I.3.3.1. Minkowski

Minkowski est le précurseur des analyses centrées sur le temps vécu en psychopathologie. Il a fortement été marqué par les analyses bergsoniennes. Il décrit le temps comme la vie dans son devenir, et stipule que la psychose connaît une perte de contact vital avec la réalité (cf. IV.1.3., infra). Nous ne nous étendons pas trop sur son œuvre dans cette partie, car nous utiliserons ses analyses ultérieurement dans le corps de la thèse (cf. notamment III.2., III.3., IV.1., infra). Les études de Minkowski sont surtout connues en ce qui concerne la schizophrénie, où le temps apparaît comme statique et immuable. Le temps chez le schizophrène serait fragmenté, hors de toute forme de continuité et d’articulation. Le processus schizophrénique s’attaque au dynamisme vital lui-même ; les perturbations du temps vécu sont profondes, jusqu’à l’effondrement. Pour l’auteur, si le temps est lié au flux, il est exclu du monde psychotique.