vécu offre des perspectives thérapeutiques essentielles.

Hypothèse traitée en partie VI.

Il s’agit de promouvoir un travail spécifique du clinicien avec son patient, à partir d’une prise en compte spécifique de la dimension temporelle, et d’illustrer comment peut s’élaborer un tel travail.